La réflexion sur l’établissement d’un abattoir à Redessan est entamée dès 1909 et approuvée par le conseil municipal le 3 février 1912. Ce projet de l’architecte Delord, confié à l’origine à Marius Soustelle, est finalement repris par l’entrepreneur Louis Martin. Le devis détaille la provenance des matériaux : pierre de taille des carrières de Beaucaire, moellon de Bezouce et de Saint-Gervasy, chaux des usines du Teil, tuiles et briques de Marseille. Le bois de charpente et les verreries viennent des « meilleures usines du nord ».
L’abattoir est achevé en 1922 avec l’ajout d’un réservoir d’alimentation. Le Maire définit alors les taxes d’abattage (principalement des bœufs, des vaches et des moutons) et d’inspection. L’article Ier du règlement de l’abattoir interdit, en 1923, les tueries particulières. Dès 1926, la taxe d’échaudage est appliquée aux bouchers afin de financer le charbon pris en charge par la commune.
L’affectation des différentes pièces de l’abattoir est détaillée dans les archives. Le corps central du bâtiment est divisé en trois espaces : à gauche, se trouve le stockage des cornes, la sècherie et une fosse pour les ossatures ; au centre, la salle d’abattage et à droite la triperie. A chaque Pâques un bœuf est réservé pour la fête du village. Le bétail provient principalement de Nîmes. Cet abattoir est désaffecté en 1970 pour être réhabilité en 1976 en un vestiaire sportif puis en 2011 en une salle associative.