En 1857, la maison de M. Louis Camarade est acquise pour 20 000 francs afin d’aménager la mairie et l’école des garçons. Le bâtiment est repensé la même année par l’architecte Henri Révoil et les entrepreneurs Lamoureux. Les travaux débutent en 1858. En 1921, de nouveaux travaux sont effectués afin d’ajouter une fosse et trois cabinets d’aisances pour le logement des instituteurs. Dès 1939, l’exiguïté de cette école face à l’accroissement démographique se ressent dans les projets successifs de construction. Ces derniers n’ont sans doute pas été réalisés en raison du contexte historique.
Située sur une parcelle rectangulaire l’architecture sobre de l’édifice se compose de cinq travées et de deux niveaux. La partie supérieure de la mairie est en pierre de taille calcaires, recouvertes en partie inférieure d’enduit.
Au centre du second niveau se trouve un balcon, au-dessus duquel les valeurs de la République Française sont inscrites. Les armoiries de la commune ornent le fronton triangulaire et rappellent par la tour et l’oppidum, la position stratégique de la ville entre Nîmes et Beaucaire.
Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.
Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.
Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.
Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).
Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.
Réalisations :
- flèche de l'église de Bernis (1855),
- église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),
- mairie de Redessan (1857),
- église de Générac (1860),
- église de Manduel (1862),
- église de Milhaud (1865),
- église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),
- église de Marguerittes (1876),
- église de Lédenon (1885) : projet abandonné.
- sacristie de l'église de Redessan (1885).