Dossier d’œuvre objet IM46206140 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale
retable du maître-autel
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Causse et Bouriane
  • Commune Gigouzac
  • Lieu-dit Le bourg
  • Emplacement dans l'édifice choeur
  • Dénominations
    retable

Epousant le chevet plat de l'église paroissiale, le retable du maître-autel date sans doute de la fin du 17e ou du début du 18e siècle, et se distingue principalement par la qualité d'exécution de ses statues monumentales.

L'œuvre est traditionnellement attribuée à l'atelier des Tournié, importante famille d'ébénistes et sculpteurs installés à Gourdon, mais aucune archive écrite ne permet de confirmer cette attribution.

Seule la finesse et nervosité des traits des deux statues latérales, figurant à gauche saint Pierre aux liens, patron de la paroisse, et à droite sainte Elisabeth, permettent d'établir des comparaisons avec d'autres sculptures en ronde-bosse réalisées par les Tournié, telles que le Samson de l'église Saint-Siméon de Gourdon.

Comme de très nombreuses œuvres similaires, le retable est classiquement organisé en trois travées verticales.

La travée centrale accueille un tabernacle surmonté d'une Crucifixion, puis un fronton avec Dieu le Père. Les deux travées latérales sont percées de petites portes figurant L'Annonciation entrecoupée des figures des évangélistes, puis de niches pour les statues, coiffées ensuite de médaillons du Christ et de la Vierge, complétés de pots à feu et vases de fleurs. Le registre médian est quant à lui scandé de quatre colonnes torses autour desquelles d'enroulent feuilles de vigne et grappes de raisins.

Son originalité réside par contre dans le traitement des décors de surface.

Le retable était initialement en bois sculpté, laissé à nu et simplement ciré : seul le tabernacle et le panneau central avaient alors reçu une dorure et une polychromie sur apprêt. Ce n'est qu'au 19e siècle qu'une peinture à l'huile colorée fut passée directement sur le bois nu, modifiant profondément l'aspect visuel du retable.

Rendue nécessaire par des problèmes de stabilité des sculptures au fronton et le fort encrassement des décors, la restauration conduite en 2010 n'a pas remis en cause ce changement de parti, conservant ainsi les traces de l'histoire.

Enfin, il faut souligner l'existence d'un très rare fragment en cuir dit de Courdoue (pièce de cuir tanée, gravée, peinte, dorée et argentée), contemporain du retable, qui ornait initialement le devant d'autel.

Le retable du maître-autel est daté de la fin du 17e ou début du 18e siècle, et traditionnellement attribué à l'atelier Tournié de Gourdon bien qu'aucune archive ne permette de le certifier. Il a connu une importante campagne de réfection au début du 19e siècle, puis des travaux ponctuels au 20e siècle, avant une restauration menée en 2010. L'autel, le tabernacle et le tableau sculpté central avaient initialement reçu une polychromie et dorure sur apprêts, tandis que le reste du retable était au 18e siècle laissé à nu, le bois probablement ciré. Au début du 19e siècle, les travées latérales, statues et fronton ont reçu une peinture à l'huile de couleurs vives, posée directement sur le bois ; les carnations et dorures du tabernacle ont alors été refaites ; le tableau sculpté central reçut un nouveau fond bleu uni venu recouvrir les nuées initiales ; les moulures et sculptures de la table d'autel furent reprises. A la fin du 19e ou début du 20e siècle, le registre inférieur des boiseries latérales a été recouvert d'une peinture marron imitant un faux bois, tandis qu'un vernis a été posé sur les colonnes et le cadre du tableau. Dans les années 1950, les murs nord et sud du chœur furent tapissés de boiseries et l'antependium perdit alors probablement son cuir de Cordoue. Peu après, sans doute au cours des années 1960, une réfection (non documentée) des pièces d'ébénisterie a été menée, avec greffes en bois exotiques, rajouts de planches en sapin et aggloméré peintes en rouge ; en même temps, les dorures ont été reprises de façon non satisfaisante, avec des rustines de feuille d'or. Faisant suite à une inondation de l'église due à une crue du ruisseau du Vert, la restauration conduite en 2010 a consisté en une reprise des assemblages d'essence non cohérente, remplacées par des pièces de noyer, une confortation des structures porteuses, un nettoyage, décrassage et important dévernissage, un dégagement du fond bleu d'origine sur le tableau, et une importante réintégration des dorures selon la technique d'origine.

Le retable du maître-autel épouse l'intégralité du mur est du chœur de l'église Saint-Pierre-ès-Liens, placé à environ 80 cm du chevet plat. Mesurant 7,7m de haut sur 5,30 m de large, il est intégralement construit en bois de noyer, taillé et sculpté, puis ayant partiellement reçu une polychromie et une dorure. Il se développe sur trois registres superposés et trois travées verticales. Les deux travées latérales sont percées en partie basse de portes rectangulaires permettant un accès au fond du chœur et à un buffet aménagé derrière l'autel servant de meuble de sacristie, remplacé ensuite par la sacristie érigée au flanc du chevet. La travée centrale accueille successivement une estrade en bois ciré, un autel droit avec panneaux et cadre sur châssis ouvrant (initialement orné d'un parement en cuir de Cordoue dont les fragments ont été déposés, mis sous un cadre vitré et remplacés par un morceau de tapisserie), un gradin d'autel, un tabernacle en bois doré et peint en forme d'urne galbée, bordée de deux panneaux formant joues portant deux anges pénitents, et surmonté d'une exposition destinée à accueillir une statue disparue (sans doute mariale) placée sous une couronne portée par deux anges. Les travées latérales accueillent en partie basse quatre panneaux figurant les évangélistes (de gauche à droite, saint Mathieu, Luc, Jean et Marc) et des motifs de rinceaux formant pilastres, tandis que les portes sont ornées de panneaux sculptés figurant l'Annonciation, l'archange Gabriel à gauche, Marie à droite. Au centre du retable, au-dessus du tabernacle, un grand tableau sculpté en bois doré et peint, de format vertical rectangulaire dont la partie supérieure est à pans coupés, complété par un cadre peint en faux marbre, figure La Crucifixion sur un fond de nuées bleues, avec le Christ sur la croix au pied de laquelle se trouvent la Vierge et saint Jean. Le registre médian est scandé par quatre colonnes torses ornées de pampres, reposant sur des bases et supportant des chapiteaux corinthiens ; les niches surmontant les portes latérales accueillent deux statues monumentales sculptées en ronde bosse, saint Pierre aux liens à gauche et sainte Elisabeth (?) à droite, posées sur une console ornée de têtes d'anges, placées sous une coquille. Le registre supérieur développe un entablement prolongeant la distinction des travées, chaque chapiteau étant coiffé d'un panneau avec tête d'ange, puis d'une ligne de denticules surmontés de godrons ; il est scandé de quatre pots à feu, de deux médaillons figurant le Christ à gauche et la Vierge à droite, et d'un fronton central accueillant une sculpture de Dieu le père et trois pots à fleurs. Sous l'entablement de la travée centrale, sont fixées plusieurs poulies et anneaux métalliques témoignant de l'usage ancien de tentures permettant d'occulter la scène centrale de La Crucifixion.

  • Catégories
    ébénisterie, sculpture, peinture
  • Matériaux
    • bois, noyer taillé, peint, doré
  • Précision dimensions

    h = 770 ; la = 530

  • Iconographies
    • Crucifixion
    • Christ
    • Vierge
    • saint Jean
    • Les Evangélistes
    • saint Jean
    • saint Luc
    • saint Matthieu
    • saint Marc
    • ange
    • saint Pierre
    • sainte Elisabeth
    • pampre
    • Dieu le Père
    • rinceau
    • feuille d'acanthe
    • fleur
    • fruit
    • pot à feu
  • État de conservation
    • bon état
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    Le retable a fait l'objet en 2010 d'une restauration sur place et en atelier, réalisée par l'atelier Christian Schmitter (Lamagdelaine, Lot).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1952/12/08
  • Référence MH

Documents figurés

  • Les retables baroques du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2013.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Conseil départemental du Lot
(c) Inventaire général Région Occitanie