Dossier d’œuvre architecture IA11007253 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul de Caunes
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Caunes-Minervois
  • Adresse Eglise
  • Cadastre 1827 D 273, 274, 275, 276, 279, 280, 281, 282, 283, 284, 285, 286, 288, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 300 ; 2016 D 470, 471, 472, 473, 474, 475, 479, 480, 488, 489, 490, 491, 492, 495, 499, 1901, 2377, 2378, 2488, 2508
  • Dénominations
    abbaye
  • Vocables
    Saint-Pierre et Saint-Paul

Il semblerait que le premier abbé de Caunes fut un certain Daniel, qui donna son établissement à Anianus, compagnon de Benoît d’Aniane, dans les années 770. Anianus se trouvait ainsi à la tête de deux monastères à la fin du 8e siècle : l’un dédié à saint Jean, peut-être localisé à Citou ; l’autre dédié à saint Pierre et saint Paul sur la villa de Caunes anciennement appelée Buffintis. Dans un acte du 5 décembre 791, Magnarius, comte de Narbonne, confirmait la donation de son prédécesseur Milon de la villa de Caunes aux religieux d’Anianus et indiquait que les limites de son territoire n’avaient pas évolué depuis le temps des Goths (dont le royaume fut supprimé en 711). Cette donation fut confirmée en 794 par Charlemagne et en 817, Caunes est cité lors du concile d’Aix parmi les monastères devant des prières à Louis le Pieux. L’abbaye fit de nombreuses acquisitions dans la région tout au long des 9e et 10e siècles, devenant l’un des principaux établissements monastiques des pays d’Aude, au même titre qu’Alet, Lagrasse et Montolieu. Les reliques des quatre saints de Caunes (Alexandre, Amand, Audalbe et Luce), toujours conservés dans l’ancienne église abbatiale, apparaissent en 982 (MAHUL, t. IV, p. 133). On attribue à l’abbé Guillaume, ancien moine de Lagrasse élu à Caunes en 1021, la reconstruction de l’église abbatiale (DURLIAT, p. 45). L’abbaye reçut encore au 12e siècle plusieurs donations et renforça son domaine par des acquisitions, mais la croisade dite « des Albigeois » semble avoir perturbé la gestion de ses domaines comme ce fut le cas des autres abbayes de la région, notamment à cause des biens confisqués pour fait d’hérésie.£L’abbaye est mise en commende dans le dernier tiers du 15e siècle. Les religieux n’élisaient donc plus leur abbé (qui était désigné par le pape ou le roi de France) et celui-ci ne résidait plus à Caunes. Cependant, certains de ces abbés avaient une bonne connaissance de Caunes, comme Jean d’Alibert, originaire de cette ville et d’abord moine de Caunes, qui fut désigné abbé commendataire par le roi et confirmé par le pape en 1598. C’est sous son abbatiat que débutèrent les travaux du palais abbatial qui nous est parvenu. L’abbaye fut rattachée à la congrégation de Saint-Maur en 1663 et un inventaire mené en 1664 indique que le cloître était alors partiellement à l’état de ruine et qu’à l’exception de la salle du chapitre récemment couverte, aucun lieu régulier n’était en bon état. Les mauristes entreprirent alors de nombreux travaux dans l’enclos en commençant par une opération de terrassement et de drainage destinée à mettre le site hors d’eau. Le cloître et la majorité des bâtiments contigus furent presque entièrement rebâtis. Dans les années 1760, un incendie détruisit une grande partie des archives de l’abbaye et une partie de ces documents nous est seulement parvenue par les copies contenues dans le fonds de Jean de Doat. L’abbaye devint bien national en 1791 et l’église abbatiale fut réservée à la Commune pour servir d’église paroissiale, fonction qu’elle a toujours de nos jours.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Les limites de l’enclos monastique sont encore partiellement visibles dans le parcellaire et quelques portions de sa muraille sont encore en place. Il présente actuellement une forme semi-circulaire d’un hectare environ, identique à celle qu’on peut identifier sur un plan du 18e siècle et sur le cadastre de 1827. Cependant, sa forme initiale devait être un cercle de 130 m de diamètre et englober deux îlots d’habitations situés au nord ainsi qu’un quartier de quelques maisons situé à l’est de l’enclos actuel, le long de la rue des Lavandières. Selon cette hypothèse, les actuelles rues de la Petite Fontaine et du Château bordaient l’enclos d’origine, cette dernière se prolongeant d’ailleurs au sud de la rue des Lavandières par une venelle désormais privée. La réduction de l’enclos serait antérieure au 13e siècle, datation proposée pour certaines maisons situées dans les îlots concernés. La limite méridionale a été repoussée de quelques mètres par les moines mauristes au moment où ils entreprirent de grands travaux.£L’église abbatiale, devenue paroissiale à la Révolution, se situe à peu près au centre de l’enclos actuel et accessible par un portail au nord s’ouvrant sur une place. Elle possède une nef unique de six travées, d’un transept flanqué à ses deux extrémités de clochers et pourvus d’absidioles semi-circulaires orientées, et d’un chœur précédé par une travée de chœur. Au niveau du chevet, la partie basse de l’abside d’axe, avec ses huit colonnes-contreforts a été réalisée dans les années 1020-1030. C’est la partie la plus ancienne de l’édifice, alors que sa surélévation en retrait avec ses dix baies est sans doute postérieure d’une trentaine d’années. Les deux bras de transept et la base des deux clochers ont été construits dans le dernier quart du 12e siècle et le clocher septentrional était achevé dans les années 1230. La nef a été construite dans le dernier quart du 12e siècle et le porche septentrional vers 1200. Au 14e siècle, la nef fut largement reconstruite, mais son voûtement date de la fin du 18e siècle.£Des fouilles ont été menées à partir des années 1980 sous le chœur actuel, qui ont mis au jour une structure faiblement fondée de plan quadrangulaire aux angles arrondis à l’extérieur, dont la datation n’est pas assurée mais qui pourrait être l’abside d’une église antérieure à l’an mille. Des murs perpendiculaires découverts au nord de cet ensemble pourraient correspondre à une partie d’un transept. D’autres fouilles dans la partie nord du cloître ont permis de découvrir un sol caladé du 14e siècle, lié à la reconstruction de la nef de l’église abbatiale. D’après une vue cavalière dressée par les moines mauristes en 1687, le cloître n’était alors pas couvert et partiellement ruiné. Il était aussi plus étroit que le cloître actuel qui forme un carré d’environ 25 m de côté : le précédent ne devait pas excéder une douzaine de mètres de largeur (dans le sens nord-sud). Un puits était creusé près de la galerie occidentale. D’après cette même vue cavalière de la fin du 17e siècle, le bâtiment des moines, reconstruit par les mauristes au 18e siècle, se trouvait contre la partie sud-est de l’enclos et possédait deux ailes. L’aile principale longeait la muraille de l’abbaye, avec un cellier et la cuisine au rez-de-chaussée et le dortoir au premier étage. L’aile perpendiculaire, aujourd’hui détruite, accueillait le réfectoire au rez-de-chaussée et l’hospice au premier étage. A l’est de ce bâtiment, une petite cour donnait sur un bâtiment réservé aux domestiques de l’abbaye et sur les écuries. Une ouverture pratiquée dans la muraille de l’enclos et s’ouvrant sur la petite cour permettait d’accéder aux anciens fossés à l’extérieur où se trouvait un jardin. Le palais abbatial était contre la muraille occidentale, où il se trouve encore actuellement, et le jardin de l’abbé était mitoyen au sud.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2002/10/25
    classé MH, 2014/10/27
  • Précisions sur la protection

    Les bâtiments de l'ancienne abbaye en totalité, à savoir : le cloître avec son sol médiéval, les bâtiments bordant le cloître à l'ouest et à l'est, le grand corps du 17e siècle au sud, l'ancien logis abbatial, les vestiges du mur de clôture, y compris la poterne au nord du logis (cad. D 490 à 493, 1901, 2487, 2488, 2508, 2561 : bâtiments conventuels ; D 472, 479, 480, 2373 : logis abbatial ; D 475 : poterne ; D 499, 2091 : mur de clôture) : inscription par arrêté du 25 octobre 2002 - Une partie de l?'ancienne abbaye, à savoir : le cloître, les bâtiments bordant le cloître, le grand corps du 17e siècle au sud, y compris les sols et les anciens jardins en totalité, à l?exception des adjonctions des 19e et 20e siècles (cad. D 490 à 493, 495, 1901, 2487, 2488, 2508, 2561), tels que hachurés en rouge pour les bâtiments et délimités pour les sols par un liseré rouge sur le plan annexé à l?'arrêté : classement par arrêté du 27 octobre 2014

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie