• inventaire topographique
château fort de Malavieille
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lunas
  • Commune Mérifons
  • Lieu-dit le Castelas
  • Cadastre 1933 A 99
  • Dénominations
    château fort
  • Appellations
    de Malavieille
  • Parties constituantes non étudiées
    donjon, ouvrage d'entrée, citerne

Il est souvent question du château de Malavieille dans les légendes des évêques de Lodève. Il paraît que son existance remonte, comme l'indique son nom Mala-Vetula, à la plus haute antiquité de ce diocèse.

Le lieu de Malvilar apparaît dans les documents dès 922, mais ce n'est qu'en 1098 qu'il est désigné pour la première fois comme un castrum. En 1223, Amalric de Narbonne fait don du château de Malavieille à Pierre, évêque de Lodève. Les mentions de Malavieille deviennent très fréquentes grâce à ce qui a été conservé des inventaires de l'évêché de Lodève : en 1226, Jordain de Malavetula rend hommage à 1'évêque pour "fortia et portalia et portalium claves". La même année, Jean, sieur de Malavieille prête serment au chapitre pour les châteaux d'Olmet, Pertus et Malavieille. Les évêques confiaient donc la garde de cette place forte à un seigneur particulier, mais, suivant une pratique constante inspirée par la prudence, la place forte était divisée en deux parts et inféodée à des seigneurs différents.

Au XIII° siècle, ces deux familles seigneuriales furent les Falguières (à identifier probablement avec les Faugères, issus des Seigneurs de Narbonne) et les Clermont, c'est à dire les deux plus puissantes maisons du diocèse de Lodève. En 1242, Guialfredus de Falguières fait hommage pour sa part et en 124-5 remet les clefs du portail du château à 1'évêque. Il renouvelle sa reconnaissance en 1264, puis ce sont celles de Salomon de Falguières en 1267 et 1317 Pour les Clermont, reconnaissance de Paul pour sa femme Saure en 1247, nouvelle reconnaissande de Saure pour la moitié de Malavieille en 1267, et celle de Jourdain de Clermont en 1317.

L'hommage est encore fait en 1317 par Jourdain de Glermont et Salomon de Falguières. C'est cependant toujours un Falguières qui remet les clefs, seul son serment faisant mention des tours des portes et des clefs du château (voir l'inventaire Briçonnet).

Au XV° siècle, on ne trouve que la reconnaissance du sieur Noble Jourdain de Clermont, dit le Noir, en janvier 1423. C'était un descendant des Le Noir, seigneurs de La Redorte (Aude), héritiers vers 1380 des Clermont-Lodève, seigneurs du Bosc. C'est l'auteur de la branche des Clerrnont-Nigri.

Au XVIe siècle, en 1503, Louis de Clermont dénombre pour le château de Malavieille, tenu du sieur de Lodève, et Antoine de Narbonne (S. de Faugères) dénombre pour la moitié du lieur de Malavieille, tenu de l'évêché de Lodève. En 1593, François de Clertnont-Nigri épouse Claire de Lauzières et c'est là une étrange rencontre, car les Lauzières passaient pour avoir été les plus anciens seigneurs de Malavieille, au XII° siècle.

On ne sait si le château fut détruit au cours des Guerres de Religion, mais il est dit dans un compoix du XVII° siècle que le sieur de Malavieille déclare noble le château en patu de Malavieille, preuve que le château était déjà ruiné à cette époque.

Il n'y a a guère d'indications sur les époques de construction, mais il est probable que le donjon est antérieur à la croisade albigeoise et remonte à l'époque des Narbonne ou des Lauzières. La porte ne paraît pas antérieure au XIII° siècle. Le donjon pourrait toutefois dater du 12e siècle ou être antérieur.

  • Remplois
    • Parties déplacées à Commune : Mérifons
  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 13e siècle

C'est sur le rocher basaltique abrupt dominant le ruisseau du Salagou et celui du Lignous qu'a été élevé le château-fort de Malavieille, encore impressionnant malgré son état de ruine. Il est bâti sur un éperon étroit et allongé, et comprend principalement un donjon au nord Ouest, les restes d'une tour, et au Sud un ouvrage à chicane. Vers l'Est le roc forme une sorte de palier intermédiaire et des multitudes de constructions en ruines sont cernées par ce qu'il reste d'une enceinte polygonale, jalonnée de tours carrées, espacées d'une trentaine de mètres.

Le donjon

Cette tour devait être de plan carré et mesurer un peu plus de 9 mètres de côté extérieur. Il ne reste que le mur sud, bien conservé sur une quinzaine de mètres et sur 6,8o m; de longueur à la base. Cette tour contenait trois étages, les deux premiers voûtés en berceau : voie de la salle basse axe Nord-sud, voûte de la salle haute d'axe Est-Ouest. Les départs des berceaux sont encore visibles. La saille du second étage n'est pas voûtée, de nombreuses alvéoles carrées sur l'a face intérieure du mur montrent qu'elle a servi de pigeonnier.

L'épaisseur du mur à la base est de 1,30 m. On voit très bien les deux parements et le blocage soudé par du mortier de chaux. Par contre, les murs de parement sont en très bel appareil moyen de grès, dont les assises mesurent entre 21 et 28 cm de hauteur.

Portes et ouvrages adjacents

A trois mètres au Sud du donjon passe un reste de courtine de construction différente, percée de deux portes. L'une est à demi abattue, l'autre très bien conservée. Au-delà de la porte, la courtine se continue en obliquant progressivement vers le Nord. Au Sud-Est de cette muraille, et presque contre elle, s'élève une autre courtine polygonale enveloppant la première. Cette disposition pouvait tromper l'ennemi qui aurait réussi à forcer la première enceinte. Arrêté par la porte, il aurait tenté de s'infiltrer par le Nord-Ouest, entre les deux murailles espacées de 60 cm. Mais un effet de perspective bien étudié dissimule l'existence d'un étranglement, qui ne laisse plus à l'angle, qu'un passage de 20 cm. Ce passage est en outre sévèrement défendu par toute une série de meurtrières rapprochées, les unes pratiquées dans le mur intérieur, les autres dans le mur extérieur et desservies de l'extérieur.

La porte elle-même est un arc en plein cintre, de 14O cm. d'ouverture, à 12 claveaux longs de 65 cm avec, au sommet un joint vertical divisant la clé en deux. Les parements et l'arc sont en très bel appareil de grès gris à grain fin. En arrière de la porte, il y a deux voussures surbaissées. L'épaisseur totale est de 1,30 m. La porte à demi démolie est à trois mètres vers l'est. La porte est en décrochement, défendue par une série d'archères : l'une simple ( 45 x 28 cm. à l'int.) l'autre double sous linteau unique. (60 x 247 cm.) Dans cette dernière, la fente de droite est disposée pour le tir horizontal, celle de gauche pour le tir plongeant, avec ébrasement intérieur. Une troisième archère se situe un peu plus haut. Dans le passage à étranglement s'échelonne une série d'archères suivant les inclinaisons les plus diverses. Certaines sont sous un linteau de bauxite rouge, et leur ébrasement intérieur s'échelonne sur des petits gradins. Il ya cinq archères en tout, mais elles se situent à une côte supérieure à celle de la porte et étaient desservies depuis le chemin de ronde. Le mur dans lequel elles sont pratiquées ne mesure plus que 75 cm d'épaisseur.

Mur extérieur de l'ouvrage destiné à canaliser l'adversaire vers le piège

Il ne reste que le mur Nord, épais de 1 m. Il diffère de celui qui relie les portes : il est fait de basalte caverneux, gris sombre, d'extraction locale. L'appareil est peu soigné, sauf la chaîne d'angle. Même type d'archères disposées soit pour le tir horizontal, soit pour le tir vertical, s'ouvrant sous des linteaux de bauxite rouge. Au-dessous, une sorte d'abri hémicirculaire est creusé à même le roc, couvert d'une voûte de tuff, dont il ne rest qu'une amorce.

Tour Nord

Elle est édifiée sur la partie la plus haute du rocher, à 13 m. à l'Ouest du donjon. De plan polygonal, elle n'a conservé qu'une partie de son mur Ouest. La chaîne d'angle est à taille oblique, l'appareil est peu soigné, avec des arases de schiste. La face souest est percée d'une archère verticale sous linteau de bauxite, l'ébrasement intérieur s'échelonne sur 7 petits gradins schisteux. A l'intérieur du mur sont ménagées 2 petites niches rectangulaires.

Les autres ouvrages sont en très mauvais état.

  • Murs
    • grès
    • pélite
    • basalte
    • pierre de taille
  • Plans
    système bastionné
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • État de conservation
    mauvais état, menacé
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

IMP: 20221109_POP_01 ;

Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1987