La sculpture est l'oeuvre d'André Joseph Allar (1845-1926), prix de Rome en 1869 membre de la Société des artistes français, qui a signé sur la plinthe. Dans la nécrologie d'Allar publiée par La Revue des beaux arts, l'oeuvre est mentionnée parmi les cinq réalisations les plus ramarquables du sculpteur. Celui-ci était également professeur à l'école nationale des beaux-arts, membre de l'Académie des Beaux-Arts et officier le la légion d'honneur (la statue est également citée parmi ses oeuvres principales dans son dossier). La statue a été achetée par l'Etat (service des Beaux-Arts) lors du salon de 1901 où elle était présentée hors-concours sous le numéro 2950. Elle est à nouveau exposée hors concours au palais des Champs-Élysées en mai 1893 sous le numéro 2496. Le catalogue reproduit le poème d'A. Guérin d'Angély, "la Vierge de Saïs" qui aurait inspiré l'oeuvre ;
Sur le char du Kosmos que promène dompté / le serpent de l'Aour, feu subtil de la vie, / Daigneras-tu jamais contenter notre envie / De te voir dans le rève et la réalité ?
Te verrons-nous jamais, pensive, chaste et nue, / Isis, âme du monde et mystère des cieux ? / Pourrons-nous lire un jour, au gouffre de tes yeux, / Du problème infini, l'éternelle inconnue ? .
Selon Allar, ""cette figure symbolise à la fois l'âme de la Terre, de la Nature et de l'intelligence universelle se découvrant à l'homme"". (A. N. lettre du 23 avril 1893, cité par Noet, 2008, cat. n° 106). La pose assise hiératique aurait été inspirée par la Tanagra de Jean-Léon Gérôme (1890, Musée d'Orsay) ; elle a été critiquée par Paul Leroy pour son côté trop théâtral et académique.
Acquise pour la somme de 9 000 francs, elle est tout d'abord mise en dépôt au musée du Conservatoire des Arts et Métiers, en échange de la statue de Barrias ""La nature se dévoilant à la science"", finalement attribuée à la Faculté de médecine de Paris. En 1942, elle en est enlevée car trop encombrante et réintègre le dépôt des ouvrages d'art. Elle y demeure jusqu'en 1949, date à laquelle elle est alors attribuée à la ville de Luchon. Placée anciennement auprès de la gare, la statue a été nettoyée en 2016 et est venue prendre l'emplacement dans le parc du casino de la statue La Fatalité, déplacée dans le casino pour assurer sa conservation.
L'oeuvre est connue sous le nom ""Isis se dévoilant"" mais le socle porte le titre ""Isis dévoilée"".
Il existe deux autres versions de l'oeuvre. La première, en plâtre, est la version originale, exposée au salon des artistes français en 1893 (n°2496). La seconde est une statuette en marbre de 97 cm de haut, exposée au salon de 1923 (n°2883).