Selon la bibliographie, la fondation de l’église de Fons date du XIIe siècle. Face à la prédominance du calvinisme, les messes catholiques sont suspendues jusqu’au XVIIe siècle. L'église est ensuite incendiée en 1703 lors de la révolte des camisards puis remaniée en 1850 lui donnant son aspect actuel.
Dans la première moitié du XIXe siècle, les fidèles des annexes de Gajan et Saint-Bauzély assistent régulièrement aux offices de Fons rendant l’église trop exiguë. L’ajout d’une tribune dans le massif et l’agrandissement en partie ouest sont suggérés respectivement en 1837 et 1846. L’allongement projette d’utiliser l’avancée à gauche de la façade visible sur le cadastre de 1838 (parcelle n°50).
Le conseil de fabrique et le curé Laurent se rapprochent du préfet et obtiennent un devis de l’architecte départemental Léon Feuchère le 4 juin 1849 pour ce projet. L’ensemble du chantier contenant l’avancée de la façade de 4 mètres, l’ajout d’une tribune et d’un clocher et les restaurations nécessaires (remaniement de la toiture, blanchissage) s’élève à 4 142 francs. Cette somme est répartie entre un soutien du préfet (500 francs), une aide du ministère de l’Agriculture en faveur des élèves de l’école-ferme établie dans la paroisse, la participation du conseil de fabrique et des souscriptions volontaires (2 005,50 francs).
Le chantier semble raviver des désaccords pré-existants entre la population catholique et la commune qui s’oppose à ce projet le 12 octobre 1849 en raison de l’emprise qu’aurait l’édifice sur la place publique (actuelle place Alphonse Daudet). Ces différends se traduisent lors du choix de l’entrepreneur, dont nous ne connaissons pas l’issue : la fabrique se prononce en faveur du maçon de Beaucaire Moulin contrairement au conseil municipal qui préfère traiter avec l’entrepreneur Roulle.
Le rapport des travaux mentionne l’origine des matériaux employés : le plâtre provient de Nîmes, la chaux de Gajan, le sable est pris dans le Gardon et les tuiles sont fabriquées à Saint-Bauzély.
Cet agrandissement est inauguré le 8 septembre 1850. La bénédiction mentionnée par l’abbé Goiffon dans son dictionnaire du diocèse de Nîmes en octobre 1867 correspond sans doute à la reconstruction de la sacristie.
Architecte parisien, fils d'un bronzier, ciseleur doreur et argenteur. Il est admis à l’école royale des Beaux-Art de Paris le 13 décembre 1822 et en sort diplômé le 1er mai 1827. Il travaille à l’Opéra de Paris comme dessinateur-décorateur, employé chez Charles Cicéri. Il travaille aussi pour le théâtre de la Porte Saint-Martin et pour le Théâtre-Français.
Il s’installe à Nîmes en 1841. Son agence est sur la Place des Arènes. Il devient architecte du département du Gard et de la ville. Il construit la préfecture de Nîmes, le théâtre d’Avignon, fournit les plans du théâtre de Toulon. Il travaille aux hôtels Silhol et Picheral, sur l’avenue Feuchères, l’hôtel Arnaud, rue Clérisseau, l’hôtel Meynes sur les quais de la Fontaine.
Il obtient la Légion d’honneur en 1849. https://agorha.inha.fr/ark:/54721/174fb0f8-27c8-4039-ada8-99c39894fa6c