Cet antependium a été réalisé dans la vallée du Rhône, probablement dans la région avignonnaise, à la fin du 17e ou au début du 18e siècle. Selon la tradition orale il proviendrait de la chapelle de Coulourgues, sur la commune voisine de Saint-Matré. Il a été remonté sur un nouveau châssis en bois dans les années 1970-1980 pour orner la face d'un autel moderne post-conciliaire.

Dans son mémoire de recherche sur Les cuirs dorés anciens en France, Jean-Pierre Fournet a repéré neuf devants d'autel d’un modèle identique à celui de l'église de Saux. Six d’entre eux sont classés au titre des Monuments historiques à Galey et Oust (Ariège), Névache (Hautes-Alpes), Saint-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) et Saint-Paul-en-Cornillon (Loire), et deux sont inscrits à Aurensan et Cazaubon (Gers). Si les décors des carreaux principaux de cet ensemble sont identiques à ceux de l’antependium de Saux, en revanche les couleurs sont souvent différentes ; par ailleurs, la plupart présentent une bordure en partie supérieure du devant d’autel ainsi que la représentation d’une scène religieuse peinte sur le carreau central, ce qui n’est pas le cas pour l’exemplaire conservé à Saux.

Il faut également noter que des éléments de bordure identiques à celles des devants d'autel repérés par J.P. Fournet, sont présents en réemploi sur les gradins d'un autel de l'église Sainte-Croix de Montcuq.