Cet ensemble de minéraux a été constitué par Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) dans la deuxième moitié du 18e siècle et le premier quart du 19e. La collection est composée de collectes effectuées par le naturaliste dans les Pyrénées ainsi que de minéraux envoyés par son réseau de collecteurs.
Lors des hivers 1810 et 1811, Jean de Charpentier (1786-1855), minéralogiste allemand et fils de Jean de Charpentier, un ami de Picot de Lapeyrouse, est chargé d'inventorier la collection et de rédiger les étiquettes d'identification, en utilisant des cartes à jouer. Un spécimen (ou un ensemble) est lié à une carte. Les minéraux sont triés en suivant la méthode du minéralogiste Abraham Gottlob Werner (1749-1817). Les échantillons sont ensuite regroupés par classe, puis par genre ( ici "Antimoine") puis par espèces sans que cela soit explicité dans la mise en forme du catalogue. L'existence de deux manuscrits de ce catalogue, visiblement rédigés à deux périodes différentes montre une adaptation de la classification de Werner aux connaissances et courants scientifiques de l'époque.
Après la mort de Philippe Picot de Lapeyrouse, cette collection, est transférée à la Faculté des Sciences de Toulouse par son fils et héritier, Isidore Picot de Lapeyrouse (1776-1833), en juillet 1823. Ce transfert est accompagné d'un catalogue de la collection, donnant le numéro d'inventaire de chaque minéral, sa localisation de découverte ainsi qu'une brêve description.
Le genre des "Antimoine" contient lors du transfert de propriété, 31 échantillons.
La collection passe sous la gestion de plusieurs professeurs de minéralogie et doyens de la Faculté des Sciences, qui mettent à jour le catalogue et l'inventaire de la collection. Le doyen Jean-François Romieu(1767-1838) et le professeur de minéralogie Félix Dujardin(1801-1860) indiquent que la collection est complète, respectivement en juillet 1823 et juillet 1839. Le professeur de minéralogie Alexandre Leymerie (1801-1878), indique le 8 juillet 1842 qu'un échantillon d'antimoine rouge ( identifié sous le nom PL750) a été donné à l'abbé Chambon en l'échange d'un autre minéral non précisé.
En 1855, le professeur de minéralogie Alexandre Leymerie (1801-1878) indique dans la Revue de l'Académie de Toulouse que la collection Picot de Lapeyrousse a été séparée et intégrée, avec d'autres minéraux, dans 3 nouvelles séries: la collection générale, la collection pyrénéenne et la collection des caractères. Les cartes à jouer ont été séparées des spécimens pour y ajouter de nouvelles étiquettes actualisées avec les progrès de la Science. Raymond Pulou (1920-2018), professeur de minéralogie relate que les minéraux étaient posés sur des supports carrés en bois vernis noir dont la face antérieure est ornée d'une étiquette individuelle détaillée.
A l'automne 2002, les collections minéralogiques quittent les allées Jules Guesde pour être transférées dans les réserves du Muséum de Toulouse, le temps que l'Université trouve des locaux adaptés. En Septembre 2014, la collection est transférée des réserves du Muséum de Toulouse vers le campus de l'Université Toulouse III - Paul Sabatier. La fin de la décennie 2010 marque une entreprise de réunion des minéraux de la collection Lapeyrouse. A la suite de cette réorganisation, les échantillons du genre « Antimoine » s'élèvent au nombre de 26.
chercheur associé pour l'Inventaire général.