La collection d'instruments et textiles liturgiques, constituant depuis 2016 le "trésor liturgique de Salviac" et conservée à la fois dans l'église Saint-Jacques-le-Majeur et la médiathèque intercommunale, est aujourd'hui composée de 130 objets ou ensembles d'objets, bénéficiant chacun d'une notice d'inventaire, de nature, datation et propriété différentes.
Elle comprend notamment 14 calices et 15 patènes, 5 ciboires, 8 ostensoirs ; ainsi que 57 textiles liturgiques formant des ensembles ou des pièces individuelles, dont 46 chasubles, 2 dalmatiques, 11 chapes, 22 manipules, 32 étoles, 35 voiles de calice, 3 bannières de procession. L'origine de la majorité de ces objets est inconnue, seuls quelques-uns portant des étiquettes nommant les paroisses d'appartenance (outre Salviac, sont cités Lavercantière, Rampoux, Saint-Martin-le-Désarnat et l'Abbaye Nouvelle à Léobard).
Seuls trois objets bénéficient d'une inscription au titre des Monuments historiques, par arrêté du 03/08/2009, présumés appartenant à la commune de Salviac : un calice de la fin du 17e siècle ou début du 18e siècle aux armes de l'évêque de Cahors (n°1), un autre calice du 18e siècle (n°2), et une chasuble de la première moitié du 19e siècle (n°67).£Parmi les pièces faisant l'objet d'un dépôt volontaire depuis 2015 en complément de la collection découverte en 2006, on note un ensemble d'objets provenant de la chapelle Notre-Dame de l'Olm : une statue de Vierge à l'Enfant du 18e siècle, une chasuble du 18e siècle avec étole et voile de calice, un registre de la confrérie du Rosaire portant mentions entre 1580 et 1793), des pièces archéologiques (trois coquilles et trois insignes de pèlerinage, confiées par le service régional de l'archéologie de Toulouse ; une ampoule de pèlerin du 16e siècle), des livres, objets de dévotion privée (chapelets, croix, médailles, ...) et souvenirs familiaux (photographies et diplômes de baptême ou communion).£Cette collection a été découverte en 2006 suite à l'incendie du presbytère de Salviac, où une quantité indéfinie d'objets était stockée depuis une date indéterminée dans des caisses et cartons, accumulée depuis plusieurs décennies, probablement depuis les années 1960 selon les dires du prêtre alors en charge de la paroisse, le père Serge Laroque.
Après déménagement dans un local appartenant à la commune, un premier inventaire de la collection a été conduit en 2008 par Cyrielle Olivier, stagiaire auprès du Département du Lot, sous la direction de Nicolas Bru, CAOA du Lot : 92 notices d'inventaire ont été dressées (numérotés de 1 à 92), sur des pièces individuelles ou des ensembles, dont 43 concernant des pièces d'orfèvrerie et 41 des vêtements liturgiques. A la suite de ce travail, un avant-projet muséographique a été élaboré en 2009 par Nicolas Bru et Alexandra Moreau, médiatrice du patrimoine au Département, proposant la création d'un trésor dans l'église paroissiale, listant une sélection d'objets à présenter et proposant une esquisse de présentation dans la chapelle de semaine (ancien capharnaüm) ; trois objets sélectionnés ont par ailleurs été présentés en commission départementale des objets mobiliers en vue d'une inscription au titre des Monuments historiques confirmée par arrêté du 03/08/2009.
Une campagne de nettoyage et reconditionnement des vêtements liturgiques a été réalisée sur place en 2011 par Nadège François, conservatrice-restauratrice de textiles (Toulouse), dans le cadre d'une prestation sous maîtrise d'ouvrage de la commune : outre le rangement des vêtements et linges dans des boîtes de conservation adaptées, cette mission a permis de préciser l'appartenance de certaines pièces à des ensembles cohérents, et rajouter 16 objets à l'inventaire (numérotés de 93 à 109). Entre 2013 et 2015, une campagne de nettoyage et restauration portant sur 43 pièces d'orfèvrerie a été réalisée en atelier par Typhaine Brocard-Rosa et Caroline Moreau, conservatrices-restauratrices de métaux au sein du laboratoire Materia Viva (Toulouse).
En 2012, le projet de transformation de l'ancien presbytère en médiathèque, sous la maîtrise d'ouvrage de la communauté de communes, a conduit à intégrer au programme architectural une pièce de réserves située au deuxième étage du bâtiment, destinée à accueillir la collection du trésor, où elle a été déménagée en 2014 dans des meubles spécialement conçus ; l'inauguration de la médiathèque a été accompagnée de la signature d'une convention entre la commune de Salviac, la communauté de communes Cazals-Salviac, le diocèse, le groupement paroissial de Gourdon, et la CAOA du Lot, fixant les règles en usage quant à la propriété des objets, leur affectation au culte et d'accès à la réserve.
Suite au recrutement en 2013 par la commune de Salviac d'une équipe de maîtrise d'oeuvre, composée de Gaëlle Duchêne (architecte du patrimoine), Malika Boudellal (ethno-muséographe) et Marc Espitalié (consultant en tourisme), un groupe de travail a été constitué localement en 2013 et 2014, avec des élus locaux, des membres de la paroisse et la CAOA du Lot, pour réfléchir à un projet de trésor, accompagner sa réalisation et compléter la collection par le dépôt d'objets privés de dévotion familiale ou de pièces archéologiques (numérotées de 110 à 130). Cela s'est traduit en 2015 par un chantier en vue de l'aménagement du trésor dans l'ancien capharnaüm de l'église Saint-Jacques-le-Majeur de Salviac, pour un coût de 160 000 euros TTC, bénéficiant du soutien financier de l'Etat (Ministère de la Culture, DRAC), de la Région Midi-Pyrénées du Département du Lot, comprenant des travaux de maçonnerie, la fabrication et installation de vitrines avec éclairage et appareils de régulation du climat, le graphisme et la fabrication de supports d'information, la réalisation d'un film vidéo. Plusieurs pièces sélectionnées ont été restaurées en 2015 en vue de leur exposition : deux bannières de procession (par Nadège François, Toulouse, et Véronique Roques, Lamagdelaine) et la statue de Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de l'Olm (par Caroline Salvat, Fontanes). La direction scientifique et l'écriture des textes ont été prises en charge par Nicolas Bru, CAOA du Lot. L'installation progressive des objets a eu lieu au cours de l'hiver 2015 et du printemps 2016, avant l'inauguration et mise en service du trésor en avril 2016.
Une surveillance du climat a été réalisée par le laboratoire Materia Viva (Toulouse), avec capteurs d'humidité et température, sur une année entre le printemps 2016 et l'été 2017.
