Suite au refus par la commission nationale du projet initialement présenté au titre de la 3ème tranche des travaux du lycée, il est décidé de grouper la décoration pour les 3ème et 4ème tranches. L'architecte, Marc Stym-Popper, se rapproche alors de deux artistes plasticiens, Jean-Charles Viguié et Pierre Lebe, qui proposent en septembre 1985 "la réalisation d'un jardin de sculptures au carrefour des trois ateliers et du bâtiment des classes sur un espace présentant une pente accentuée entre la voie qui mène au foyer, aux chambres, aux salles à manger et la grande cour", espace qui constitue déjà "un lieu de rassemblement spontané des élèves entre la fin des cours et l'heure du dîner". Ils entendent structurer l'espace horizontal par un ensemble de bancs et l'espace vertical par une suite de colonnes sculptées : "nous avons développé librement l'imbrication sculptural-végétal en nous appuyant sur une symbolique légère : papillon-fleur, papillon-livre, cette métamorphose nous permettant un libre jeu de formes ancré sur une structure rythmique volontaire". Un réseau de huit bancs courbes de 5 à 6 m de long, accompagnant la pente, sera complété par une série de colonnes taillées et supportant des sculptures afin de rythmer l'espace vertical (7 colonnes de 3 à 1 m de haut et deux blocs bas de 1,50 m d'envergure environ), le tout se déployant sur une surface d'environ 225 m2. "Le matériau de base sera une pierre reconstituée ocre clair et ocre rouge. Certaines formes seront exécutées en terre cuite rouge. L'ensemble sera parcouru d'inclusions bleues de céramique émaillée'. Des plantations sont également prévues : des zones de buissons rampants et quelques arbres (un magnolia du Japon, un tilleul et quelques hêtres) pour répondre à la rangée de peupliers déjà envisagée par l'architecte.

Le 5 mars 1986, lors de la présentation du projet devant la commission nationale, celle-ci émet des réserves et demande que lui soit présentée une maquette plus fine et un dessin plus précis des projets. Le 22 mai suivant, la commission donne un avis favorable à la condition que l'organisation et l'orientation des bancs soient revues. Une nouvelle implantation est proposée par les artistes : non seulement, "tous les bancs suivent les courbes de niveaux ce qui permet une bonne assise horizontale", mais encore, "cette orientation donne aussi une vue intéressante sur le village et ses environs". Ce nouveau projet est définitivement validé par l'inspectrice principale de la Création artistique le 13 juin 1986 pour un montant de 230 611 francs.