Cette chasuble fait partie du fonds des Clarisses déposé aux archives diocésaines d'Albi au moment de la fermeture du monastère, fin 2015.
Cependant, elle ne peut pas du tout leur être attribuée du point de vue de la broderie dont le style expressionniste est aux antipodes du leur. Il s'agit sans doute d'un cadeau... les traits très particuliers et expressifs du dessin ont fait relier cette oeuvre aux créations de Mère Geneviève Gallois, ce qui a été confirmé par des dessins conservés à l'abbaye bénédictine de Vauhallan.
Cette chasuble traite d'un moment crucial de la vie du Christ, les heures qui précèdent l'arrestation du Christ.
La biographie de Soeur Marie de La Grâce indique qu'elle suivit, sans doute vers 1914-1920, des cours de grégorien chez les Bénédictines de la rue Monsieur, à Paris. C'est le monastère dans lequel Marcelle (son prénom de naissance) Gallois demande à entrer en 1917. Les deux femmes ont dû se connaître... Chez les Bénédictines, Geneviève Gallois dût dans un premier temps tempérer ses dons artistiques en participant aux activités de l'atelier liturgique. Il pourrait s'agir d'un cadeau personnel fait à Sabine Desvallières, peut-être au moment de sa propre entrée chez les Clarisses ? en tout cas, la chasuble semble datable de la décennie de 1920. Habituellement, le journal de la Communauté parle des cadeaux reçus au monastère, ce qui n'est pas le cas ici, ce qui renforce l'idée d'un cadeau personnel à Sabine Desvallières.
Victorine Marcelle Gallois est connue sous le nom de Mère Geneviève Gallois, bénédictine. De milieu bourgeois, elle suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Montpellier à partir de 1907, puis de Paris à partir de 1909. A un talent certain pour le dessin satirique, humoristique et commence à exposer. Mais elle se sent appelée à la vie monastique et entre en 1917 chez les Bénédictines de la rue Monsieur, à Paris, qui sera ensuite transféré à Vauhallan (Essonne). Elle y participe à l'activité d'un atelier liturgique où elle dessine et brode. Ses voeux ne sont prononcés qu'en 1933.
Elle a créé les dessins de nombreux ouvrages, notamment dans son livre, La vie du petit Saint Placide. A partir de 1931, commence sa série de dessins sur la vie monastique. Après plusieurs décennies, elle est autorisée à reprendre une activité uniquement artistique, notamment pour des créations de gravures. Elle a aussi créé des vitraux à la fin de sa vie, pour l'abbaye de Vauhallan et l'église du Petit-Appeville.
Une association vise à faire connaître et conserver son oeuvre : https://amisggallois.wixsite.com/ggallois/oeuvres et l'abbaye lui réservé une page sur son site : https://www.abbaye-limon-vauhallan.com/histoire/h_mere_genevieve.php. Livre sur elle par ALEXANDRE, Noël. Mère Geneviève Gallois, bénédictine, peintre, graveur, verrier. paru en 1999 chez Marot, à Bruxelles. Réalité unique et éternelle [Texte imprimé] / mère Geneviève Gallois, Jouques : Moutier de Jouques, DL 2018