Dossier d’œuvre architecture IA30003031 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, soieries d'églises du Gard
  • étude d'inventaire, PETR Garrigues et Costières de Nîmes
église Saint-Genest d'Arles de Manduel
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Manduel
  • Adresse place Saint-Genest
  • Cadastre 2022 AB 210  ; 1809 G 1
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Genest d'Arles
  • Appellations
    saint Genest d'Arles
  • Destinations
    église paroissiale

La réponse à un questionnaire administratif de 1837 nous renseigne sur l’état de l’église primitive. Celle-ci, construite peu avant les conflits religieux, est orientée, insuffisante pour la population locale, et pose des problèmes structurels (lézarde sur la longueur de la voûte, escalier en mauvais état, tribune menaçant ruine…). Le nombre de fidèles augmentent depuis l’ouverture de la ligne de chemin de fer, le conseil municipal délibère son agrandissement le 11 mai 1856.  

Un premier projet d’allongement de l’église existante prévoit de reculer le chœur et d’ajouter trois chapelles. Gaston Bourdon propose à son tour un plan figuratif en 1858. Une reconstruction ex-nihilo, avec réorientation de l’édifice, est préférée afin d’ouvrir sur le nouveau cour Jean Jaurès.

Henri Révoil réalise un devis en 1857 s’élevant à 76 190,48 francs. Les plans et coupes correspondantes n’ont pas été conservés. La commune est autorisée par décret impérial à souscrire un emprunt pour le financement des travaux. Après établissement du cahier des charges, le coût total est ajusté (95 644,81 francs). L’adjudication en faveur des entrepreneurs Guérin et Fabre est passée le 26 juin 1859 ; la première pierre est posée le 3 novembre.

Un devis supplémentaire de 2 615, 55 francs est émis pour la construction d’un beffroi au clocher. Les travaux concernant le gros œuvre semblent être réceptionnés en octobre 1861. L’architecte impose aux entrepreneurs le choix de certains artisans pour l’ornementation intérieure. Elle est consacrée par Mgr Plantier le 10 avril 1862. Le 13 mai 1866, une délibération du conseil municipal de Manduel fait état des dépenses, hors décoration et mobilier, pour la reconstruction de 103 561, 87 francs.

Un désaccord oppose l’architecte aux entrepreneurs à partir de 1861 au sujet des coûts de construction. La préfecture réalise une enquête en 1862 : Joseph Maurice Bègue représente la commune, Alphonse Cordonnier les entrepreneurs. Les parties s’accordent sur un montant des travaux effectués par les entrepreneurs, hors honoraires de l’architecte, de 99 300,25 francs. En 1863, Guérin et Fabre saisissent le Conseil d’État et obtiennent 548, 20 francs supplémentaires, versés au printemps 1866.

Des restaurations ont lieu entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle : travaux d’étanchéité par Charles Etienne en 1866 (1000 francs), reprise du dallage de la sacristie par François Mazoyer en 1889 (500 francs), réfection du sol au niveau de l’abside en mosaïque en 1891, réparations diverses par l’agent voyer cantonal A. Bourguet (3 743,76 francs), réfection de la toiture en 1920 par l’architecte Poitevin pour 15 625 francs (Paul Gache maçon de Manduel, Dayon, zingueur de Cabrières et Jules Letourneau, charpentier de Nîmes).

Les verrières d'origine sont réalisées par Frédéric Martin d’Avignon en 1862 pour la somme de 5 300 francs (les 9 verrières historiées ont disparu). Les vitraux soufflés par des bombardements pendant la seconde guerre mondiale sont remplacés en 1950. Frédéric Fayard restaure la baie jumelée de la façade et certaines verrières du chœur en 1998 (23 242, 63 francs).

Après quatre ans de restauration, l'église de Manduel a été inaugurée par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes, le 1er octobre 2023.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques, porte la date
  • Dates
    • 1862, daté par source, daté par travaux historiques, porte la date
    • 1891, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

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      architecte attribution par source

L’église néo-romane Saint-Genest d’Arles se situe dans le centre de la commune de Manduel à proximité de la mairie. Elle fait face au cours Jean-Jaurès aménagé à la même période. Contrairement au lieu de culte primitif situé au même emplacement, l’église actuelle est dirigée vers le nord.

Elle est composée d’un corps central de plan allongé, de bas-côtés s’achevant par des chapelles et est divisée en cinq travées égales. Deux sacristies à l’est et à l’ouest complètent l’ensemble. La nef voûtée d’ogive s’achève par un chevet échelonné formé de trois absides semi-circulaire voûtées en cul-de-four. Dans le massif, un escalier en vis en maçonnerie dessert la tribune. La façade de l’église est surplombée d’un clocher carré à abat-voix portant une flèche hexagonale en pierre ajourée.

Les devis et cahiers des charges dressés par l’architecte détaillent les matériaux d’origine : pierre de taille de Beaucaire pour le gros-œuvre accompagné de moellons et mortier de chaux, briques à crochets pour les voûtes et les arcs et dallage en bards calcaire. La charpente est en bois de sapin et la couverture en tuiles creuses. Les matériaux de l’ancienne église sont réemployés dans les contreforts.

Les décors des chapiteaux reprennent des motifs associés aux litanies de la Vierge comme la tour de David ou la cité de Dieu et des calices. Des décors identiques sont présents dans l’église de Milhaud agrandie par Révoil en 1865. Le tympan du portail central comprend une croix pattée entre deux oiseaux et des entrelacs végétaux surplombant la mention « in hoc signo vinces » (par ce signe tu vaincras). Deux statues figurant la Vierge et saint Geniès sont nichées sur les murs gouttereaux. Elles ont été placées respectivement en 1856 et 1891.

Les travaux menés par Claire-Lise Creissen avancent l’hypothèse d’une attribution aux sculpteurs Paul Hubert Colin (1801-1873), professeur à l’école des Beaux-Arts de Nîmes, et Pierre Michel (1841-1893) ou à Pierre Pocheville (1829-1895), plâtrier stucateur présents sur d’autres chantiers de l’architecte à la même période.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan en croix latine
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • cul-de-four
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • Evangéliste
    • calice
  • Mesures
    • l : 42,6 m
    • la : 20,2 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 2016
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Gard, V 159. Manduel (1835-1929).

    AD Gard : V 159
  • AD Gard, 2 O 988 : église, presbytère réparations (an XIII-1897).

    AD Gard : 2 O 988
  • P1-1/55 : Archives diocésaines de Manduel

    Archives diocésaines de Nîmes : P1-1/55

Bibliographie

  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401
  • CARLE, abbé. L'église de Manduel. La Semaine religieuse, du 1er septembre 1867, p. 313-318.

    p. 313-
  • JOUFFRET Marcel, Manduel à travers les âges, Nîmes, s.éd., 1990.

  • ROUX Germain, Manduel ... mon village, Nimes, s.éd., s.d..

  • A. AUTIN, CL. CREISSEN, Rapport de présentation étude de diagnostic, septembre 2018.

Périodiques

  • "L'église de Manduel", Semaine religieuse du 1er septembre 1867, p. 313-318.

    p. 313-318

Annexes

  • sources textiles
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2015, 2022
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes