Epousant le chevet plat de l'église paroissiale, le retable du maître-autel date sans doute de la fin du 17e ou du début du 18e siècle, et se distingue principalement par la qualité d'exécution de ses statues monumentales.
L'œuvre est traditionnellement attribuée à l'atelier des Tournié, importante famille d'ébénistes et sculpteurs installés à Gourdon, mais aucune archive écrite ne permet de confirmer cette attribution.
Seule la finesse et nervosité des traits des deux statues latérales, figurant à gauche saint Pierre aux liens, patron de la paroisse, et à droite sainte Elisabeth, permettent d'établir des comparaisons avec d'autres sculptures en ronde-bosse réalisées par les Tournié, telles que le Samson de l'église Saint-Siméon de Gourdon.
Comme de très nombreuses œuvres similaires, le retable est classiquement organisé en trois travées verticales.
La travée centrale accueille un tabernacle surmonté d'une Crucifixion, puis un fronton avec Dieu le Père. Les deux travées latérales sont percées de petites portes figurant L'Annonciation entrecoupée des figures des évangélistes, puis de niches pour les statues, coiffées ensuite de médaillons du Christ et de la Vierge, complétés de pots à feu et vases de fleurs. Le registre médian est quant à lui scandé de quatre colonnes torses autour desquelles d'enroulent feuilles de vigne et grappes de raisins.
Son originalité réside par contre dans le traitement des décors de surface.
Le retable était initialement en bois sculpté, laissé à nu et simplement ciré : seul le tabernacle et le panneau central avaient alors reçu une dorure et une polychromie sur apprêt. Ce n'est qu'au 19e siècle qu'une peinture à l'huile colorée fut passée directement sur le bois nu, modifiant profondément l'aspect visuel du retable.
Rendue nécessaire par des problèmes de stabilité des sculptures au fronton et le fort encrassement des décors, la restauration conduite en 2010 n'a pas remis en cause ce changement de parti, conservant ainsi les traces de l'histoire.
Enfin, il faut souligner l'existence d'un très rare fragment en cuir dit de Courdoue (pièce de cuir tanée, gravée, peinte, dorée et argentée), contemporain du retable, qui ornait initialement le devant d'autel.