• inventaire préliminaire
  • enquête thématique départementale, les cimetières de Rodez agglomération
cimetière de Saint-Mayme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération
  • Commune Onet-le-Château
  • Lieu-dit Saint-Mayme
  • Cadastre 2015 BR 08

Le cimetière de Saint-Mayme à Onet-le-Château était initialement situé au sud de l’église paroissiale du village. Jugé trop petit, ce qui obligeait le fossoyeur à « rouvrir des fosses dans lesquelles les cadavres [n’étaient] pas encore entièrement consumés », son transfert est décidé par le conseil municipal le 22 novembre 1885 puis autorisé par l’arrêté préfectoral du 31 juillet 1886. Un terrain de 800 m² (40 m sur 20 m), situé à l’est du village, le long d’une route, est donc acquis auprès de Réginette et Georgette de Goudal. Le devis des travaux à exécuter est établi le 20 octobre 1887 par Lacombe, architecte à Rodez. Chose semble-t-il inhabituelle, les travaux sont financés par une souscription des habitants qui participent alors soit financièrement soit en exécutant eux-mêmes certaines tâches, comme le transport des matériaux, sous la direction de l’entrepreneur Sylvain Cabrol (adjudicataire). Lors de la vente du 2 novembre 1886, la commune s’engage à clore à ses frais le terrain, ainsi qu’un côté restant de la parcelle (sur 25-30 m de longueur) où les demoiselles de Goudal se proposent d’établir un caveau de famille. Ceci explique la forme particulière du cimetière qui présente un décrochement semi-circulaire côté nord, dédié à l’enclos funéraire de la famille de Goudal et celle de Vigroux d’Arvieu. Le nouveau cimetière commence à fonctionner entre 1887 et 1890, date de l’érection de la croix monumentale. Actuellement, la plus ancienne prise de concession remonte au 18 septembre 1893. Cependant certains monuments semblent plus anciens.

Les travaux d’enlèvement du vieux cimetière ne débutent qu’à la fin de l’année 1905. La translation des restes des défunts ne concerne que deux sépultures (d’après le conseil municipal, 19 février 1906), pour le moment non identifiées.

Le conseil municipal décide l’agrandissement du cimetière le 30 janvier 1938. Sa superficie est ainsi doublée après l’acquisition d’un terrain de 800 m² auprès de Vigroux d’Arvieu. Les plans sont dressés le 19 mai 1938 par l’architecte ruthénois Jules Andrieu. L’aménagement est autorisé par le préfet le 21 janvier 1939, mais l’adjudication du 6 août suivant est annulée en raison de la mobilisation de l’entrepreneur. Toutefois cette extension semble avoir été réalisée au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 1947, un plan dressé par l’architecte Paul Cadars, qui avait repris le cabinet d’architecture de Jules Andrieu, indique la réalisation du mur de clôture ou peut-être simplement sa surélévation, comme le montre la maçonnerie du mur côté route. À l’occasion de cette extension sont déplacés le portail d’entrée, initialement situé face à l’enclos funéraire de la famille d’Arvieu, et la croix du cimetière érigée au-dessus du caveau provisoire.

Le cimetière n’a pas connu depuis d’évolution majeure, si ce n’est le lotissement complet de l’extension et la reconstruction de nombreux tombeaux dans l’enclos originel. De plus, la vue aérienne de 1958 montre que le cimetière « ancien » était beaucoup plus arboré et végétalisé qu’il ne l’est aujourd’hui. Depuis les années 2010, un parking et le portail percé dans le mur ouest, signalé par un if, permettent aux visiteurs d’accéder plus aisément au cimetière.

Dans le cimetière reposent plusieurs personnalités locales parmi lesquelles le républicain ruthénois François Mazenq (1812-1881), l’agronome Joseph-Antoine Durand de Gros (1792-1869) et son fils, le philosophe et médecin de l’hypnose Joseph-Pierre (1826-1900), Louis et Hildegarde Drimmer (1909-1979, 1911-2014).

Le cimetière de Saint-Mayme est situé à l’est du village, à environ 55 mètres de l’habitation la plus proche et à 120 mètres de l’église. Longeant la route du Colombier, il est implanté sur le versant nord de la colline de Saint-Mayme, sur un terrain ayant un assez fort dénivelé. Il est clôturé par un mur en moellons de calcaire, ayant au moins 1,50 m de hauteur.

Le cimetière comporte deux parties distinctes : le cimetière « ancien » et son extension. L’enclos originel à l’ouest présente une forme trapézoïdale, d’où ressort au sud la portion semi-circulaire de l’enclos funéraire de la famille d’Arvieu. L’extension du milieu du 20e siècle comporte une forme rectangulaire, avec des allées plus régulières.

Une grande partie du mur originel en pierres sèches, avec chaperon arrondi, subsiste. Elle se distingue des parties récentes du mur en moellons de calcaire avec mortier de ciment. Le portail d’entrée principal ouvert sur la route du Colombier se compose de deux piliers en pierre de taille calcaire avec couronnement cantonné d’acrotères, et de deux battants en fer forgé sommés d’une croix. Cette entrée est mise en scène avec la présence d’un escalier et de la croix du cimetière.

Les concessions non numérotées sont desservies par des allées goudronnées et assez étroites, pour la plupart orientées est-ouest, dans le sens de la longueur du cimetière. Si dans la partie orientale du cimetière, plus récente, les tombeaux sont régulièrement implantés le long de quatre allées, le cimetière « ancien » présente en son centre une implantation désordonnée de tombeaux, qui a été partiellement régularisée au fur et à mesure du remplacement de nombreuses sépultures. Cette partie du cimetière était réservée aux fosses communes, contrairement aux concessions qui bordaient le mur de clôture. La désorganisation était toutefois relative car les tombeaux situés le long des allées est-ouest respectaient une même orientation et regardaient le nord. Pour des raisons pratiques, cette disposition a été modifiée lors de la construction de nouveaux tombeaux : ils font désormais face aux allées, ce qui facilite leur accès et leur ouverture.

Les tombeaux :

L’enquête menée en 2021 a permis de recenser 53 tombeaux et un enclos funéraire sur les 143 concessions existantes. Les formes rencontrées sont les suivantes :

- La stèle funéraire : cette typologie est majoritaire. Les exemples les plus remarquables et les plus anciens (fin du 19e siècle) se rencontrent le long de l’allée 1 dédiée dès la création du cimetière aux concessions perpétuelles. Elles sont de style néoclassique, comme celles légèrement plus récentes (début du 20e siècle) conservées allée 3.

La stèle située à l’emplacement n° 33 est également remarquable. Bien qu’issue d’une production industrielle (fonderie Corneau à Charleville-Mézières), il s’agit de l’unique stèle en fonte recensée sur le territoire de l’agglomération de Rodez.

- Le tombeau à caveau monumental : cette forme se développe sur le territoire à partir des années 1930. Le caveau, généralement surmonté d’une stèle ou d’une croix, est bâti en granit puis en béton ou granito. Les plus anciens tombeaux sont de style Art déco (ex : n° 99). À partir des années 1950, une forme plus massive se diffuse. Le marbrier A. Alaux signe plusieurs tombeaux à façade architecturée : deux piliers encadrent la porte et soutiennent la dalle de recouvrement (ex : n° 120, 123).

- La croix funéraire : en fonte ou en bois.

- La dalle funéraire : elle est dans l’extrême majorité des cas associée à une stèle funéraire, mais peut aussi former l’entièreté du tombeau (n° 75).

- La pyramide : le tombeau de la famille Durand-de-Gros est un exemple rarissime sur le territoire.

  • Murs
    • calcaire pierre sèche
    • ciment
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • pierre de taille
  • Jardins
    arbre isolé
  • Typologies
    cimetière indépendant de plan régulier
  • Statut de la propriété
    propriété publique

04072023_R_01

  • Dessin à l'encre sur papier, 7 juin 1886.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 186-3

Documents figurés

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015, 2022, 2025