L'iconographie se réfère à une confrérie du Rosaire dont une implantation est attestée à Montpellier vers 1602. Derrière saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, la présence des donateurs (l'un des donateurs est un chanoine avec surplis, barrette et aumusse) rappelle une peinture conservée à l'église des Pénitents bleus de Montpellier, met également en présence deux donateurs sur fond de paysage figurant un faubourg et une procession de pénitents sortant de l'église.
La Vierge avec l'Enfant paraissent parmi des nuées peuplées d'anges qui brandissent des couronnes laurées. Au sol, sur un fond de paysage où se voient des promeneurs, un groupe de femmes, en fiches costumes (colerettes, manches à gigots, vertugades) conduites par Sainte Catherine de Sienne, identifiable à la couronne d'épines qui la coiffe, sont agenouillées, en prières ; dans la même posture, un groupe d'hommes dont, semble-t-il, un chanoine en surplis portent l'aumusse, est conduit par Saint Dominique. Tous ces personnages, y compris les anges, portent chacun un rosaire rouge. L'identification de l'ecclésiastique pose un problème : s'agit-il d'un donateur ? Doit-on voir une donatrice dans la figure féminine à laquelle le peintre a donné le plus grand relief, dans le groupe de droite ?
Ce tableau tire sa séduction d'une belle atmosphère grise teintée d'ocres ; le coloris en est sévère : blancs et noirs, ocres et lies de vin, un bleu sombre et un beau rouge qui fait chanter ce coloris austère.
Noter le chanoine agenouillé, revêtu d'un surplis à larges manches et encolures à broderies blanches. Il porte sous la soutane la chemise blanche à col pointu qui a précédé le rabat en France. Sur son bras droit, il a passé l'aumusse en fourrure brune et il tient en main son bonnet ou barrette.