Après avoir pris la décision d’ériger un monument aux morts sur la place publique, le conseil municipal de Serres-sur-Arget et son maire Henri Bégué veulent qu’une palme sculptée avec dédicace sur le marbre blanc soit apposée sur le socle du monument ""pour le rendre plus digne du sacrifice consenti par les héros tombés au champ d’honneur"". Puis, ils lancent une souscription publique et adressent au préfet, le 2 octobre 1920, un dossier afin d’obtenir l’autorisation de construire cet édifice. Le décret est reçu le 10 novembre de la même année. Une souscription (3 392 francs), ajoutée au budget de la commune, couvre le devis de 4 500 francs présenté par Maurice Dejean, spécialiste de monuments funéraires demeurant à Foix. Le traité de gré à gré est signé le 19 novembre 1920, les travaux débutent aussitôt sur le terrain communal, face au cimetière et à proximité de l’église paroissiale. L’inauguration du monument se déroule le dimanche 22 mai 1921 en l’honneur des 56 enfants (nombre porté dans l’article paru quelques jours après dans « La Dépêche ») inscrits sur la plaque de marbre. Les plus hautes autorités de l’Ariège participent à cette cérémonie, le préfet Marcel Bernard, les sénateur et députés, les élus locaux, Henri Bégué entouré des membres de son conseil municipal, les représentants d’associations et une nombreuse foule se dirigent en cortège malgré la pluie vers le monument aux morts et l’estrade en bois montée pour l’occasion. Devant le monument, les enfants des écoles chantent le ""Pour ceux que nous pleurons"" puis les discours se succèdent. Un pupille du village récite ""l’hymne aux morts"" de Victor Hugo, un autre ""l’hommage des petites filles à nos morts"" de Jean Aicard. Enfin, la cérémonie se termine à la mairie où a lieu la distribution de diplômes aux familles. Souhaitant protéger le monument aux morts, le conseil municipal autorise le 11 juin 1922, son maire à traiter de gré avec la maison Guillot-Pelletier et Cie, située 33, rue de la gare à Orléans, pour l’achat et la pose d’une grille en fer. D’un coût de 970 francs, la grille du monument aux morts, modèle spécial n°1, est aussitôt livrée et posée. Après la Seconde Guerre mondiale, probablement dans les années 1950, la plaque dédiée aux morts de ce conflit est ajoutée ainsi que dans les années 1970, celle gravée des noms des morts en Algérie. Le 6 octobre 1948, un article publié dans le quotidien régional La Dépêche du Midi, informe de l’arrivée de la dépouille mortelle de Joseph Marrot, déporté politique qui sera exposée en mairie le 7 octobre et inhumée le lendemain à 10 h 30. Le 22 novembre 1948, la mairie reçoit également les corps des soldats Jean-Marie Lestel et Achille Piquemal. Le monument aux morts a été restauré en 2005, les plaques de marbre d’origine ont été remplacées par celles actuelles en granite noir. La liste des noms et prénoms des soldats morts pour la France et les dates et lieux de décès, dates de naissance, grades et régiments figure en pièce annexe.