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L'autel est peint de motifs imitant le marbre. Le tabernacle comprend deux gradins supportant des éléments de décor rapportés et dorés. Le gradin inférieur propose deux décors identiques, placés côte à côte et constitués de motifs de feuillages organisés autour d'un cartouche. Le gradin supérieur expose un décor similaire mais au centre du motif se trouve un visage d'ange peint, encadré par une paire d'ailes et des drapés noués aux extrémités ainsi que par deux groupes de fruits. La partie centrale du tabernacle, présentant deux élévations, est recouverte d'un motif d'étoiles. La porte est ornée d'un Christ en Croix, surmonté d'un visage d'ange ailé ; deux niches se situent sur les pans coupés. La partie haute se compose d'une balustrade et d'une niche à coquille bordée par des motifs de fleurs suspendues à un anneau et surmontée d'un dôme où est fixée une croix. Cet élément central est entouré de deux panneaux sculptés en bas relief (le chemin de croix et le Christ au jardin des oliviers). Le panneau de gauche représente le Christ à genoux, portant sa croix et faisant face à sainte Véronique agenouillée, tenant le voile qui porte l'empreinte du visage du Christ. Le panneau de droite représente le Christ priant, dans la partie droite, tandis que la partie gauche est occupée par trois personnages endormis (Pierre, Jean et Jacques le Mineur). La scène se déroule sous les yeux d'un ange tenant un calice qui émerge d'un nuage situé au-dessus des trois Saints ci-dessus cités. Les statuettes de Saint Roch et Saint Antoine se tiennent au dessus de ces deux panneaux. Elles semblent avoir été déplacées et devaient se trouver au départ sur les niches placées de part et d'autre de la porte du tabernacle. Le tableau de la partie centrale représente La Crucifixion de façon traditionnelle. Le Christ en croix est entouré de la Vierge (à gauche) et de saint Jean (à droite). Ces deux personnages adoptent des postures similaires. En effet, ils sont représentés de trois quart ; leur regard est tourné vers le Christ, leur bras indique la même direction et ils sont tous deux enveloppés d'un lourd drapé. Une guirlande feuillagée et dorée se développe sur la corniche en plein cintre et retombe sur les deux colonnes ornées de feuilles d'acanthe dorées qui se dressent de part et d'autre du tableau central. L'entablement est constitué d'une corniche moulurée et d'une frise d'oves dorée. Cette partie centrale est couronnée de trois statues. Les deux angelots (aux extrémités) sont assis sur des bases carrées peintes. Le phénix, au centre, jaillit des flammes, les ailes déployées, la tête tournée vers la colombe du Saint Esprit peinte sur la voûte. Les deux travées encadrant le panneau central présentent un décor similaire. Le soubassement est constitué d'un décor mouluré avec une console sculptée d'une tête d'ange ailée. Des vignettes sculptées en bas relief montrent les quatre évangélistes (Matthieu et Marc sur la travée de droite, Luc et Jean sur la travée de gauche). Dans chaque vignette, le saint porte un drapé recouvert d'une dorure et se détache sur un fond bleu. Les statues de Saint Roch et Saint Antoine se tiennent dans des niches encadrées par deux pilastres dorés et moulurés. Elles reposent sur une console sculptée de feuilles d'acanthe rehaussées de dorure. L'entablement est constitué de frises moulurées alternant polychromie et dorure. Les parties dorées sont constituées d'une frise végétale, surmontée d'une série de denticules carrés et d'une mouluration en arc de cercle. Le couronnement des travées latérales présente un fronton sculpté en bas relief. Un médaillon central figurant la tête d'un vieillard (commanditaire ?) est dessiné par une couronne de laurier. L'ensemble est surmonté d'une corbeille de fruits. La sculpture de Saint Roch représente le saint enveloppé d'un drapé doré. Saint Roch est accompagné d'un ange et d'un chien. Il pose la main droite sur sa poitrine tandis que la main gauche est levée et semble tenir un bâton aujourd'hui disparu. L'ange soigne une plaie sur la cuisse droite du Saint touché par la peste. Le chien, au pied du saint, tient dans sa gueule un morceau de pain. Cette représentation est iconographiquement répandue pour le saint patron des pestiférés.

Saint Antoine, barbu, tient un livre de la main droite et un tau de la main gauche. Il est représenté de façon traditionnelle avec un sanglier à ses pieds.

La restauration mise en place en 2008 par l'atelier Christian Schmitter à Lamagdelaine a rendu au retable l'apparence qu'il avait avant la dernière restauration. Le travail a débuté par un dégagement de la couche picturale inférieure et son nettoyage. Puis, des compléments d'éléments de sculpture, des retouches picturales et un traitement curatif se sont imposés. La restauration est effectuée in situ exception faite des statues et du tabernacle. Deux techniques ont été adoptées pour la dorure des vêtements de saint Roch et de saint Antoine : ors à l'eau (manteau) et ors à la mixtion (toge).