Visite pastorale d’Arrigas, à l’époque de son appartenance au diocèse de Nîmes, conservée aux archives départementales du Gard, à Nîmes,
(texte transcrit en français moderne, et abréviations développées)
G 1300, Arigas. Du vendredi 16 juillet 1688,
À sept heures du matin
Continuant le cours de notre visite, nous nous sommes rendus dans l’église paroissiale Saint Genets d’Arigas suivant notre ordonnance d’indiction publiée dans la dite église le 11 du courant, où après les cérémonies, les prières et les discours ordinaires, procédant à la visite en présence de M. Jean Recolin … recteur de ladite église, des consuls et de plusieurs habitants. Nous avons trouvé qu’il n’y a point de pied pour (?) le soleil, que la petite boîte d’argent n’est point dorée au-dedans, que la pierre sacrée n’est point enchâssée dans l’autel, qu’il y manque un second fanal, un ornement en soie pour les fêtes solennelles, un linteau de bois au marchepied de l’autel, que la cuvette des eaux du baptême n’est point assez grande, que le dais est fort usé, que les fonts baptismaux ne sont point couverts ni le fond assez grand, qu’il est nécessaire de faire un tambour à la porte de l’église pour la garantir du vent que la balustre de la tribune n’est point fini, qu’il est nécessaire de le terminer par un cordon de pierre de taille ou de bois, que les murailles du cimetière ne sont point assez élevées, qu’il est nécessaire de réparer le piédestal de la croix de pierre qui est au devant la porte de l’église. Il y a une maison presbytérale proche de l’église, laquelle a été réparée aux frais dudit recteur. Il n’y a point de marguilliers. Il y a un maître d’école auquel la communauté donne cent livres de gages, lequel s’acquitte bien de son devoir. Il y a aussi deux sages femmes qui sont bien instruites. Il n’y a point d’hôpital ni aucun bien pour les pauvres. Les ornements ont été trouvés au nombre et en l’état marqué dans l’inventaire qui nous a été remis par ledit sr recteur et que nous avons joint à notre verbal avec ses réponses aux articles de notre mémoire. Il y a deux cahiers des actes curiaux attachés ensemble sous une couverture de parchemin dont le premier commence le 22 juillet 1657 et finit le 27 septembre 1670, et le second le 29 février 1670 et finit le 28 septembre 1673, y ayant plusieurs blancs qui ont été barrés. Un autre registre relié en parchemin commençant le 10 mai 1677 et finissant le 10 juillet 1688 y est continué.
Sur quoi, nous ordonnons que tous les titulaires de ladite église nous remettront une copie collationnée et leurs provisions et les fruits prenants fourniront un pied pour le soleil, qu’ils feront dorer la petite boîte d’argent au-dedans, qu’ils renouvelleront les hosties consacrées toutes les semaines, qu’ils feront enchâsser la pierre sacrée dans l’autel, qu’ils fourniront un second fanal, une chasuble de soie avec ses étole, manipule, voile et bourse avec un devant d’autel même de toutes couleurs, un linteau en bois au marchepied, une cuvette de cuivre étamé pour les eaux du baptême plus grande que celle qui y est, deux étoles détachées pour les fonctions curiales, six garnitures d’étole de toile fine.
Et les habitants fourniront un autre dais, ils feront élargir le vase des fonts baptismaux et lui donneront deux pans et demi de diamètre, les couvriront de bois en forme de pyramide et les fermeront à clef. Ils fourniront un grand bénitier de pierre qui sera placé à la grande porte de l’église à main droite et en haut. Ils feront faire un tambour à ladite porte de l’église pour la garantir du vent, finir le balustre par un cordon de bois. Ils feront élever les murailles du cimetière de trois pans davantage et feront réparer le pied et la croix de pierre qui est à la place du devant la porte de l’église.
Qu’à la diligence des directeurs et syndic du bureau de charité, il sera incessamment travaillé à la recherche et recouvrement des legs qui peuvent avoir été faits aux pauvres dans toute l’étendue de la paroisse, pour être employés par ledit bureau au profit desdits pauvres.
Ledit sieur recteur demeurant chargé des ornements contenus dans ledit inventaire ensemble … des actes curiaux qu’il couchera à l’avenir suivant les formules du diocèse et y emploiera le nombre des témoins porté par les ordonnances. Et tant par lui que par les consuls, il sera annuellement procédé à la nomination de deux marguilliers, lesquels en sortant de leurs charges auront voix délibérative avec ledit sieur pour la nomination de leur successeur.
Et à l’exécution de tout ce dessus, lesdits fruits prenants … seront tenus de satisfaire dans trois mois après la publication de la présente ordonnance chacun pour ce qui le concerne passé lesquels ils y seront contraints par toutes voies avec l’imploration du bras séculier.
F. Chevalier de Saulx
Durin secrétaire
G 1301, 1690.
Du jeudi 13 juillet 1690, à huit heures du matin
Continuant le cours de notre visite, nous nous sommes rendus dans l’église paroissiales de Saint-Geniès d’Arigas, suivant notre ordonnance d’indiction publiée dans ladite église le second du courant, où après lesdites cérémonies, les prières et les discours ordinaires, procédant à la visite en présence de M. Jean Recolin, prêtre, vicaire perpétuel, des consuls et d’un grand nombre d’habitants, nous avons trouvé que les fruits prenans ny les habitants n’ont point encore entièrement exécuté nos ordonnances de visite des 16 juillet 1688 et 29 août 1689, qu’il n’y a point de pavillon pour couvrir le tabernacle ni de rideau pour couvrir l’autel, qu’il n’y a qu’un déshabilloir à la sacristie pour tenir les ornements, que la chaire est trop proche du chœur et qu’il n’y a point de ciel ny de degré, que la tribune n’est point pavée, que l’accoudoir est de pierre brute et n’est point enduit et qu’il y a trois ou quatre degrés à la montée de la tribune qui sont rompus, que le placard des confrères de la confrérie du Saint Sacrement demeure toujours dans le même état par la négligence des confrères qui ne les font point finir. Les ornements et … des meubles ont été trouvés au nombre et en état marqué dans l’inventaire remis par ledit sr vicaire que nous avons joint à notre verbal. Sur quoi, nous ordonnons que lesdites ordonnances de visite desdits jours 16 juillet 1688 et 29 août 1789 seront entièrement exécutées selon leur forme et teneur, tant par lesdits fruits prenants que par lesdits habitants, et qu’en outre lesdits fruits prenants fourniront un pavillon pour couvrir le tabernacle, un grand rideau pour couvrir le tableau et le retable, une grande table à la sacristie avec au-dessous pour tenir les ornements, un gradin au-dessus avec des petites armoires à chaque côté (coprs ?) pour tenir les calices et autres vases sacrés, un portemanteau qui soit proprement fait pour y suspendre les surplis et chapes … ornements.
Les habitants feront placer la chaire à deux pas plus bas qu’elle n’est dans le même côté ; ils y feront faire un degré et un ciel. Ils feront pour la tribune … en bois le dessus de l’accoudoir, raccommoder les degrés des marches de ladite tribune qui sont rompus et finir celui du clocher. Et les confrères de la confrérie du Saint Sacrement feront boiser et finir le placard qu’ils ont fait faire dans ladite tribune pour y tenir les ornements de la confrérie.
Et à l’exécution de tout ce dessus lesdits fruit prenants et à leur diligence, lesdits habitants seront tenus de satisfaire dans un mois après la publication de la présente ordonnance, passé lequel ils y seront contraints avec l’imploration du bras séculier.
Visites pastorales d’Arrigas, à l’époque de son appartenance au diocèse d’Alès, conservées aux archives départementales du Gard, à Nîmes, avec les côtes G 1315, G 1316, G 1317 et G 1318
G 1315
19 août 1696, Arrigas
Du dimanche 19 août 1696, à six heures du matin
Continuant le cours de notre visite, nous nous sommes rendus dans l’église paroissiale de Saint-Genets d’Arigas suivant notre mandement d’indiction publié dans ladite église le 17 juin dernier où après les cérémonies, les prières et les discours ordinaires, procédant à la visite en présence de M. Jean de Recolin, recteur de ladite église nous avons trouvé que les ordonnances des précédentes visites n’ont pas été entièrement exécutées. Les meubles et ornemens ont été trouvés en nombre et en état marqué dans l’inventaire qui nous en a été remis par ledit sieur Rocolin aux …de notre mémoire que nous avons joint à notre verbal sur les réquisitions qui nous ont été faites de la part du promoteur, jointes audit verbal.
Nous avons ordonné comme s’ensuit.
Que les ordonnances des précédentes visites seront exécutés selon leur forme … et que les fruits prenants fourniront un missel neuf, deux coussins pour l’autel ou un pupitre, une petite fontaine pour la sacristie, un bassin …et quatre grands essuimains, une aube avec ses amict et ceinture, et qu’ils feront garnir d’étoffe de soye le bas du dedans du tabernacle, faire une petite armoire dans le chœur du costé de l’évangile pour y tenir les saintes huiles, le dedans de lequel sera boisé proprement et le dessus de la porte sera peint avec la figure du Tr… Y sera aussi un banc …, qu’ils feront réparer le couvert du chœur.
Que les habitans feront faire un ciel à la chaire, réparer le couvert de la nef, réparer le couvert du dessus de la porte du cimetière et poser une petite croix de pierre, crépir les murailles dudit cimetière par le dedans et par le dehors et y faire un couronnement d’un pan et demi d’hauteur à chaux et à sable.
Et qu’ils feront mettre en couleur les deux portes de l’église et celle du cimetière avec huile à double couche pour les conserver contre les pluies,
Que les officiers de la confrérie du Saint Sacrement nous représenteront les statuts et règlements de la confrérie pour être par nous approuvés et confirmés, qu’ils nous remettront un état des biens … et dépendances, qu’ils rendront compte de l’administration par devant M. Guillaume Barral, archiprêtre du Vigan.
Que ledit sieur recteur couchera …les actes … dans un registre de papier timbré bien relié et dûment côté et paraphé par un magistrat royal de sorte que rien ne manque à la validité desdits actes.
Et l’exécution de tout ce dessus les fruits prenants et à leur diligence, les habitants et autres seront tenus de satisfaire dans trois mois. Donné audit Arigas les an et jour susdits.
François Chevalier de Saulx est évêque de 1694 à 1712
G 1316, 11 août 1723, Arrigas
Du mercredi 11 août 1723, à quatre heures après midi
Continuant le cours de notre visite, nous nous sommes rendus dans l’église paroissiale de saint Genet d’Arigas suivant notre mandement d’indiction où après les cérémonies, les prières et les discours ordinaires procédant à la visite en présence de M. Louis Barrally, prieur perpétuel de ladite paroisse assisté de M. Jacques Roudié, prêtre du diocèse de Vabre, son secondaire, des consuls et de plusieurs habitants.
Nous avons trouvé l’autel très propre, il est orné d’un grand retable de marqueterie dans lequel est enchâssé un beau tableau représentant un crucifix, la sainte Vierge et saint Genets, un très beau tabernacle de marqueterie avec ses gradins, doublé en dedans d’étoffe de soie, d’un petit crucifix, de huit chandeliers, quatre de bois qui sont très propres et quatre de laiton en bon état, d’un Te igitur avec ses cartes, d’une pierre sacrée fort belle enchâssée dans l’autel, fort proprement couverte de deux nappes, une fine et une grossière mais double, d’un devant d’autel de marqueterie très propre … de bois en bon état , il y a une crédence de chaque côté de l’autel ornée d’un devant de marqueterie semblables à celui de l’autel.
Les fonts baptismaux sont placés au bas de l’église du costé de l’évangile, ils sont couverts de bois en forme de pyramide avec des ornements de marqueterie très propres, fermant à clef. Nous y avons trouvé une cuvette de cuivre pour les eaux baptismales et des crémières d’étain en fort bon état.
La sacristie est au derrière de l’autel, nous y avons trouvé une table avec des tiroirs au-dessous pour tenir les ornements et un gradin en dessus sur lequel était un calice d’argent doré … il n’y a point de prie-dieu ni de fontaine. Les ornemens y ont été trouvés en nombre et en état marqué dans l’inventaire qui nous en a été remis, que nous avons joint à notre verbal.
Le chœur est séparé de la nef par un balustre en bois, bien fait et solide. Il y a deux portes dont l’une, qui est du côté de l’épître, est détachée.
La chaire est placée du côté de l’évangile ; elle est fort usée et mal faite ; il n’y a qu’un confessionnal auquel il n’y a pas de grilles aux …
Il y a trois vitraux au chœur, dont deux sont vitrés et revêtus de châssis de fil d’archal, l’autre est … il y en a trois dans la nef dont deux sont vitrés et l’un d’eux revêtu d’un châssis de fil d’archal, l’autre qui est plus petit n’est point vitré ni revêtu de châssis.
Il y a une tribune de pierre au bas de l’église, à laquelle on monte par un degré de pierre ; on va de ladite tribune au clocher qui est carré en forme de tour et auquel il y a une cloche du poids d’environ douze à treize quintaux. Le couvert de la nef a besoin d’être réparé y ayant plusieurs gouttières qui en ont gâté l’enduit.
Le cimetière est à l’entrée [du lieu ?] ; il est clos de murailles qui sont en bon état, il n’y a point de croix audit au-dedans et l’un des battants de la porte est rompue, et il n’y a point de serrure.
La maison presbytérale est près de l’église ; il y manque une écurie et un grenier à foin pour la rendre commode et logeable.
Il y a une confrérie du Saint Sacrement et un bureau de charité qui y fut établi en l’année 1668. Nous l’avons examiné et exhorté les directeurs à en observer les règlements. Nous avons aussi examiné les … et actes curiaux.
Il y a un maistre d’école pour lequel la communauté impose tous les ans 120 livres pour … son logement.
Le bénéfice est uni au chapitre cathédral de Montpellier.
La paroisse est composée d’environ 400 communiants, presque tous anciens catholiques.
Et sur les réquisitions du promoteur, nous ordonnons
Que, les fruits prenants, fourniront un pied d’argent pour le ciboire, un tapis pour couvrir l’autel, une nappe fine et une grossière pour l’autel qui puisse être mise double, un fanal, une navette pour l’encensoir, une petite fontaine pour la sacristie, un tour (?) et trois grands essuimains,
Qu’ils feront faire un grand banc à dossier pour le prieur avec un prie-dieu et qu’ils feront mettre des vitres et un châssis de fil d’archal au vitrail du chœur qui est du côté de l’évangile, qu’ils conserveront à l’avenir des hosties consacrées, lesquelles seront renouvelées de huit en huit jours et qu’à cet effet ils feront brûler la lampe sans discontinuation devant le tabernacle.
Que les habitans feront attacher la porte du balustre qui est du côté de l’épitre, mettre des grilles au confessionnal et fourniront un second confessionnal, un bassin de plomb pour mettre au vase du bénitier.
Qu’ils feront faire une chaire neuve qui soit propre et bien travaillée, réparer le pavé de la tribune, achever le degré du clocher, réparer tout le couvert de l’église et la feront enduire et blanchir par tout le dedans, mettre des vitres et un châssis de fil d’archal au petit vitrail de la nef, et revêtir d’un châssis de fil d’archal … des vitraux où il y en a point.
Qu’ils feront poser une croix de pierre sur un piédestal au milieu du cimetière et qu’ils feront raccommoder la porte dudit cimetière et y mettre une serrure pour la pouvoir fermer à clef, et qu’ils feront faire les réparations nécessaires à la maison presbytérale pour en rendre le logement du sieur vicaire et de son secondaire commode suivant le devis qui en sera dressé et par nous approuvé.
Que par les sieur vicaire et consuls il sera annuellement procédé à la nomination de deux marguilliers, lesquels, au sortant de leur charge auront voix délibérative avec lesdits sieurs vicaire et consuls pour la nomination de leurs successeurs.
Que ledit sieur vicaire demeurera chargé des [rature] vases sacrés et du reste des meubles et ornements de l’église, ensemble des registres des actes curiaux, lesquels actes il couchera suivant les formules du droit et y emploiera le nombre de témoins porté par les ordonnances ; qu’il remettra devers le secrétariat de l’évêché dans le mois de janvier de chaque année un cahier relié contenant des extraits par lui collationnés de tous les actes de baptême, mariages et sépultures, qui auront été passés dans le cours de l’année précédente et qu’il tiendra la main à ce que les assemblées du bureau de charité soient tenues régulièrement ainsi qu’il est porté par les règlements dudit bureau et que les revenus des pauvres ne soient régis ni les aumônes distribuées que par la direction dudit bureau.
Et à l’exécution de tout ce dessus, lesdits fruit prenants et à leur diligence, les habitans seront tenus de satisfaire dans trois mois après la publication de la présente ordonnance, passé lesquels ils y seront contraints par les voies de droit à l’instance du promoteur avec l’imploration du bras séculier.
De Rochebouet vicaire général
Par Monsieur le vicaire général … Durin
Charles de Bannes d’Avéjan est évêque de 1721 à 1744
G 1317, Du mardi 23 septembre 1738, à une heure d’après-midi, Saint-Genets d’Arigas.
Continuant notre visite accompagnés comme dessus, suivant notre mandement d’indiction, nous nous sommes rendus en l’église paroissiale de Saint-Genets d’Arigas où nous avons été reçus par le sr Bernard Baraly prêtre du diocèse, curé de ladite paroisse, assisté du sr Jean Gely, prêtre du diocèse de Mende, son secondaire, et accompagné des consuls et d’un grand nombre d’habitants, et après les cérémonies, les prières et les avis que nous avons jugé nécessaires au bien de la paroisse, nous avons procédé à notre visite et examiné l’état de l’église, les vases sacrés, les ornements, linges, livres, croix, chandeliers et généralement tout ce qui est employé au service divin et à l’administration des sacrements, ce que nous avons trouvé conforme à l’inventaire qui nous en a été remis et que nous avons joint à notre verbal, et après avoir pris connaissance des articles de notre lettre circulaire du 6 mars dernier et des autres chefs de visites particuliers à cette paroisse.
Sur tout ce que dessus, notre promoteur entendu, nous étant fait représenter les précédentes ordonnances que nous avons confirmées, nous avons ordonné,
Que les fruits prenants fourniront un croissant doré pour le soleil et une aiguille d’argent attachée à une petite chaîne pour le fermer, qu’ils feront rassurer le pied du calice, qu’ils feront graver une croix sur la boîte qui sert à porter le viatique à la campagne, qu’ils fourniront deux chandeliers de laiton pour l’autel, plus grands que les quatre autres, un crucifix de laiton assortissant aux chandeliers, un rideau de cotonine violette avec sa tringle pour couvrir le tableau, et qu’ils feront nettoyer et vernir ledit tableau, qu’ils fourniront un goupillon de laiton pour le bénitier portatif, un bassin d’étain pour les burettes, une fontaine avec sa cuvette pour la sacristie, qu’ils feront nettoyer et étamer la cuvette des eaux baptismales, qu’ils fourniront deux aubes avec leurs amicts et cordons, une chasuble d’étoffe de soie de diverses couleurs pour les festivités et une chape de différentes couleurs doublée de noir.
Que les habitants fourniront deux nappes de communion, un dais qui soit propre pour le Saint Sacrement, un second fanal pour l’accompagner, un drap mortuaire, qu’ils feront mettre des grilles à un des confessionnaux, qu’ils feront faire une chaire neuve qui soit propre et bien travaillée, qu’ils feront réparer et achever le degré du clocher et qu’ils feront raccommoder les couverts dudit clocher qui sont en mauvais état.
Il y a deux chapelles fondées dans l’église, une sous l’invocation de saint Pierre et l’autre sous celle de saint Georges ; celle de saint Pierre n’a aucun revenu connu, celle de saint Georges a six setiers de froment et trois de seigle, le curé dit deux messes par semaine pour le service de cette chapelle. Nous ordonnons que le titulaire de la chapelle de saint Georges nous remettra un extrait en forme de la fondation de la chapelle et un état au vrai des revenus qui lui appartiennent pour en voir régler le service.
Il y a une confrérie du Saint Sacrement qui n’a de revenu fixe qu’une carte d’huile que l’on donne pour la lampe.
La paroisse est composée de 628 âmes, y compris les enfants sur quoi 390 satisfont au devoir pascal.
Le bureau de charité a de revenu fixe sept setiers de châtaignes et sept setiers de blé mixturés, une carte blé et six cartes de vin que le curé est obligé de donner tous les ans aux pauvres comme fruit prenant d’une partie de la dîme. Nous ordonnons qu’à l’avenir il ne se fera aucun emploi d’argent ou de denrées que par la direction dudit bureau et que l’état de recette et de dépense sera arrêté toutes les années le premier dimanche de novembre par devant le sr curé, les consuls anciens et modernes et autres principaux habitants.
Le maître d’école s’appelle Pierre Crès, du lieu même.
Le bénéfice est uni au chapitre de Saint-Pierre de Montpellier.
Et à l’exécution de tout ce dessus, lesdits fruits prenants et à leur diligence, les habitants et autres seront tenus de satisfaire dans trois mois après la publication de la présente ordonnance, passé lesquels ils y seront contraints par les voies de droit à l’instance de notre promoteur avec l’imploration du bras séculier. Donné à Arigas les an et jour susdits.
Charles, évêque d’Alais
Charles de Bannes d’Avéjan est évêque de 1721 à 1744
G 1318, Saint-Genets d’Arigas, le mercredi 26 septembre 1770
Continuant notre visite, accompagnés comme dessus, suivant notre mandement d’indiction annoncé et publié de même, nous nous sommes rendus en la paroisse de Saint Genets d’Arigas, où nous avons été reçus par le Sieur Bernard Baraly, prêtre de notre diocèse, lequel revêtu d’un surplis avec l’étole et la chape par-dessus, et accompagné du Sieur Joseph Laporte, prêtre du diocèse de Vabres, vicaire de ladite paroisse, de Louis François et Paul Baraly, tous deux clercs tonsurés de ladite paroisse, des consuls et des habitants de ladite paroisse, nous a conduits processionnellement sous le dais porté par lesdits consuls à l’église où nous avons célébré la sainte messe et administré le sacrement de la confirmation aux enfants et autres personnes préparées et disposées à le recevoir ; et après les cérémonies et les prières ordinaires, avons procédé à notre visite et examen de l’état de ladite église, des vases sacrés, linges, livres, ornements, croix, chandeliers, et généralement de tout ce qui est employé au service divin et à l’administration des sacrements.
Sur quoi, notre promoteur entendu, confirmant en tant que de besoin les précédentes ordonnances, avons ordonné et ordonnons,
Que les fruits prenants, feront redorer l’intérieur de la coupe du calice, qu’ils feront teindre en rouge l’écharpe blanche, qu’ils feront peindre à l’huile et vernisser le manche de la croix processionnelle ; qu’ils feront mettre derrière le tableau de l’autel une poutre neuve et d’une forme convenable, sur laquelle ils feront attacher une tringle de fer avec des pitons ; et fourniront un rideau de cotonine violette pour couvrir le dit tableau et le tabernacle ; qu’ils feront ouvrir un œil de bœuf dans la sacristie, et le fermeront d’un châssis vitré.
Que les habitants feront attacher sur la muraille du baptistère un tableau ou une grande image du baptême de notre Seigneur, qu’ils feront réparer les grilles du confessionnal qui est à côté de la petite porte de l’église, qu’ils feront mettre des petits volets aux coulisses […] dudit confessionnal, ainsi que de celui qui est au fond de l’église.
Que lesdits fruits prenants et les dits habitants, chacun en ce qui les concerne, feront réparer la clôture, les fenêtres et les vitres de ladite église, tant du sanctuaire et de la sacristie, que de la nef ; qu’ils en feront enduire et blanchir les murs et la voûte.
Ordonnons que la confrérie du Saint Sacrement établie dans ladite église se pourvoira d’un registre, à la tête duquel on inscrira l’acte d’établissement de ladite confrérie, fait de l’autorité d’illustrissime et révérendissime Denis de Cohon [écrit Craon], évêque de Nîmes en 1668. Lequel établissement nous avons confirmé et confirmons par les présentes avec ses statuts et règlements, auxquels on ajoutera ceux de la confrérie du Très Saint Sacrement établie dans l’église de Campestre de notre diocèse, auxquels nous voulons que ladite confrérie d’Arigas se conforme à l’avenir ; et pour cela lesdits règlements seront lus tous les ans dans une assemblée générale de ladite confrérie qui se tiendra le dimanche dans l’octave de la fête du Très Saint Sacrement, à l’issue de la messe ou des Vêpres. Dans cette même assemblée, on fera tous les ans à la pluralité des suffrages l’élection ou la continuation des officiers de la dite confrérie, et la dite élection ou continuation sera écrite dans le registre de ladite confrérie, ainsi que toutes les délibérations prises pour le bien et les affaires de ladite confrérie. Le receveur sera tenu et obligé de rendre tous les ans dans la dite assemblée générale son compte général des recettes et des dépenses ; et l’arrêté dudit compte sera porté dans le susdit registre. On pourra se servir aussi de ce même registre pour inscrire les noms des confrères et conserver avec l’acte de leur réception.
Et à l’exécution de ce que dessus, les susdits fruits prenants, et à leur diligences les susdits habitants seront tenus de satisfaire dans l’espace de trois mois après la publication de notre présente ordonnance, passés lesquels ils y seront contraints par les voies du droit, à l’instance de notre promoteur avec imploration du bras séculier.
Et notre présente ordonnance sera inscrite dans le registre de la paroisse toute entière et de mot à mot, après avoir été publiée au prône de la messe paroissiale pendant trois jours de dimanche ou fêtes consécutifs, de quoi il nous sera certifié par écrit signé du Sr prieur curé ou recteur, et déposé au secrétariat de notre évêché. Et la partie de notre présente ordonnance qui regarde la confrérie du Très Saint Sacrement sera écrite aussi de mot à mot à la tête du registre de la dite confrérie et avant l’acte susdit de 1668. Donné à Arrigas le vingt-six septembre mil sept cent soixante dix.
Prieur curé ou recteur de ladite paroisse.
J. L. év. D’Alais
Par Monsieur Chevalier
Jean-Louis du Buisson de Beauteville est évêque de 1756 à 1776
Maire de la commune d'Arrigas ; professeur d'histoire.