Dossier d’œuvre objet IM46207335 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale
  • liste objets protégés MH
châsse-reliquaire, dite de saint Namphaise
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Gramat
  • Commune Rocamadour
  • Dénominations
    reliquaire, châsse
  • Appellations
    saint Namphaise

Œuvre des orfèvres de Limoges au 13e siècle, cette exceptionnelle châsse-reliquaire se distingue par ses plaques en cuivre émaillé et animaux fantastiques en relief.

La châsse de Soulomès était conservée dans l'église Sainte-Madeleine jusqu'en 1968, date de sa présentation au sein du musée d'art sacré de Rocamadour. Elle se présente sous la forme d'un coffre en bois, monté sur quatre pieds et coiffé d'un couvercle en bâtière, recouvert de huit plaques de cuivre doré et émaillé, surmonté d'une crête à trois clous et percée de "trous de serrures". Une restauration ancienne a condamné toute ouverture de l'objet, dont on ignore le contenu mais traditionnellement dit renfermer des reliques de saint Namphaise : après avoir combattu contre le duc d'Aquitaine (sans doute vers 768), il aurait reconstruit selon la tradition les monastères de Figeac et Marcilhac, dont dépendait Soulomès avant que n'y soit fondée une commanderie templière en 1160.

Trois vouivres (ou guivres, animaux mythologiques ressemblant à des salamandres ou lézards, souvent représentés en héraldique), aux yeux formés de petites perles noires, sont placées sur la pente du toit, entrecoupées de bandes d'émail bleu ponctuées de losanges et cercles, initialement complétées par trois figures similaires sur la face. Les plaques latérales figurent un personnage debout, visage imberbe tourné vers la droite, tenant un livre, probables représentations de saint Pierre et saint Paul.

Quoique de type courant par son volume et sa facture, il s'agit d'une pièce du deuxième quart ou du milieu du 13e siècle à l'iconographie unique dans le corpus de l'orfèvrerie limousine. Elle est notamment comparable à la châsse de sainte Valérie conservée au musée du Louvre, datée des années 1225-1235. Deux autres châsses-reliquaires de Limoges sont connues dans le Lot, appartenant aux églises de Lavergne et Lunegarde, mais d'une facture moins riche.

Datée par comparaisons stylistiques du deuxième quart ou milieu du 13e siècle, la châsse-reliquaire de Soulomès est attribuable aux orfèvres de Limoges. Elle est traditionnellement dite renfermer les reliques de saint Namphaise, mais l'impossibilité de l'ouvrir empêche toute vérification de son contenu. Elle a connu une restauration ancienne (non documentée) et a été déposée en 1968 au musée d'art sacré Francis Poulenc de Rocamadour (n° inv : 95D61).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : milieu 13e siècle , (incertitude)
  • Lieu de provenance
    Commune : Soulomès
    Édifice ou site : église Sainte-Marie-Madeleine

Le reliquaire dit châsse se présente sous l'allure d'un coffret de forme parallélépipédique posé sur quatre pieds et coiffé d'un toit en bâtière surmonté d'une crête à trois clous et percée de "trous de serrures". Il est formé de huit plaques de cuivre repoussé, ciselé, gravé et doré, rehaussées d'émaux champlevés, fixées par des rivets sur une âme en bois. La face avant est constituée de trois plaques dissociées, dont celle du milieu est dotée d'une serrure condamnée, tandis que les faces latérales et arrière sont chacune faites d'une plaque individuelle. La face arrière était rehaussée d'éléments ornementaux en cuivre moulé, ciselé et gravé en applique : trois sont conservés sur la pente du toit, alors que les trois autres sur la partie inférieure du coffret ont disparu et n'ont laissé que la trace de leurs empreintes et accroches.

  • Catégories
    orfèvrerie, émaillerie
  • Matériaux
    • bois
    • cuivre, repoussé, moulé, ciselé, gravé, doré, émail
  • Précision dimensions

    h = 16,2 ; la = 17,4 ; pr = 6,1

  • Iconographies
    • saint Pierre
    • saint Paul
    • vouivre
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Chaque plaque est constituée d'une alternance en fond de bandes horizontales d'émail bleu foncé et bleu turquoise, délimitées par des lignes ou points de cuivre doré non émaille, et sur lesquelles prennent place des inclusions de losanges émaillés alternant blanc, rouge, jaune, vert ou bleu ciel. En dehors des parties émaillées et de la crête, le cuivre est gravé de hachures croisées. La face avant comporte une décoration géométrique avec des demi-cercles juxtaposés en guirlandes. La face arrière portait en outre six éléments en applique figurant des vouivres (ou guivres, animaux mythologiques ressemblant à des salamandres ou lézards), aux yeux formés de perles noires. Les faces latérales représentent chacune un personnage debout, auréolé et visage imberbe tourné vers la droite, tenant un livre, probablement identifiables à saint Pierre et saint Paul.

  • État de conservation
    • bon état
  • Précision état de conservation

    La dorure présente des altérations et manques. Des trois vouivres conservées, celle de gauche présente la queue cassée. Trace de soudure sur le côté gauche de la crête.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1908/12/05
  • Référence MH

95.D.061 ; anciennement présentée au musée (N°11 du catalogue)

Bibliographie

  • Bru (Nicolas), Le mobilier des églises du Moyen Age dans le Lot, Toulouse, Editions Région Midi-Pyrénées, 2014, 124 p., collection "Patrimoines Midi-Pyrénées".

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie