Archives départementales du Gard, série G - 1305, église Saint-Jean-Baptiste de Cabrières
Dudit jour lundi vingt troisième novembre de la meme année, en continuant notre visite accompagnés comme dessus, suivant l’indiction que nous en avions faite à ce jour pour l’église paroissiale de Saint-Jean-Baptiste de Cabrières ; nous sommes arrivés audit lieu, et comme il n’y a point encore de prieur à cause que le bénéfice est en litige, et que le sr Coniac que nous avions commis pour le service a disparu depuis quelques jours, nous y avons été reçus par [blanc sur reste de la ligne] accompagné des officiers et des consuls et de bon nombre d’habitans, et nous étant revêtus de nos habits pontificaux, nous sommes allés processionnellement à l’église sous le dais porté par lesdits officiers et consuls, où nous avons fait les prières et cérémonies accoutumées, parlé au peuple sur les fins de notre visite et fait l’absoute des morts.
Après quoi, procédant à la visite de l’autel, attendu qu’il n’y a point de réserve, nous y avons trouvé une pierre sacrée enchassée et bien conditionnée, trois nappes, un te igitur avec ses cartes, quatre chandeliers et un christ de bois doré, un tabernacle avec ses gradins doré entièrement fermant à clef, garni d’étoffe en dedans, un tableau d’une grandeur convenable avec son cadre, un devant d’autel et un marchepied de bois de noïer, et dans le presbytère une lampe qui a besoin de quelques réparations, un pupitre de bois de noïer.
Nous sommes allés visiter les fonts baptismaux qui sont au bas de la nef, à gauche en entrant, faits de pierre de taille, avec leur couvert fermant à clef, sans piscine, où nous avons trouvé une cuvette de cuivre mal étamée, sans cuëillere pour ondoïer, et des chrémières d’étain, où est l’inscription sur chaque phiole.
En parcourant le reste de la nef, nous y avons trouvé un bénitier de pierre à l’entrée, une chaire à prescher, un confessionnal.
Nous sommes entrés dans la sacristie, où nous avons trouvé une armoire pour tenir les ornemens et pour s’habiller ; un petit confessionnal où sont les cartes de préparation et d’action de grâces, une image, un chassis pour tenir les devants d’autel, et l’on nous a représenté un ciboire d’argent doré en dedans, dont la coupe est délabrée, un calice de meme avec sa patène, un soleil d’argent avec son croissant doré dont le pied est commun avec le ciboire, une croix processionnelle de laiton, un bénitier avec son goupillon du meme métal, un autre bénitier d’étain à la porte de la sacristie, un encensoir avec sa navete et cuëillere de leton, un chandelier triangulaire, un missel asses bon, un autre grand déchiré et un cayer pour les messes des morts, un antiphonaire et un graduel, un rituel, deux boëtes pour tenir les hosties ; un dais, un drap mortuaire, un vieux surplis et deux bonnets quarrés, une aube avec un cordon et trois amits, trois nappes d’autel, une pour la communion, quatre corporaux, dont il y en a un hors de service, treize purificatoires parmi lesquels il y en a six de bons, trois lavabos, un essuiemain, deux palles, quatre tours d’étole, un pavillon pour le tabernacle, six chasubles, savoir une blanche avec son assortiment, une autre de meme couleur sans bourse, une verte sans voile, une rouge, une violette et une noire avec leur assortimens ; deux chappes, l’une de brocard à plusieurs couleurs, l’autre de camelot violet d’un costé et noir de l’autre, pour estre à deux usages, six devants d’autel.
Nous étant ensuite voulu faire représenter les registres de baptemes, mariages et mortuaires, il nous a été dit qu’ils étoient entre les mains de Mr Malien, neveu et héritier du feu prieur.
Nous sommes allés visiter le cimetière attenant l’église que nous avons trouvé clos et fermé.
Revenus à l’église, nous en avons visité les gros murs et toutes les parties et trouvé que tout étoit en bon état.
Après quoi nous étant informés de l’état du bénéfice et de la paroisse, il nous a été répondu que c’est un prieuré cure sous le titre de saint Jean-Baptiste, dont on célèbre la feste le 24 juin, du revenu d’environ quinze cents livres, desservi par le seul prieur, composé de deux cents communians anciens catholiques, qu’on y prêche une quinzaine conjointement avec Poulx, dont la rétribution est de vingt cinq livres païée par le prieur, qu’il y a deux chapelles fondées dans la dite église, l’une sous le titre de Notre Dame du revenu de [blanc laissé] dont Mr de Rozel, précenteur de notre cathédrale est titulaire, et pour laquelle il ne se fait aucun service dans ladite église, l’autre sous le titre de [ deux lignes pointillées laissées blanches], que l’aumône annuelle du prieur est réglée à deux salmées de mescle, qu’il y a une maison presbitérale où il y aura quelques réparations à faire.
Sur tout ce que dessus, ouï notre promoteur, nous étant faite représenter les précédentes ordonnances, nous les avons confirmées, et ordonné que la lampe sera réparée, que la cuvette des fonts sera étamée, qu’il sera fait une piscine dans les fonts pour l’écoulement de l’eau baptismale, et fourni une cuëillere pour ondoïer les enfans, que la coupe du ciboire sera raccommodée, qu’il sera fourni une bourse à l’ornement blanc, un voile à l’ornement vert, qu’il sera fait à la maison presbytérale les réparations convenables, que les titulaires des chapelles nous présenteront dans trois mois leurs titres de fondation, pour être par nous pourvu au service qu’elles demandent, le tout pour être exécuté par qui il appartiendra. Lecture faite du présent procès-verbal, nous en avons fait la clôture.
architecte à Uzès