Dossier d’œuvre architecture IA30003224 | Réalisé par
  • étude d'inventaire
temple de Milhaud
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Milhaud
  • Adresse 17 bis rue du temple
  • Cadastre 2019 AM 39

Le premier temple de Milhaud est démantelé en 1664 suite à l’arrêt du conseil d’État déplaçant la pratique religieuse à Bernis. Le culte est de nouveau autorisé par décret en janvier 1795 dans une maison particulière. Suivant l’initiative du pasteur Gachon, un nouveau temple est érigé entre 1806 et 1809. L’édifice accueille une école entre 1815 et 1848. En 1840 la cloche du temple de Milhaud est fondue pour des ouvrages ferroviaires. Cédé à l’État, il devient ensuite propriété de la commune en 1905.

Le terrain choisi rue de la Cruvière (actuelle rue du Temple) appartient au propriétaire catholique Pierre Dijol. Le chantier est en majorité financé par des souscriptions de la communauté protestante auxquelles s’ajoutent, pour son achèvement, des secours du gouvernement.

La construction débute le 22 mars 1808 et fait intervenir deux maçons, un menuisier et deux maréchaux-ferrants. Les matériaux proviennent des garrigues environnantes pour la pierre et de Générac pour les briques et les tuiles. Les poutres arrivent par voie navigable à Beaucaire. Un décret impérial de 1809 approuve la bénédiction de ce temple par le pasteur.

Dix ans plus tard, l’édifice est inachevé et des travaux de finitions sont entamés. En 1822 l’architecte départemental Henri Durand confirme le bien-fondé d’un devis s’élevant à 1162 francs, le gouvernement accorde alors un secours à l’église consistoriale pour la construction d’une sacristie, de murs de clôture et la pose d’enduit. Ces ouvrages sont réalisés en 1832 par le maçon Louis Gazay.

Les restaurations se succèdent ensuite à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. La première approuvée par le préfet en 1860 correspond au devis proposé par Henri Révoil et est financé par une imposition extraordinaire.

En 1880, la commune traite de gré à gré avec l’entrepreneur Joseph Crépin avant que le dossier de restauration ne soit confié à l’ingénieur Salenson en 1884. Ce devis dressé par l’architecte Ranson de Grolier détaille les aménagements prévus : ajout d’une tribune ouverte et d’un escalier à l’anglaise pour la somme de 3 500 francs.

La réfection de la toiture réalisée en 1930 pour 14 500 francs permet de lutter contre les infiltrations d’eau. Cette restauration prévoit deux pentes en tuiles plates provenant d’une tuilerie de Marseille ainsi qu’un plafond en plâtre projeté sur un lattis de bois de châtaigner ou de sapin.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1809, daté par source
    • 1884, daté par source
    • 1930, daté par source
    • 1860, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
    • Auteur : architecte attribution par source
    • Auteur : ingénieur attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Durand Henri
      Durand Henri

      Architecte départemental ou ingénieur œuvrant dans le Gard au début du XIXe siècle. On retrouve sa signature sur des devis concernant les temples de Bernis en 1821 et de Milhaud en 1822.

      Il est à distinguer d'Henri Durand (1805-1884) fils de Charles-Etienne Durand qui ne devient conducteur des Ponts-et-Chaussées qu'en 1826.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte départemental attribution par source

Le temple de Milhaud se situe au nord ouest du centre ancien. Cet emplacement dans un faubourg est le témoin d’une population protestante minoritaire au début du XIXe siècle. La parcelle est accolée au presbytère adjacent et se situe entre la rue de la Gare au nord et la rue du Temple à l’est.

Bâti selon le modèle cévenol l'édifice présente un volume rectangulaire s’organisant autour d’une nef unique. Une sacristie au sud-est et une tribune aujourd’hui fermée dans le massif complètent l’ensemble.

L'enduit présent sur les élévations intérieures et extérieures ne permet pas d’observer les matériaux utilisés pour le gros œuvre. Les chaînes d’angles et les encadrements de baies sont en pierre de taille calcaire. Les bancs, la table de communion et la chaire pastorale sont en bois. Un escalier à l’anglaise en pierre de taille permet de monter à la tribune. Le portail d’entrée se compose d’un entablement mouluré reposant sur deux consoles. Le tympan formé par un arc en plein cintre est orné au centre d'une bible ouverte. L'ensemble est surmonté d'un clocher-mur. Le faux-plafond remplace au XXe siècle le couvrement en lattis de bois présent auparavant.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille enduit
    • brique maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Bible ouverte ornant le tympan du temple

  • Mesures
    • l : 29,5 m
    • la : 13,5 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)

Documents d'archives

  • AD Gard. Série V : V 444. Temple (1809-1829).

    AD Gard : V 444
  • AD Gard. Série V : V 164. Église (1816-1915).

    AD Gard : V 164
  • AD Gard. Série V : V 394. Etat de situation des temples de l'ensemble du département (1818-1885).

    AD Gard : V 394
  • AD Gard. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 1062. Église, réparations (an XIII-1810).

    AD Gard : 2 O 1062

Bibliographie

  • GUERIN Pierre, Milhaud : histoire d'une commune rurale de 1780 à 1800, Nîmes, éd. Clavel et Chastanier, 1911.

  • BONNAUD Henri, retranscrit par frère Firmat Mariste, Essai Historique sur Milhaud, s.l., s.éd., s. d..

Périodiques

  • DUCHÉ René, « Histoire et rénovation du Temple de Milhaud », Société des Bibliophiles nîmois, 1993.

    AD Gard
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers