Le temple de Langlade prend place dans l’église Saint-Julien, de fondation romane. Ce transfert d’usage est courant dans les communes à majorité protestante comme Langlade qui adhère à la Réforme dès 1562.
L’église primitive est implantée par le prieuré Saint-Baudile de Nîmes. Elle est fortifiée au cours du XVe siècle, et un chemin de ronde à mâchicoulis aurait lié la nef au chœur en partie haute des élévations extérieures. Lors du remaniement de l'abside en 1567, l'édifice est affecté au culte protestant. Cet usage est confirmé en 1663 par les commissaires chargés de l’enquête pour la restitution des lieux de culte aux catholiques. Ils autorisent, en présence de l’intendant de Bezon, la permanence du culte protestant à Langlade. L'existence du service catholique dans un local privé servant de chapelle est attestée en 1622.
L'édifice toujours affecté au culte protestant en 1674 (visite de l'évêque Séguier) ne l'est plus en 1690 quand monseigneur Fléchier constate le bon état de l'église catholique lors de sa visite pastorale. Ce nouveau transfert d'usage est à rapprocher de la thèse de l'abbé Goiffon selon laquelle l'édifice aurait été détruit pendant les conflits religieux puis reconstruit à la fin du XVIIe. Cette affirmation correspond sans doute davantage aux restaurations entreprises en 1685.
Les habitants de Langlade majoritairement réformés ne reconnaissent plus la souveraineté du chapitre de Nîmes. Un procès devant le parlement de Toulouse oppose ainsi les syndics du chapitre et des habitants en 1694.
Un décret du 29 mars 1803 affecte définitivement l'édifice au culte protestant et la tentative de récupération par la paroisse de Clarensac en 1820 n’aboutira pas. La vie politique de Langlade demeure liée au temple qui sert de lieu de scrutin aux élections municipales jusqu’en 1842. En 1872, le maire Antoine Badouin soutient la séparation de l’Église et de l’État, le conseil ne participe donc plus aux frais de culte.
Des restaurations successives ont lieu entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle : la réparation de la nef par le maçon Jean Mouret en 1739, l'aménagement de la chaire et des escaliers par le menuisier Roux en 1844, trois ans plus tard Charles Dombre entreprend l’entretien du pavement et des enduits et enfin l’adjonction d’une sacristie est réalisée par l’entrepreneur David Coutelle en 1867.
Le clocher présent au sud de la parcelle résulte d’un aménagement public en 1864 en remplacement de l’ancienne tour de l’horloge difficilement accessible. L’agrandissement du clocher estimé à 1 524 francs par l’agent-voyer cantonal Coulet, est réalisé par l’entrepreneur de Parignargues Eugène Mafsion. Il comprend un escalier en vis suspendu et une maçonnerie en pierre de Junas. L’horloge est remplacée en 1932 pour 11 811 francs. La nouvelle horloge à remontage électro-automatique acheminée par voie ferrée, provient de l’entreprise J. et A. Ungerer à Strasbourg.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013