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  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nîmes
  • Commune Nîmes
  • Adresse 26 Quai de la Fontaine

Le site de l'Augusteum connut une assez longue phase d'abandon pendant le Moyen Age, sauf le temple de Diane, affecté dès le Xe siècle comme chapelle d'une congrégation de Bénédictines. Fin XVIe-début XVIIe siècle - heurts avec les Protestants et 1621, Révolte des Rohan - le bâtiment fut sérieusement mutilé sur toute sa partie gauche, les pierres servant à consolider les fortifications de la ville. Les lieux disparurent sous des remblais, remis au jour au milieu du XVIIIe siècle à l'occasion de travaux sur le cours d'eau, l'Agau, essentiel à l'économie, et qui alimentait lavoirs et bassins de teinture. C'est ainsi qu'en 1739, eut lieu la grande redécouverte du complexe système de canalisation antique. Hubert Robert a peint l'intérieur du temple en 1787 (Paris, musée du Louvre).

L'architecte chargé par l'intendant de la province de diriger l'opération fut le parisien Jacques Philippe Mareschal, directeur des fortifications du Languedoc, assisté d'un architecte sorti de la dynastie locale des Dardailhon, Gabriel. De 1745 à 1760, il doit concevoir un jardin - en tenant compte des vestiges antiques - et créer un axe majeur pour les nouveaux quartiers de Nîmes, l'actuel Cours Jean Jaurès (qui ne prospéra qu'au XIXe siècle). Il prévoit de stocker 250 000 m3 d'eau, en construisant de nouveaux lavoirs et bassins pour les teinturiers. L'ingénieur est accusé de goût du faste, ce qui l'empêchera d'achever le projet pour ce qui concerne les parties hautes. Il avait prévu successions de terrasses dans le goût de la Villa d'Este, mais la municipalité rejeta le projet en 1755. Les grilles d'entrée sont oeuvre du ferronnier Leclair.

En 1819, Antoine Cavalier, Maire de Nîmes, fit aménager en les boisant les pentes de la colline située au nord, qui fut rebaptisée en son nom.

Le jardin reprend les deux axes de l'Augusteum. A chaque angle du stylobate antique, se trouvent aujourd'hui deux marmousets tenant une urne monumentale, oeuvres du pensionnaire du roi à Rome, Pierre Hubert Larchevêque. Au centre de la plate-forme, là où était l'autel antique, est placé un groupe sculpté de Dominique Raché représentant la nymphe de la source. Le rinceau qui court en frise autout du stylobate est copié de l'original antique. Est également restitué d'après l'antique le parti du portique formant le bord extérieur du canal de ceinture du stylobate, avec des colonnes doriques dont les bases sont immergées. On ignore le rôle de ce portique, qui fut appelé nymphée au 18e siècle.

Sur la terrasse entourant le nymphée, quatre termes en marbre proviennent du château de la Mosson : personnage barbu couronné de feuillages, tenant un gourdin et drapé d'une peau d'animal ; personnage barbu tenant une corne d'abondance emplie de fruits ; Pan (avec flûte de Pan et gourdin) et Bacchus (avec coupe remplie de raisins). Du même endroit, proviennent les cinq paires de vases Médicis en marbres réparties symétriquement sur la terrasse.

Dans la partie nord-ouest du niveau inférieur du jardin, se trouve le Bassin de la Source dont les deux degrés concaves descendant dans l'eau correspondent à l'état antique. La plateforme carrée entourée de balustres qui se dresse au sud-est du bassin évoque la substruction d'un petit sanctuaire qu'on pense avoir été celui de Nemausus.

Juste au sud du nymphée, Grand Bassin carré, qui reprend à peu près l'implantation d'un bassin d'époque romaine au-dessus duquel se dressait, porté sur une structure de voûtes jetée sur piles maçonnées, un bâtiment d'échelle monumentale - les propylées, pense-t-on - de l'augusteum. A partir de ce bassin, le cours d'eau se divise en deux branches recourbées menant à deux autres immenses bassins où se met en place un axe est-ouest : celui du du grand canal se dirigeant sous ses ombrages de platanes en direction de la ville où il alimentait les bassins des teinturiers (disparus).

  • Murs
    • calcaire grand appareil
    • marbre
  • Représentations
    • figure allégorique profane, ornement figuré
    • vase
    • urne
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1840
    inscrit MH, 1989/05/26
    classé MH, 1991/08/23
  • Précisions sur la protection

    Thermes antiques et nymphée (temple de Diane) : classement par liste de 1840 ; Parcelle 306, y compris le sous-sol et tous les éléments architecturaux et décoratifs qu'elle comprend (sauf parties classées) ; parcelle 307 dite terrain Solignac, y compris le sous-sol ; bâtiments du Mas-Rouge sur la parcelle 1 ; parcelles 2, 3 et 4, y compris le sous-sol (sauf parties classées) (cad. DV 1 à 4, 10, 306, 307) : inscription par arrêté du 26 mai 1989 ; Ensemble du jardin de la Fontaine, y compris le sous-sol, avec tous les bâtiments et les éléments architecturaux et décoratifs qu'il comprend ainsi que le canal dans toute sa longueur (parcelle 306, sauf partie 306P correspondant à l'ancienne buvette) ; façades et toitures de l'ancienne orangerie ou pavillon d'entrée (cad. DV 10, 306) : classement par arrêté du 23 août 1991

  • Référence MH

Bibliographie

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie (dir.). Le guide du patrimoine Languedoc-Roussillon. Paris : Hachette, 1996 (col. Guides du patrimoine), 623 p.

    p. 386-393
  • MILLOT, Caroline. "Les jardins de la Fontaine à Nîmes et l'oeuvre de Jacques-Philippe Mareschal (1689-1778) : un patrimoine aux multiples facettes". Patrimoines du Sud, N° 8, 2018. https://doi.org/10.4000/pds.372

Date(s) d'enquête : 1994; Date(s) de rédaction : 2020