Ce tableau daté et signé est l'œuvre du peintre français Théodore Chassériau (1819-1856). Il s'agit de l'un des chefs d'œuvres incontestés de cet élève d'Ingres. Il fait iconographiquement et stylistiquement suite a l'immense tableau représentant l'Agonie au jardin des Oliviers exécuté pour l'église de Saint-Jean-d'Angély dont il a les mêmes dimensions. Alors que cette dernière oeuvre était une commande, le tableau de Souillac est entrepris par le peintre sans commande ou assurance d'achat, ce qui montre la fascination de Chassériau pour ce thème.
Ce tableau est exposé au Salon de 1844 sous le numéro 327. Le tableau fait sensation auprès des critiques et commentateurs qui sont particulièrement sensibles à l'étrangeté novatrice et à la qualité exceptionnelle de cette monumentale peinture religieuse. Le tableau vaut à Chassériau de recevoir une médaille de deuxième classe dans la section des peintres d'histoire. Le tableau retient l'attention de l'administration royale, le rapport de Cailleux sur le salon en proposant même l'achat. Le tableau est en fait acheté par le ministère de l'Intérieur par arrêté du 22 juillet 1848, pour une somme de 1500 francs.
Le tableau a été déposé en décembre 1848 dans l'abbatiale Sainte-Marie. Le dossier de la série F21, série artistes, donne les précisions suivantes : outre les dimensions (h 13 pieds sur l; 10 pieds), il indique que le tableau a été donné à l'église par le général Cavaignac et qu'un autre tableau sur le même sujet se trouve dans l'église de Saint-Jean-d'Angély. Le tableau est enregistré sous le numéro d'inventaire FNAC PFH-1257. Le cartel du cadre est doublement erronné quant à l'historique du tableau et à son statut de propriété.