Dès 1964, une partie des bâtiments précédemment occupés par l'entreprise Ricalens, propriétaire de l'ensemble du site industriel (IA09010043), est reprise par deux autres sociétés textiles du pays d'Olmes, la Société ariégeoise de bonneterie (SAB) et la SOTAP-Carol.
Fondée en 1941 à Lavelanet, occupant alors les locaux de l'ancienne société Courset-Barthez (IA09010127), la Société ariégeoise de bonneterie est l'une des rares entreprises textiles à opter pour la maille au sein d'un pays d'Olmes traditionnellement orienté vers le tissage, et la seule à le faire durablement. L'ensemble de la fabrication déménage à Laroque-d'Olmes au début des années 1960. Plus tard, à une date inconnue, la production est répartie sur deux sites : une usine à Montferrier (IA09004149) à l'emplacement de l'usine Bergère, pour la filature, la teinture et les apprêts, et l'autre à Laroque, où se situent les bureaux et le tricotage.
Fondée en 1964 à Laroque, la Société Teintures et Apprêts des Pyrénées (SOTAP) est pilotée par André Pouchodon, et pratique alors la teinture en pièces sur maille. Elle s'unit en 1975 avec sa société-mère, spécialisée dans l'ennoblissement du tissu cardé, fondée par Marius Carol en 1926 à Montferrier, même si dès la fin des années 1960, les deux sociétés communiquent déjà de façon conjointe. L'entreprise SOTAP-Carol compte au maximum de son activité trois unités de production, à Montferrier (IA09010082) et Laroque-d'Olmes, puis Villeneuve-d'Olmes (IA09005103). Le site laroquais de la SOTAP se charge de la teinture et des apprêts de tissu maille. C'est à Laroque qu'est développé le premier laboratoire moderne de la SOTAP, consacré notamment à la teinture haute température du polyester, vers 1970.
D'après la matrice cadastrale, les parcelles sur lesquelles se déploient à partir de 1964 la SAB et la SOTAP-Carol à Laroque sont toutes issues de comptes rattachés aux Etablissements Ricalens, que l'entreprise Michel Thierry, nouveau propriétaire des lieux à partir de 1962, n'avait pas souhaité occuper. Ces parcelles comprennent alors au moment du rachat par la SAB : une bonneterie, un dépôt et un atelier en plus de terrains non bâtis, sous-entendant que l'édifice est au moins partiellement réalisé par Ricalens. La SOTAP reprend quant à elle bureaux, « usine et dépôts ». Durant la deuxième moitié du 20e siècle, cohabitent donc sur le site du Magnac trois entreprises textiles : Michel-Thierry, SOTAP-Carol et la SAB. Cette période de cohabitation voit la SAB occuper la partie la plus orientale du site industriel du Magnac (secteur parcelle B2103), tandis que la SOTAP-Carol occupe la partie centrale (secteur parcelle B2104), Michel-Thierry investissant entre 1962 et 1969 le reste des bâtiments (IA09010043), à l'ouest, puis au sud à travers une importante extension. En 1971, les bâtiments sont agrandis. SAB et SOTAP-Carol travaillent en étroite collaboration (la seconde teignant et finissant nombre0 de pièces de la première). A la SAB, le tricotage concerne alors la fibre de coton, le nylon et le rilsan. Dans les années 1970-1980, l'entreprise dispose d'un important représentant aux Etats-Unis, Hermann Miller, pour le secteur ameublement, et renonce à persévérer dans le secteur automobile. Le marché allemand de l'ameublement est également pénétré par le biais de Mitra. La marque Ormavyl, développée pour l'ameublement, comprend un mélange de fibre rétractable et non-rétractable, tissu sans couture directement applicable sur le fauteuil. La vente de ce produit culmine vers 1973, avec deux à trois mille mètres quotidiens. L'habillement se développe aussi via le client majeur EuroMarché (sous-vêtements en polyamide unis, puis ajourés ). L'entreprise SOTAP connaît également son essor dans la deuxième moitié du 20ème siècle, devenant leader européen de l'ennoblissement des textiles maille et du sous-vêtement et lingerie fine, comptant parmi ses clients Eminence, Dim, Athena, Chantal Thomass. La gamme sétend ensuite vers habillement sport et loisirs, velours, molletons, tissus militaires. L'unité de Laroque est dotée au maximum dune capacité de production de 100 tonnes par mois, dopée par la présence d'un centre de recherche et d'expérimentation, qui soutient le laboratoire de Montferrier. La teinture en plongée est réalisée à Laroque, tandis quà Montferrier est recentrée la teinture traditionnelle. A la fin des années 1970, la SOTAP, sous la direction d'André Pouchodon, se démarque en étant lune des premières usines à impulser une politique de traitement des eaux usées (bassins, filtration par membranes de cellulose ), aboutissant en 1978 à la signature dun contrat entre lagence de bassin Adour-Garonne, et les diverses entreprises de teinture.£A une date inconnue, la SAB se replie sur son site ferrimontain, probablement après un incendie sur le site de Laroque, le 5 août 1982, et délaisse dès lors le secteur habillement au profit des tissus techniques. Le site laroquais est probablement entièrement occupé après la fin de l'activité (années 1990 ou 2000) par l'unité de production de lentreprise SOTAP-Carol, qui reprend les locaux de la SAB, comme semble l'attester le plan historique du site industriel visible près de l'usine. Le site laroquais de la SOTAP semble avoir été le premier à fermer avant Villeneuve et Montferrier, probablement au début des années 2000. Le bâtiment est désormais en friche, mais la moitié sud-ouest a été récupérée par Michel Thierry, puis ses successeurs Adient et Sage pour entreposage avant cession au début des années 2020. La parcelle B2098, ancienne propriété SAB, a été récupérée par l'usine Michel Thierry (aujourdhui Adient) pour y bâtir un parc de stationnement.£En 1972, la SAB dirigée par Tommy Royaerts compte 103 salariés (AD09, 473 W 108).