Il est souvent question du château de Malavieille dans les légendes des évêques de Lodève. Il paraît que son existance remonte, comme l'indique son nom Mala-Vetula, à la plus haute antiquité de ce diocèse.
Le lieu de Malvilar apparaît dans les documents dès 922, mais ce n'est qu'en 1098 qu'il est désigné pour la première fois comme un castrum. En 1223, Amalric de Narbonne fait don du château de Malavieille à Pierre, évêque de Lodève. Les mentions de Malavieille deviennent très fréquentes grâce à ce qui a été conservé des inventaires de l'évêché de Lodève : en 1226, Jordain de Malavetula rend hommage à 1'évêque pour "fortia et portalia et portalium claves". La même année, Jean, sieur de Malavieille prête serment au chapitre pour les châteaux d'Olmet, Pertus et Malavieille. Les évêques confiaient donc la garde de cette place forte à un seigneur particulier, mais, suivant une pratique constante inspirée par la prudence, la place forte était divisée en deux parts et inféodée à des seigneurs différents.
Au XIII° siècle, ces deux familles seigneuriales furent les Falguières (à identifier probablement avec les Faugères, issus des Seigneurs de Narbonne) et les Clermont, c'est à dire les deux plus puissantes maisons du diocèse de Lodève. En 1242, Guialfredus de Falguières fait hommage pour sa part et en 124-5 remet les clefs du portail du château à 1'évêque. Il renouvelle sa reconnaissance en 1264, puis ce sont celles de Salomon de Falguières en 1267 et 1317 Pour les Clermont, reconnaissance de Paul pour sa femme Saure en 1247, nouvelle reconnaissande de Saure pour la moitié de Malavieille en 1267, et celle de Jourdain de Clermont en 1317.
L'hommage est encore fait en 1317 par Jourdain de Glermont et Salomon de Falguières. C'est cependant toujours un Falguières qui remet les clefs, seul son serment faisant mention des tours des portes et des clefs du château (voir l'inventaire Briçonnet).
Au XV° siècle, on ne trouve que la reconnaissance du sieur Noble Jourdain de Clermont, dit le Noir, en janvier 1423. C'était un descendant des Le Noir, seigneurs de La Redorte (Aude), héritiers vers 1380 des Clermont-Lodève, seigneurs du Bosc. C'est l'auteur de la branche des Clerrnont-Nigri.
Au XVIe siècle, en 1503, Louis de Clermont dénombre pour le château de Malavieille, tenu du sieur de Lodève, et Antoine de Narbonne (S. de Faugères) dénombre pour la moitié du lieur de Malavieille, tenu de l'évêché de Lodève. En 1593, François de Clertnont-Nigri épouse Claire de Lauzières et c'est là une étrange rencontre, car les Lauzières passaient pour avoir été les plus anciens seigneurs de Malavieille, au XII° siècle.
On ne sait si le château fut détruit au cours des Guerres de Religion, mais il est dit dans un compoix du XVII° siècle que le sieur de Malavieille déclare noble le château en patu de Malavieille, preuve que le château était déjà ruiné à cette époque.
Il n'y a a guère d'indications sur les époques de construction, mais il est probable que le donjon est antérieur à la croisade albigeoise et remonte à l'époque des Narbonne ou des Lauzières. La porte ne paraît pas antérieure au XIII° siècle. Le donjon pourrait toutefois dater du 12e siècle ou être antérieur.