Le 27 juillet 1970, est décidée la réalisation d'une 3e tranche de travaux pour achever la construction du lycée technique industriel et commercial mixte de Mende. On prévoit l'édification de 3 internats (2 pour les garçons, 1 pour les filles), de l'infirmerie, du bâtiment de l'administration, des logements et du garage à vélos.
Un premier projet de décoration établi par les architectes Ernest-Ferdinand Chabanne et Jean Peytavin le 12 juin 1967 avait été refusé par le Conseil des Bâtiments de France en raison de la trop grande diversification des oeuvres proposées.
Les architectes présentent donc le 2 juillet 1971 un nouveau programme décoratif dont le budget est évalué à 153.919,00 francs. Ils proposent deux artistes pour deux motifs : le sculpteur Emmanuel Auriscote pour le premier avec un budget de 60.000,00 francs et Loul Combres pour le second avec une dépense de 90.000,00 francs.
L'oeuvre de Loul Combres, placée entre les internats, le réfectoire et l'externat, aura un certaine ampleur et devra "s'incorporer dans l'Architecture de l'Aménagement des jardins et jeux prévus" offrant "des espaces dans lesquels les élèves pourraient évoluer librement".
Dans un entretien publié en ligne sur le site de l'établissement, Loul Combres détaille son intention : Il projette "d'investir un espace et de créer un forum, un lieu de discussions. Tout cela dans un environnement de plusieurs formes sculptures qui devraient renforcer cette notion de "Théâtre". Il signale que les sculptures ont des titres : "Confrontations, Persuasions, le penseur, la foule, tout cela pris dans un sol, genre de toile d’araignée, circulation des idées, brassage des pensées."
La maquette est présentée en 1969 à Michel Troche qui demande à ce qu'elle soit retravaillée. "Nous vous avons demandé une œuvre d’art et non un théâtre de la contestation et installer ainsi un lieu de révolte ? Ne croyez vous pas que la révolte des jeunes cela suffit." Le contexte post mai 68 justifiait sans doute cette réaction.
Le dossier est examiné par la commission nationale le 2 février 1972. Elle estime "qu'il est excellent de modeler le terrain pour l'animer mais que le cercle central et surtout le dessin des allées qui en partent font preuve d'une grande indigence d'imagination" et "que les éléments en volume, de formes tout à fait gratuites ; et disposés autour d'un rond d'une manière non moins pauvre". Elle émet un avis défavorable pour l'ensemble du projet décoratif, demande une mise au point de la part de l'artiste et souhaite une nouvelle proposition.
Le nouveau projet est soumis à la commission nationale du 5 juillet 1972. Jean Peytavin vient le défendre et signale que sa réalisation lui tient particulièrement à coeur. Examinant ce dernier projet, la commission estime "qu'il est plus élaboré que le précédent et qu'il répond mieux au programme posé par l'architecte" qu'elle invite toutefois à encourager l'artiste à donner plus de liberté à sa composition tout en tenant compte des plantations prévues.
L'arrêté n° 72-1357 désignant loul Combres pour réaliser la sculptures est signé le 8 septembre 1972. Il semble toutefois que les travaux aient commencé avant puisque l'artiste explique "En 1971, enfin, j’attaquais sur place les travaux, ou avec mon budget, je prenais en charge : les terrassements, la création des gradins, et les réalisations des sculptures (à l’origine habitables). En 3 mois nous avons réalisé l’ensemble sous le regard des lycéens, bavardant avec eux tous les jours dans le cadre de ce chantier ouvert. Les services des garanties décennales m’obligèrent, malgré mes réticences à faire une projection d’un film plastique sur mes céramiques. (ce qui était une ineptie, car la terre cuite doit respirer). Résultat : la terre étant bloquée sous le film, ne put réagir aux mouvements de pluie, de gel et des éclats de surface se firent progressivement.
Combres demanda en 1978 qu'il soit procédé à "des corrections" mais l'entreprise qui avait réalisé l'oeuvre était en faillite et ne donna pas suite. Ainsi l'amphithéâtre n'a-t'il fait l'objet que de quelques réparations Les gradins n'ont pas été entretenus.
En 2011, l'élagage d"un arbre à proximité d'un volume sculpté causa des dégâts, ce qui conduisit à une restauration partielle de l'oeuvre au mois d'août 2015.
Loul Combres, né le 11 février 1937 à La Garenne-Colombes.