La fabrication de peignes en corne est une industrie implantée dans plusieurs régions en France au 19e siècle (Eure, Orne, Ain, Puy-de-Dôme, Lot-et-Garonne, Aude), mais qui disparaît au siècle suivant, tandis qu'elle perdure jusqu'à présent dans la vallée de l'Hers, en pays d'olmes (Ariège), qui s'est spécalisée dans la fabrication de peignes de toilette en corne naturelle.£La matière première a évolué selon les contextes de production depuis le 18e siècle : les peignes, en buis d'abord, ont commencé à être fabriqués en cornes de bovins ou d'ovins, de provenance locale et internationale. La production de peignes en corne culmine dans le premier tiers du 20e siècle, avec 35 usines employant 1500 ouvriers et produisant 30 millions de peignes en 1930 [Evans 2009].
La corne est chauffée puis aplanie afin de pouvoir y découper des pièces modélisées. Elle est ensuite façonnée, dentée et polie avec des machines spécifiques à chaque étape de la réalisation : le sciage, le biscayage, le marquage, le rognage, l'appointage, le ponçage et l'affûtage.
La maîtrise de ce savoir-faire demande plusieurs années d'expérience dans des entreprises, en l'absence d'une formation spécifique. Toutefois, depuis les années 1960, la production est fortement concurrencée par les peignes en matière synthétique apparus au siècle précédent. Même si les produits s'exportent aujourd'hui sur les marchés internationaux et figurent dans l'industrie du luxe, le savoir-faire n'est actuellement détenu que par quelques rares artisans en Ariège.
Jusqu'en 2018, quatre artisans exerçaient encore dans leur atelier ou leur entreprise : l'entreprise GVMT Créations, créée en 2013, l'entreprise Azéma-Bigou, la SARL Da Fonséca et l'entreprise SiliCorne Vallée, qui fabrique des objets en corne. Actuellement l'artisan peignier José Da Fonséca est le seul fabricant de peignes en corne mais il a formé un autre artisan qui fabrique des objets en corne, Jean Mathivet, établi à Bélesta.£De nos jours, les artisans peigniers ne sont plus regroupés dans une corporation professionnelle, tel que le Syndicat des ouvriers en peigne de La Bastide-sur-l'Hers et des environs, créé en 1900. Toutefois certaines familles ou descendants de peigniers se retrouvent au sein de l'association des Amis du musée du Textile et du Peigne en corne à Lavelanet ou on fait des donations pour ce musée.£La clientèle est à la fois nationale et internationale : certains fabricants ont des revendeurs locaux (tels les peignes à barbe de Barb'Art) ou internationaux vers le Maghreb ou le Liban, tout en se plaçant dans l'industrie du luxe.