Placée contre le mur pignon nord de la salle dite des gardes, dans l'aile sud de l'hôtel de la Raymondie, la cheminée monumentale en bois de noyer sculpté, entièrement peint, doré et argenté, épouse en partie haute la forme arrondie de la pièce voûtée en berceau plein cintre, et masque une cheminée en pierre antérieure. Elle est composée de trois travées verticales et deux registres horizontaux : la travée centrale qui accueille le foyer occupe plus de la moitié de la largeur de la pièce et se trouve légèrement en saillie par rapport aux deux travées latérales symétriques, dotées chacune d'une porte. En partie basse, au centre, l'emplacement de forme rectangulaire laissé libre pour le foyer est bordé de deux pilastres, dont les panneaux verticaux sont ornés d'une tête d'ange et d'une chute de fruits prolongés de pompons. Le chambranle développe une succession de moulures en creux et demi-ronds, surmontées d'un entablement à denticules : les deux traverses les plus volumineuses sont respectivement décorées de feuilles (chêne ou laurier ?) et de rinceaux (palmettes à trois feuilles argentées dans des entrelacs dorés sur fond rouge). Le registre supérieur servant de manteau accueille une toile peinte sur châssis avec cadre (de format rectangulaire horizontal et représentant Elie sur son chariot de feu), deux panneaux verticaux similaires à ceux du registre inférieur (cette fois ornés d'un tête d'ange avec des rubans pliés et une cordelette garnie de pompons), le tout placé sous une moulure saillante arrondie épousant la voûte. Chaque travée latérale de la cheminée est composée d'une porte ornée de rinceaux en partie haute, complétée d'un chambranle puis d'un écoinçon à denticules prolongeant la forme arrondie du manteau de la travée centrale. La travée de droite se distingue par la présence d'une fausse porte, placée contre un pan de maçonnerie aveugle, tandis que la travée de gauche donne accès sur une cage d'escalier en vis : la porte de droite (visible sur une photographie ancienne) a toutefois disparu au cours du 20e siècle, remplacée par la porte de gauche (dotée de charnières et d'une clenche, figurant des décors peints sur les deux faces). Les boiseries étaient entièrement recouvertes de peintures, dorures et argentures, développant principalement des fonds unis de couleur blanche ou verte. Cette cheminée en bois est venue remplacer une cheminée primitive en pierre, incorporée dans la maçonnerie et à hotte droite, dont seul le faux manteau était en saillie par rapport au mur, reposant sur deux consoles plates sans piédroits et un couvrement en arc segmentaire. La cheminée en pierre porte plusieurs enduits et badigeons successifs, ainsi qu'un décor peint composé de trois éléments : un motif de faux pilastres peints sous les consoles, un faux-marbre sur les pierres du couvrement du faux manteau, et en partie haute du manteau un bouquet de fleurs présenté dans un vase.