Dossier d’œuvre architecture IA11001573 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, coopératives vinicoles
coopérative vinicole
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Languedoc-Roussillon - Tuchan
  • Hydrographies la Coume
  • Commune Paziols
  • Adresse 33 place Rustique Chaluleau
  • Cadastre 2008 AB 943, 576, 575
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Précision dénomination
    coopérative vinicole
  • Parties constituantes non étudiées
    chai, logement, bureau, transformateur

La société coopérative de Paziols est fondée le 24 décembre 1913. Le Conseil d'administration de la cave charge Jules-Pierre Reverdy de la construction du bâtiment. Les travaux commencent en 1914 mais la déclaration de guerre en août 1914 stoppe l'avancement des travaux : les murs sont terminés mais aucune cuve n'est achevée avant 1916 et surtout, aucune couverture ne protège les cuves. Ce n'est qu'en 1917 que le président de la cave, au cours d'une permission, réussit à trouver les fonds nécessaires pour faire couvrir le bâtiment. En raison des conditions de guerre, le coût des matières premières ayant flambé, le prix du fer est devenu inabordable, ce qui incite le président à se tourner vers l'ingénieur Julien Charpeil, installé à Toulouse. Il représente la société Hennenbique spécialisée dans la construction de charpentes en béton que l'inventeur a protégé par un brevet. C'est donc Charpeil qui construit la couverture actuelle en 1917. À la fin de la guerre, le bâtiment est devenu trop petit. Un premier agrandissement est décidé en 1920, à gauche, avec la construction d'un chai adossé à la cave. La même année, un autre agrandissement voit le jour. Il s'élève à droite de la cave primitive, en reprenant le plan de la première cave, en plus grand. C'est probablement Reverdy qui en assure la maîtrise d'oeuvre, associé cette fois à Charpeil qui s'occupe de la couverture car il utilise le même type de charpente métallique qu'à Caramany, dans les Pyrénées-Orientales. Par la suite, d'autres agrandissements sont réalisés : allongement, en 1940, du chai adossé à la cave de 1914, d'autres travaux importants de cuveries sont entrepris en 1959 (4800 hl), en 1963 (8000 hl) mais ces travaux ne sont pas localisés avec certitude. Des quais sont installés entre les deux bâtiments principaux, côté amont d'abord puis côté cour de manoeuvre. En 1964, 8000 hl de cuverie sont encore installés puis de nouveau 11000 hl qui prennent place à l'arrière des bâtiments en 1976. Entre-temps, un grand bâtiment abritant une unité d'embouteillage est construit à droite, en retour d'équerre, contre la cave de 1920. D'autres travaux sont encore réalisés par la suite mais la cave a fusionné avec celle de Tuchan et les locaux abandonnés sont menacés de démolition et souffrent du manque d'entretien.

Cave intéressante constituant un unicum précieux. L'architecte Jules-Pierre Reverdy, qui a déjà réalisé la cave de Lézignan en 1909 sur un plan original avec ses bâtiments dispersés, innove ici en proposant un plan centré, un carré aux angles abattus. La couverture, mise en place tardivement, est un toit en pavillon, avec son lanterneau, dont toute la charpente est en béton armé, construite selon le principe Hennebique. Deux ceintures rigidifient cette structure, l'une au niveau des entraits de la charpente basse, l'autre au niveau du lanterneau. Une série de fiches et de contre fiches assure la stabilité de l'ensemble. La façade principale est équipée d'un avant-corps à un étage carré couvert d'un toit en appentis qui prolonge la couverture du bâtiment principal. Une grande porte charretière, surmontée d'une imposte couverte d'un arc en plein cintre, donne accès aux cuves. Le vaisseau est construit en étage de soubassement ; il est équipé d'une couronne de cuves périphériques interrompue par trois passages perpendiculaires. Reverdy innove en installant un îlot de cuves au centre, ménageant ainsi un couloir assez large dans lequel il installe un chemin de fer Décauville pour faire circuler les pressoirs et évacuer les marcs. Les cuves centrales supportent une série de poteaux de fond qui soutiennent toute la charpente. Le chai adossé à droite est construit plus classiquement sur le plan d'un vaisseau longitudinal à deux rangées de cuves de part et d'autre d'une allée centrale. La grande cave construite à droite reprend le plan de la cave primitive sur la base de deux modules, donnant ainsi un bâtiment rectangulaire, aux angles abattus, couvert d'un toit en pavillon et lanterneau. La couronne périphérique de cuves est interrompue par le passage venant de l'avant-corps et par un autre passage, à gauche, menant à la cave primitive. Deux îlots de cuves sont encore installés au centre. La charpente métallique repose sur une couronne en béton supportée par des piliers appuyés sur les cuves des îlots, selon un procédé semblable à celui de Caramany (66). Des quais sont installés contre la façade postérieure et entre les avant-corps des deux bâtiments.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
    • béton armé
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan centré
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvertures
    • toit polygonal
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne morale
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2013/11/19
  • Précisions sur la protection

    L'ancienne cave coopérative en totalité, à savoir la partie la plus ancienne construite entre 1914 et 1917 (cad. AB 943, cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 19 novembre 2013

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Aude. Série W ; sous-série 1104 W : 1104 W 93, 1976.

    AD Aude : 1104 W 93
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie