Dès le 28 novembre 1966, l'inspecteur d'académie émet un avis très favorable au principe de confier à des artistes locaux le projet de décoration du lycée nouvellement construit. Le projet est proposé à la commission nationale le 1er février 1968 par l'architecte Martine Abraham. Le crédit prévu pour le programme est estimé à 48.259 Francs. Il est envisagé d'installer une fresque dans le hall d'entrée de la direction dont le sujet serait ""les inventions à travers les âges"". Cette peinture monumentale serait accompagnée d'un portrait de Marie Curie : les deux oeuvres étaient proposées par la plasticienne originaire de Tarbes Jacqueline Dauriac. Le pignon intérieur nord de la piscine couverte devait être recouvert d'une fresque intitulée ""Amphitrite"", réalisée par Victor Billard tandis que le pignon opposé devait être peint à fresque par François Mengelatte (1920-2009).£Les maquettes proposées ne satisfont pas la commission qui estime qu'elles ne répondent pas aux objectifs poursuivis.£Martine Abraham travaille alors à une nouvelle proposition. Elle écrit ""je crois en effet, comme vous le désirez, souhaitable d'abandonner le principe de dissémination de 3 motifs et même d'abandonner complètement l'idée fresque pour chercher un ensemble de composition plus architecturée..."". Elle propose donc un étagement de miroirs d'eau entre les divers bâtiments, situé dans l'axe de l'entrée pour créer une rupture entre les divers espaces verts de la cour. Cependant, si l'on en croit un courrier de l'inspecteur général de la création artistique, daté du 9 octobre 1970, l'architecte n'a toujours pas présenté sa proposition.£Une note manuscrite datée du 17 décembre 1974 précise : ""L'architecte pense qu'il ne peut y avoir de solution ; les autorités locales étant intransigeantes. L'architecte ne peut ou ne veut trouver une issue pour démêler le problème de ce lycée.""£Au mois de janvier 1975, Martine Abraham fait savoir qu'elle prépare un dossier avec paysagiste et sculpteur mais l'arrêté en date du 15 mai 1975 confie à Yves Bruand, conseiller à la DRAC, l'étude du dossier. Il est sans doute à l'initiative de l'ouvre que l'on trouve aujourd'hui dans l'établissement, réalisée par Jacques Brianti. Il semble que ce chantier pilote aurait été dirigé par l'artiste et un groupe d'enseignants, responsables d'ateliers sur la durée de l'année scolaire. La totalité des éléments aurait été fabriquée par les étudiants.£L'artiste confirme que la réalisation et l'installation de l'oeuvre fut difficile. Il signale que l'oeuvre a été en partie mutilée avec la disparition de deux éléments, représentant des oiseaux.