Issu de la riche bourgeoisie terrienne nivernaise, Etienne Bonneau du Martray naît le 25 février 1847 au château de Chanteloup à Guipry, de Louis Adrien, capitaine d'artillerie, et Marie-Caroline Martin. Abandonnant rapidement une carrière administrative voulue par sa famille, il se consacre alors entièrement à sa passion, la peinture, sous la direction du peintre Albert Gérard. Ses progrès sont rapides et en août 1870, alors qu'il exerce son art dans les sites pittoresques de l'Aveyron, la guerre éclate. Il rejoint aussitôt la garde mobile de la Nièvre comme sous-lieutenant et est grièvement blessé au visage le 30 novembre à Nancray (Loiret). Sa conduite héroïque est récompensée par la Légion d'honneur en 1872. La même année, il est admis à l'Ecole des beaux-arts de Paris et devient l'élève d'Alexandre Cabanel. En 1874, il se présente pour la première fois au Salon avec La dispute. Il voyage ensuite en Algérie où il fait la rencontre du peintre Gustave Guillaumet qui va exercer sur lui une profonde influence. C'est au cours de ce voyage qu'il exécute un portrait de femme juive, Djemmoul, qu'il présente au Salon de 1878. Poursuivant dans la veine orientaliste, il revient deux ans plus tard avec une étude de femme, La fille de la tribu des Ouled-Naïl, puis en 1881 avec la Prêtresse d'Isis. Sa santé se dégradant, il part en convalescence à Capri où il réalise sa dernière œuvre, L'offrande à la madone, avant de décéder le 9 février 1882 des suites de sa blessure (cette date est d'ailleurs portée sur la toile ainsi que le lieu du décès).

Ce tableau est présenté de façon posthume au Salon de mai 1882. D'après l'inscription relevée sur un cartel en partie supérieure du cadre, il a été offert à l'évêque de Nevers par le comte Etienne de Jouvencel, neveu du peintre, en souvenir de sa mère Isabelle Bonneau du Martray, sœur du peintre, décédée en 1931. C'est probablement par la suite qu'un évêque de Nevers aurait à son tour offert la toile aux Sœurs de Nevers qui l'auraient déposée dans leur couvent de Cahors avant qu'elles ne le cèdent à la Ville au moment de leur départ en 1977.