Dossier d’œuvre architecture IA30003197 | Réalisé par
  • étude d'inventaire
église Saint-Jean-Baptiste de Redessan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Redessan
  • Adresse place de l'Église
  • Cadastre 2017 AB 248  ; 1809 D 58 L'église actuelle est reconstruite en 1850 à l'emplacement de l'ancien édifice présent sur la parcelle 58 du cadastre Napoléonien.
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    saint Jean-Baptise
  • Destinations
    église paroissiale

L’église érigée à Redessan en 1621 par Monseigneur de Valernod endure les affrontements religieux. Au début du XIXe siècle, elle est vétuste malgré l’entretien de la toiture (1832) et elle est devenue trop exigue pour accueillir l’ensemble des fidèles.

Une réflexion sur sa restauration est alors entamée et le conseil Municipal s’oriente vers un projet d’agrandissement de l’église existante. Les plans d’allongement dressés par le conducteur des Ponts-et-Chaussées Méjean sont approuvés le 6 mai 1835. Suite à l’évaluation des dépenses par la commune, une subvention de 600 francs est accordée par le ministère des Cultes. L’adjudication du chantier en faveur de l’entrepreneur Louis est passée le 7 mars 1835. Les travaux s’élevant à 9 144 francs sont achevés le 14 septembre 1836.

De nombreuses malfaçons sont mises en avant lors de la réception des travaux : fermetures des baies en sens contraire, épaisseur trop faible des murs latéraux, manque de liaison entre les maçonneries d’origine et les sur-élévations... Le conducteur Méjean se rend à Redessan en 1844 : les réparations sont selon lui à la charge de l’entrepreneur dans le cadre de sa responsabilité décennale. Une enquête, réalisée en 1845 par Gaston Bourdon confirme le manque de soin de l’entrepreneur mais met également en avant les négligences de la commune pour l'entretien du couvert. L’architecte départemental conclut que les réparations nécessaires doivent être partagées entre l’entrepreneur et la commune pour le remplacement des tuiles endommagées.

Suite à un second rapport de l’ingénieur Charles Dombre en 1846 mettant pleinement en cause la responsabilité de l’entrepreneur, la préfecture autorise le Conseil municipal à saisir les maîtres d’oeuvre devant le tribunal civil pour obtenir la réparation des dommages. Le litige opposant Redessan à l’entrepreneur semble se poursuivre en 1847 tandis que la commune délibère pour une reconstruction de l’église.

Le nouveau projet, établi par le conducteur des Ponts-et-Chaussées Poulon s’élève à 30 000 francs. Le financement des travaux est réparti entre un emprunt de la commune, une imposition extraordinaire et la récupération des matériaux de l’ancienne église (8 000 francs). Une lettre du 19 juin 1847 précise que le conseil de fabrique n'est pas en capacité de participer au financement. L’adjudication des travaux en faveur de Jean Lamoureux est passée le 27 octobre. Les artisans spécialisés se succèdent sur le chantier : le peintre Bérard, le marbrier Vierne, le menuisier Lecourt, le vitrier Chazalet et le sculpteur Perrier. Le nouveau lieu de culte est consacré par l’évêque de Nîmes, Monseigneur Cart en 1850 comme en témoigne l'inscription sous la tribune.

En 1853, une maison obstruant la façade de l’église est démantelée sur demande du curé de Redessan. La sacristie est construite en 1885 selon les plans d’Henri Révoil par l’entrepreneur Barthélémy Mazoyer. Des réparations sont effectuées sur le couvert par l’entrepreneur Raoul Portal en 1936. L’aménagement de la place située devant l’église date de 1999.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 17e siècle , daté par travaux historiques , (détruit)
    • Secondaire : 1ère moitié 19e siècle , daté par source , (détruit)
    • Principale : milieu 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1621, daté par travaux historiques
    • 1836, daté par source
    • 1850, daté par travaux historiques
    • 1885, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur : conducteur des Ponts-et-Chaussées attribution par source
    • Auteur : conducteur des Ponts-et-Chaussées attribution par source
    • Auteur :
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

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L’église Saint-Jean-Baptiste de Redessan se situe place de l’Église et est bordée à l’est par la rue Frédéric Mistral. Elle s’inscrit au milieu du XIXe siècle dans un parcellaire existant en remplaçant l’ancienne église construite au XVIIe siècle. L'édifice orienté se compose d’un corps principal allongé à trois vaisseaux s’achevant par une abside semi-circulaire et deux chapelles latérales. Une sacristie érigée au sud en 1885 complète l’ensemble.

La façade d’inspiration néo-romane comprend un portail d’entrée flanqué de colonnettes aux chapiteaux feuillagés qui soutiennent un fronton en plein cintre aux voussures moulurées. L’élévation se poursuit par une rosace et s’achève par deux frises d’arceaux en partie supérieure. Un clocher polygonal à base carrée laisse apparaître la chambre des cloches par des arcatures en plein-cintre. Des colonnettes décoratives de l’ordre toscan rythment l’ouverture des baies.

Les portes ouvrent sous la tribune découverte à pans-coupés. Deux bas-côtés sont accolés au vaisseau central par une succession de piliers rectangulaires à pilastres engagés. Les collatéraux s’achèvent à l’est par des chapelles semi-circulaires. Quatre travées voûtées d’ogives se succèdent avant le chœur paré de boiseries en partie inférieure. Cet édifice, construit en pierre de taille calcaire de grand appareil est recouvert d’enduit sur les élévations intérieures. Les couvertures sont à longs pans en tuiles creuses excepté celles du clocher à six pans en dalle de pierre.

La nef et le choeur sont éclairés par des lancettes en plein cintre. On constate la permanence de deux baies comblées de dimension identique aux lancettes dans les chapelles latérales et de deux portes également murées dans la sacristie et l’élévation nord.

Cette église s'intègre dans les modèles sériels néo-romans couramment employés au XIXe siècle. Elle ne comprend cependant pas de traces de polychromie.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille enduit partiel
  • Toits
    calcaire en couverture, tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Typologies
  • Techniques
    • vitrail
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
  • Précision représentations

    Deux inscriptions sont présentes sous la tribune. Elles commémorent la consécration de l'église Saint-Jean-Baptiste en 1850 par l'évêque de Nîmes.

    À gauche : PIE IX PP/E CART EP NEM/L AUTIE RECT/ J GOUVERNET ET L MAZOYER/VICI PRA F.

    À droite : ANN DOM MDCCCL/HAEC ECCL/B J BAPT/DICATA/CONSECRA EST

  • Mesures
    • l : 36,5 mètre
    • la : 20,6 mètre
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Gard. Série V : V 184. Eglise de Redessan (1817-1912).

    AD Gard : V 184
  • AD Gard. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 1394. Eglise, réparations (1817-1936).

    AD Gard : 2 O 1394
  • Archives diocésaines de Redessan

    Archives diocésaines de Nîmes : P1-1/248

Bibliographie

  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401
  • BOMPARD Mireille, FAYN Annick, Raconte-moi Redessan, s.l., éd. Nombre 7, 2013.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2017, 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
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