L’actuel cimetière de Rodez fut créé à la fin des années 1880, en remplacement du cimetière de Saint-Cyrice, aménagé près de 60 ans plus tôt et devenu trop étroit. La translation du cimetière de Saint-Cyrice avait été envisagée dès 1871, mais il fallut attendre 1882 pour que le nouvel emplacement soit définitivement choisi. Selon le directeur de la voirie de la ville, Eugène Mourgues, l’emplacement retenu permettait alors de « concilier, autant que possible, les prescriptions légales, la salubrité publique et les intérêts de la commune et de ses habitants. » (rapport du 14 août 1882, AD 12, 2 O 2123-33). En effet, le terrain, d’une superficie de 2,57 hectares, répondait à des nécessités hygiénistes et fonctionnelles : il était très éloigné des habitations, situé sur le versant nord et possédait un sol argilo-gréseux adapté à la décomposition des corps. De plus, le plan en hexagone avait été conçu par Mourguès afin de faciliter l’enfouissement en occupant le terrain où la couche de terre était la plus importante, et la distribution en allées d’accès.£Les travaux de construction du mur de clôture et des deux chemins d’accès, l’un au sud-ouest (avenue de la Justice) et l’autre au nord-ouest (avenue des Quatre-Saisons) sont adjugés le 21 février 1886 à Antoine Soubeyron. Ils sont achevés l’année suivante puis on aménage le tiers ouest du cimetière (actuels secteurs 1 à 4 du cimetière n° 1). La maison du gardien est construite à l’entrée sud en 1889, d’après les plans de l’architecte de la Ville, Édouard Besse. La première inhumation est réalisée la même année : cet évènement est commémoré par une inscription portée sur le tombeau de Melchior Cabrolier, décédé le 27 février 1889 (cimetière n° 1, allée 1, T 1993). Comme le montre le plan du cimetière dressé par l’architecte Besse le 15 décembre 1892, les premières sépultures sont implantées dans le même secteur (actuels secteurs 1 et 2), principalement le long de l’allée n° 8, mais aussi les allées n° 1 et n° 2, qui délimitent le triangle sud-ouest du cimetière.£L’aménagement du cimetière se poursuit jusqu’à la fin du siècle au fur et à mesure des besoins. Toutefois, l’espace insuffisant nécessite un premier agrandissement. En août 1924, le nouveau cimetière est occupé par 955 concessions, tandis que l’ancien cimetière de Saint-Cyrice, toujours existant, en comporte 250. Déclarés d’utilité publique le 22 décembre 1924, les travaux d’agrandissement et la création de l’actuel « cimetière n° 2 » sont adjugés à Théophile Foissac le 17 mars 1925 et réalisés sous la direction de l’architecte municipal Alphonse Soumet.£Une nouvelle extension est réalisée au sud dans les années 1930 : les plans de ce « cimetière n° 3 » sont dressés par l’architecte de la ville Édouard Jérôme et approuvés par le préfet le 15 mai 1936. Désormais la maison du gardien, qui se situait à l’extérieur de l’enclos initial, est englobée dans le cimetière. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur millavois Paul Panis.£Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on procède à un nouvel agrandissement, côté ouest. D’après le plan de Jérôme, daté du 6 mars 1946, cette extension se trouve divisée en deux parties : l’une est réservée aux caveaux (actuel cimetière n° 4) et l’autre aux sépultures des fosses communes et temporaires. Cette dernière partie sera réaménagée par la suite (cimetière n° 5). À la fin des années 1940, le caveau provisoire communal (ou « dépositoire ») est démoli et reconstruit au même emplacement.£Au début du 21e siècle est réalisée côté est une nouvelle extension, dite « cimetière n° 6 ».