A l'angle de la rue de Séguret-Saincric et de la rue Peyrot, l'immeuble est construit sur un plan polygonal dont la pointe, au sud-est, adopte une forme semi-circulaire. Sur un niveau de cave, l'édifice compte sept niveaux, dont six étages carrés, surmontés d'un toit en terrasse. Le rez-de-chaussée est traité en niveau de soubassement avec un matériau de façade différent de celui des étages : le ciment n'y est pas enduit mais apparent et de faux joints simulent un grand appareil décoratif (bouchardé). Ce niveau était dévolu à des bureaux et un commerce, tandis que tous les étages recevaient des appartements. Les façades, très dépouillées, sont animées par les balcons, qui mettent en relief l'angle semi-circulaire de l'immeuble et les extrémités des élévations sur chacune des rues. Sur la rue de Séguret-Saincric, deux travées de bow-windows font saillie sur la même profondeur que les balcons. Les moulures supérieures des garde-corps des balcons se poursuivent sur le nu des élévations en cordons qui marquent la séparation entre les étages sous l'appui des fenêtres. Les balcons des premiers et dernier étages sont continus, constituant, dans un esprit classique, un cadre aux élévations des façades au-dessus du rez-de-chaussée. L'immeuble est ordonné autour d'un puits de lumière, ménageant une cour en rez-de-chaussée, et sur lequel s'ouvre également l'élévation postérieure de l'immeuble voisin au nord. Sur la rue Peyrot, le rez-de-chaussée abritait une épicerie, prévue dès l'origine (""Au Bec fin"") ; sur la rue de Séguret-Saincric, où se trouve la porte principale, la partie droite du rez-de-chaussée était occupée par des bureaux et la partie gauche par le logement du concierge. Derrière, se trouvait le garage à vélo ; aucun garage n'était prévu pour les automobiles. Toujours en rez-de-chaussée, la buanderie était pourvue de lavoirs, dont certains sont conservés, et de fourneaux, disparus, pour chauffer l'eau destinée à la lessive. Le linge était mis à sécher dans la cour. L'immeuble est pourvu d'un ascenseur étroit (un des premiers de Rodez) qui prend place au milieu de la cage d'escalier. La cage d'ascenseur était à l'origine ouverte au-dessus de la main-courante du garde-corps de l'escalier. La cage d'escalier reçoit aussi d'autres aménagements fonctionnels qui contribuent au confort de l'immeuble : un monte-charge pour le charbon, depuis les caves où il était livré par les soupiraux puis stocké, et un vide-ordure. Les appartements disposaient donc du chauffage central, avec des chaudières individuelles au charbon. Le dernier étage recevait des chambres pour les domestiques, ce qui souligne le caractère cossu de l'immeuble. Une ""chambre de bonne"" était ainsi prévue pour chaque appartement ; elles ne disposaient pas de mode de chauffage, ni de lavabo. Le lavabo commun était situé au fond du couloir de cet étage. Les appartements étaient tous pourvus d'une salle à manger et d'un salon, avec un balcon sur l'angle de l'immeuble pour les appartements les plus spacieux ; chaque appartement dispose également d'une salle de bain avec baignoire. Le salon et une des chambres étaient en outre agrémentés de cheminées en marbre sobres.