Ce reliquaire est l'œuvre de l'orfèvre parisien Martin Charles-Denis-Noël, dont le poinçon est insculpé le 15 décembre 1826 et biffé le 11 octobre 1837, date à laquelle celui-ci s'associe avec Déjean Charles-Denis-Noël jusqu'en 1846 sous la dénomination Martin et Déjean. Cette œuvre fait donc partie des dernières réalisation de Martin avant son association avec Déjean : une note écrite et signé par le curé Louis Coste le 12 avril 1837 et rajoutée sur l'attestation des reliques de saint Fulcran faite par le curé Pistre en 1812, mentionne qu'il a sorti la relique de saint Fulcran du vieux reliquaire de bois pour la placer dans un nouveau en argent. Il s'agit bien de ce reliquaire et il peut donc être daté du 1er trimestre de l'année 1837. Quelques œuvres de Martin sont répertoriées dans l'Hérault : à la cathédrale de Lodève (burettes plateau), à l'église de Clermont (ostensoir), à l'église de Montagnac (ostensoir) et à l'église de Puéchabon (burettes).
Ce reliquaire conservait sous son pied 4 documents qui ont été retirés pour être mis à l'abri aux Archives paroissiales de Clermont :
- un authentique, non daté, rédigé et signé par Malrous, prêtre et vicaire perpétuel de Saint-Félix. Il précise que les reliques de saint Fulcran consistent en une pièce de chair couverte de sa peau et un os de la poitrine; celles-ci ont été reconnues par Mgr Bosquet, évêque de Lodève (1648-1657), lors de sa visite : ceci laisse envisager que cet authentique est contemporain de cet évêque;
- une note manuscrite du curé de St-Félix, Pistre, rapportant l'authentification des reliques de saint Fulcran par Mgr Fournier, évêque de Montpellier, le 23 janvier 1812, et transcrivant l'attestation faite par Malrous en précisant que ce document est véritable d'après la confrontation de sa signature avec les registres de la paroisse. Il rajoute qu'il n'y a plus le morceau de chair couverte de sa peau et qu'il ne s'est trouvé après la Révolution qu'un os de la poitrine vérifié et authentifié par Mgr Fournier;
- un authentique des reliques de saint Fulcran signé par Coustou, vicaire général de Mgr Thibault, évêque de Montpellier, le 20 avril 1837 ;
- un authentique des reliques de saint Fulcran signé par Mgr Mignen, évêque de Montpellier, le 17 septembre 1925. Ce sont d'ailleurs les armes de cet évêque qui ornent le sceau de cire rouge apposé au dos de la monstrance.
Chercheur pour le Département du Lot de 2017 à 2025. Conservateur des antiquités et objets d'art du Lot depuis 2019.