Pendant la guerre de 1870, le Père François Clausade, qui avait restauré le Tiers Ordre Régulier de la Pénitence de saint François d’Assise en France, alors qu’il s’inquiétait fort pour ses frères et lui-même, fit un vœu à Notre-Dame : si la guerre ne provoque pas la dispersion de son tiers-ordre, il promet de consacrer 20 000 francs de son héritage à faire peindre l’église de La Drèche.
Quand la paix arrive, il prend contact avec un peintre d'histoire, de Toulouse, Bernard Bénézet, et le décorateur Denis Gesta. Mais, dans les mêmes années, arrive à La Drèche le Père Léo Valette qui, le jour de la fête du Très Révérend Père Supérieur, lui offre un petit dessin à la plume figurant l’étoile de sa vocation, dessin qui impressionne beaucoup le Père Clausade. Le Père Valette reconnaît : « j’avais dessiné et peint plusieurs années chez mon père. » Son père était artiste peintre et professeur de dessin.
Pour entamer le travail, et plutôt pour obéir que de son propre gré, le Père Valette arrive le 1er mars 1877 à La Drèche. Un échafaudage mobile, de sept étages, est monté en mars 1877. « Le 22 mai, des peintres en bâtiment d’Albi commencèrent d’enduire les plâtres avec de l’huile de lin chaude, puis avec une autre couche d’huile de lin froide, mêlée de céruse, d’essence de térébenthine et de siccatif. ». Ensuite, avec B. Bénézet, le Père Valette décalque la Pentecôte. Bénézet commence à la peindre et teste le Père Valette ; puis il le laisse continuer seul. Même processus avec Gesta. Sauf que le 15 juin, il se retrouve seul pour continuer, ou avec des aides plus ou moins intéressés ou doués. D’août 1877 à mai 1881, il fait une travée à six tableaux : Pentecôte, Communion de la Vierge, saints de la voûte et Judith et Esther. « Mr Bénezet composait les tableaux au crayon dans son atelier de Toulouse, grandeur d’exécution ; il indiquait à l’estompe les ombres et demi-teintes. Il m’envoyait en même temps que chaque carton une petite maquette colorié à l’aquarelle. » Au début, il venait retoucher, plus tard, il n’eut plus besoin de le faire. Le travail n’a été terminé qu’en 1894.
Religieux du tiers-ordre franciscain.