Dossier d’œuvre objet IM34007200 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
bateau drague : drague aspiratrice en marche dite Cap Croisette
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hérault - Sète
  • Commune Sète
  • Adresse rue de la Peyrade
  • Dénominations
    bateau drague
  • Appellations
    Cap Croisette

Cap Croisette, navire de travail portuaire (rattaché au port de Sète), est une drague du constructeur IHC Verschure B. V. (Pays-Bas). Construit en 1977, ce navire était initialement une barge à clapet (chaland ouvrant). Il est transformé, en 1982, en barge aspiratrice en marche par les Ateliers et Chantiers de Marseille Provence (Bouches-du-Rhône), pour le compte du Service maritime et de navigation du Languedoc-Roussillon (SMNLR). Il fait alors partie de la flotte de dragage de l'Etat et de son Groupement d'Intérêt Economique (GIE) "Dragage Port" créé en 1980. Situé sur le bassin Richelieu, le centre de dragage géré par le Service maritime et de navigation du Languedoc-Roussillon est alors équipé de deux dragues stationnaires (la Camargue et la Massane), en plus de la drague mobile Cap Croisette. Ce centre mobilise une trentaine d'ouvriers participant à l'entretien et à la réparation des engins (Ouvriers des Parcs et Ateliers) et une trentaine d'inscrits maritimes (officiers et matelots). Propriété de la Région Occitanie depuis 2007, la drague Cap Croisette a été utilisée jusqu’en juin 2023 pour l’entretien des bassins des ports régionaux (en particulier Port-la-Nouvelle et Sète). En 2009, Cap Croisette connaît un arrêt technique d’un mois pour remplacer les parties oxydées et bénéficier d’une nouvelle peinture aux couleurs de la Région Languedoc-Roussillon. Elle est envoyée aux Chantiers Foselev à La Seyne-sur-Mer (Var) et prend alors sa livrée bleu et rouge caractéristique. La drague Cap Croisette est vendue à l’été 2023 au Brésil ; elle quitte le port de Sète le 6 septembre 2023. Elle sera remplacée par la drague Hydromer, en cours de construction par les Chantiers Piriou à Concarneau (Finistère), dont la mise en service est prévue en décembre 2023.

Intervenant à partir des relevés bathymétriques effectués en amont, la drague Cap Croisette est utilisée pour le maintien des profondeurs des ports : maintien de la profondeur des chenaux d'accès aux ports, des chenaux de circulation intérieure et des bassins d'évolution et d'accostage. À bord de la drague, le dragage est assuré par une bordée de 6 marins (un capitaine, un second capitaine, un dragueur, un chef mécanicien, un maître d’équipage, un matelot et un graisseur ou maître graisseur) travaillant sur un cycle de 12h, du lundi au jeudi : une bordée de jour de 6h30 à 18h30 et une bordée de nuit de 18h30 à 6h30. Chaque bordée réalise entre 8 et 9 chargements selon des cycles d’une heure et demie en moyenne : mise en dragage et remplissage du puits (20 à 30 min pour de la vase et jusqu’à 3h pour du sable avec surverse), navigation jusqu’au site de clapage (20 min), clapage (5 min), navigation retour et rinçage du puits pendant la navigation (20 min). La drague Cap Croisette charrie en moyenne 250 000 m3 (vase et sable) par an dans les trois ports régionaux : 200 000 m3 à Port-la-Nouvelle, 50 000 m3 à Sète, 2000 m3 sur la passe extérieure du Grau-du-Roi. Le port audois représente les 4/5e de l’activité annuelle du navire en raison de sa situation au débouché d’un large bassin versant et des nombreux sédiments qui s’y déposent.

Le capitaine et le capitaine d'armement choisissent les zones de travail, un message est envoyé aux navigateurs pour prévenir du dragage. A son poste, le dragueur démarre la centrale hydraulique, met l'élinde à l'eau, la positionne au fond, assure le suivi du dragage et remonte l'élinde en fonction de la hauteur d'eau du puits. Le capitaine et le second assurent la conduite de la drague. Le chef mécanicien assure l'entretien (petite maintenance) et le contrôle des appareils auxiliaires (moteurs et pompes).

La drague aspiratrice en marche (DAM) dite Cap Croisette est un bateau de 65 m de long et 12 m de large (hors membres). Elle possède un tirant d’eau de 3,56 m (max) et peut draguer sur une profondeur de 20 m maximum. Elle est équipé d’une élinde latérale de dragage (tribord) de 438 mm de diamètre et 25 m de long (conduite de refoulement), pesant 20 t. et servant à l'aspiration des matériaux (pompe à déblais immergée "Breebot" entraînée par un moteur hydraulique "Vonroll"). Le bec d’élinde a été fabriqué par les ateliers de la Région. L’élinde est manutentionnée grâce à deux bossoirs et un chariot de translation, commandés depuis le poste de dragage. La drague possède un puits à déblais de 1252 m3 (charge utile : 1600 t.) : 1200 m3 (vase), 1000 m3 (sable). Sa vitesse de dragage en avant est comprise entre 0 et 1,5 nœuds et sa vitesse en charge est de 7 nœuds. Elle n’est pas en opération lorsque la houle dépasse 1 m.

La drague Cap Croisette est propulsée par deux propulseurs orientables sur 360° "Schottel" (modèle Schottel NAV 330 450), entraînés par deux moteurs diesel (2 x 447 kW) du constructeur américain "Cummins" (modèle KTA19 M3), situés à la poupe du navire. À la proue, elle possède un propulseur d’étrave entraîné par un moteur diesel 6 pistons (228 kW) du constructeur français "Poyaud, SSCM", devenu "Wärtsilä France" (modèle 6 SC PZMR). La centrale hydraulique d’une puissance de 383 kW (moteur diesel du constructeur français "Poyaud, SSCM", devenu "Wärtsilä France", modèle UD 25 L 6 M 4 D) est également située à la proue du navire. Elle entraine la pompe de dragage (pompe à déblais sur l'élinde). La puissance totale installée s’élève donc à 1505 kW. La drague Cap Croisette est également équipée d'un générateur électrique (220 v) pour produire l’électricité nécessaire au bon fonctionnement du navire (moteur diesel 6 pistons (125 kW) du constructeur français "Poyaud, SSCM", devenu "Wärtsilä France" (modèle 6 P Z I) et alternateur Partner du constructeur "Leroy-Somer"), situé à la poupe du navire. Un groupe électrogène de secours (220 v) vient en relais du groupe électrogène principal.

Le commandement et le contrôle des appareils se fait depuis le poste de commande (poste du mécanicien, poste du dragueur et poste de commandement).

La drague Cap Croisette est équipée de deux cabines à deux couchettes, d'un poste d'équipage, d'une douche et WC.

  • Catégories
    patrimoine portuaire
  • Matériaux
    • acier, peint
  • Précision dimensions

    l = 6505 ; la = 1205 ; longueur de référence = 6146 ; creux = 402 ; tirant d'eau = 356 (max) ; port en lourd = 1703 t. ; jauge brute = 939,75 tonneaux ; jauge nette = 891,16 tonneaux

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public régional

Documents d'archives

  • Région Occitanie, Direction de la Mer.

Bibliographie

  • Pied marin, pied à terre : le travail des hommes sur le port : Sète, Frontignan, Bassin de Thau ; sous la dir. de l'Association Histoire et vie étonnantes d'un port [avant-propos de Noëlle Onfroy], Sète : Association Histoire et vie étonnantes d'un port, 2003.

  • BALDELLON, Sylvette. 1966-2006 : Service maritime et de navigation du Languedoc-Roussillon, édité par SMNLR : Montpellier, 2006.

Périodiques

  • SCHEFFER, Hélène. "La drague aspiratrice "Cap Croisette" fait ses adieux aux ports d'Occitanie", Le Marin, 23 juin 2023.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Inventaire général Région Occitanie