Les manifestations de 1907 , dans l’'Hérault et l’Aude, ont lieu dans un contexte de fortes productions et de faiblesse du prix de vente des vins qui en découle. Ce qui soulève le Midi tout entier, avec femmes et enfants, c’'est l’'urgence de lutter contre les vins trafiqués (vins de seconde cuvée, usage de sucre, de produits chimiques) et la volonté de voir le gouvernement abroger la loi sur le sucre et créer un vrai système de répression des fraudes. Le 11 mars 1907, les quatre-vingt-sept délégués d'’Argeliers qui souhaitent être reçus et entendus par la Commission parlementaire envoyée à Narbonne sont les porte-parole de la population. Tous les dimanches du printemps qui vont suivre seront l’'objet d'’énormes rassemblements. Les quatre bannières de Cruzy portent les dates de certains d’entre eux : le 26 mai, à Carcassonne, le 2 juin à Nîmes, le 9 juin à Montpellier ; ce dernier jour, plus de 500 000 personnes défilent et Mgr de Cabrières leur ouvre les portes de la cathédrale, soulignant bien l’'unanimité de la population languedocienne pour sauver la vigne. Fin juin, les réformes tant souhaitées sont obtenues ; le vin ne peut être que le « produit de la fermentation alcoolique du raisin frais ou du jus de raisin frais ». Pour s’'assurer du respect des lois et mieux se défendre, les vignerons s’'organisent en coopératives.