Très probablement d'origine gallo-romaine, la fontaine n'a pas réellement cessé de faire l'objet de dévotions, mais également de croyances pour les vertus curatives de son eau. A un culte païen a succédé, au cours du Moyen Age, une dévotion liée aux miracles de saint Anastase. La paroisse de Saint-Martin-d'Oydes célèbre depuis plusieurs siècles sa mémoire. Ce dernier est né à Venise au début du 11e siècle. Moine clunisien, il avait été envoyé en Espagne. C'est au retour de cette mission qu'il serait mort à Saint-Martin-d'Oydes. De passage à Pamiers, apprenant que la peste fait des ravages à Saint-Martin, il accourt pour soigner les habitants. Mais très vite atteint par la fièvre, il serait tombé près des remparts, là selon la légende, le diable le tenta en lui proposant la guérison contre une écuelle de son sang. Mais l'écuelle était percée et le saint s'affaiblissait. Il eut alors la force de saisir son bâton que saint Hugues avait béni et le diable disparu. Le bâton retomba sur les gouttes de sang et une source jaillit où le saint pu se désaltérer, laver sa plaie et retrouver des forces. Il entre ensuite dans la ville, guérit les malades, mais meurt en octobre 1086, victime de la peste. C'est à la suite de cet épisode que, le 1er dimanche de mai, on célèbre la mémoire de saint Anastase à la fontaine du lieu-dit Cruchet, appelée également fontaine de Saint-Anastase. Cette fontaine a fait également l'objet de dévotions spécifiques comme l'attestait, jusqu'à une date récente, la présence d'ex-votos souvent accrochés à l'arbre situé à côté de la fontaine. Cette célébration existe jusqu'au cours du 3e quart du 20e siècle. La fontaine actuelle en maçonnerie, construite au dessus de la source, a été vraisemblablement exécutée au cours du 19e siècle. Cet édicule disparaît entre 1920 et 1955 du fait des intempéries et de son abandon partiel. La fontaine est rebâtie au cours du 3e quart du 20e siècle, certainement en 1961, comme l'indique l'inscription commémorative en occitan (""1961 LAS FAMILLOS DEL TERROFORT QUE LE BON BLAT ET MIL AN RELEBAT AQUESTO FOUNT EN L'AOUNOU DEL SANT"") gravée sur la plaque fixée à l'intérieur de l'édicule. L'abbé Fournier qui avait enrichi le clocher de l'église paroissiale de Saint-Martin-d'Oydes de 2 cloches les avait bénies auprès de la fontaine de Saint-Anastase.