Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aveyron - Villefranche-de-Rouergue
  • Commune Villefranche-de-Rouergue
  • Adresse place Notre-Dame
  • Emplacement dans l'édifice choeur
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • douze apôtres et les quatre prophètes (les)
    • création du monde (la)

D'après les Annales de Villefranche transcrites par Étienne Cabrol au XVIIIe siècle, l'église paroissiale de la nouvelle bastide fondée en 1252 sur la rive droite de l'Aveyron aurait été commencée en 1260. Les étapes de sa construction au cours des XIVe et XVe siècles ont été précisées récemment par Michèle Pradalier-Schlumberger, qui a croisé l'apport des sources et l'analyse archéologique (Pradalier-Schlumberger, 2009). Le choeur à sept pans de l'édifice, éclairé de cinq fenêtres à deux lancettes particulièrement hautes et étroites et de deux roses latérales, reçut des vitraux de couleur en 1443-1444 (Cabrol, 1860, t. 1, p. 369 et 371), avant l'érection de l'église en collégiale par le pape Nicolas V en 1448. Les panneaux anciens demeurés dans les deux fenêtres situées de part et d'autre de l'axe s'accommodent d'une telle datation comparés à ceux de la première moitié du siècle conservés à la cathédrale de Rodez, en dépit de la chronologie un peu plus tardive retenue par Nancy Bournot-Didier (1995). Ils forment deux grandes compositions parfaitement adaptées à la verticalité de leur cadre architectural, un cycle de la Création du monde au nord, et au sud un Credo apostolique et prophétique, ce dernier complété d'éléments d'un Jugement dernier originaire d'une troisième fenêtre celle de l'axe ( ?), si ce n'est l'une de celles du bras nord du transept (cf. Guirondet, 1863, p. 218). Ces vitraux sont aujourd'hui très restaurés mais les parties authentiques qu'ils comprennent, de style assez homogène, permettent encore d'en apprécier l'agencement basé sur l'alternance de niches au dessin recherché et sur celle des couleurs des fonds. À la gamme chromatique réduite, limitée au bleu et rouge dans la Création et à peine plus diversifiée dans le Credo, s'ajoute l'emploi d'un jaune d'argent très clair, comme à Rodez, pour rehausser les dais architecturaux et certains détails des scènes.

Les annales consulaires renseignent sur quelques-uns des avatars subis par ces vitraux au fil du temps. On avait intégré à ceux du choeur les armoiries du cardinal Georges d'Armagnac et de Jacques de Corneillan, son successeur à l'évêché de Rodez en 1562, pour avoir rétabli le culte après la prise de l'église par les huguenots en novembre 1561 (Cabrol, 1860, t. 2, p. 14). De violents orages signalés en 1594 et 1611 eurent sans doute des conséquences (Cabrol, t. 2, p. 144, 202) mais la première mention de réparations à l'église et à son vitrage date de 1642 (ibid., p. 341). Une autre campagne est relatée plus précisément en 1712 : « les vitres de l'église collégiale qui étaient depuis longtemps presque toutes brisées et fort cassées par le vent et la grêle furent réparées aux dépens des consuls sur ordre de l'intendant de la généralité de Montauban … On rapiéça tant celles du choeur que celles de la nef, hormis celles qui sont à main gauche... », un acte notarié spécifiant que le travail effectué en trois mois coûta 900 livres (Cabrol, t. 2, p. 604-605).

L'actuelle localisation des verrières anciennes préexistait à la visite de Guilhermy en 1867 : il observa dans l'abside de « grandes portions de vitraux du XVe siècle rapiécés et un peu confus », d'un côté « les six journées de la Création », de l'autre « dix-huit personnages tenant des banderoles » soit neuf registres « avec le nom des apôtres et de saint Jean-Baptiste ». Quoique les informations manquent sur les travaux pratiqués au XIXe siècle, Louis-Victor Gesta a probablement remanié les deux baies lorsqu'il a créé la Vie du Christ de la fenêtre d’axe en 1877, les vestiges du Jugement dernier, si c'était bien leur emplacement initial, étant alors remployés au-dessus du Credo. Le programme hagiographique des chapelles de la nef, amorcé par Gesta (l'Apparition du Sacré-Coeur à Marguerite-Marie Alacoque, 1877), fut développé de 1889 à 1892 par Laurent Lachaize grâce aux dons des paroissiens. Si la restauration de l'édifice dirigée en 1896-1898 par Paul Gout n'eût pas d'incidence sur ses vitraux, ceux-ci nécessitaient en 1919 une sérieuse remise en état, objet d'un rapport d'Henri Nodet en 1924 ; faute de ressources, seuls les losanges des baies latérales du chœur (3 et 4) furent repris en 1925 par l'atelier ruthénien Bry. La restauration des autres baies tarda jusqu'au second devis produit par l'architecte en 1938, les vitraux anciens étant confiés en 1939 à Francis Chigot, qui les a reposés en 1940. Le peintre verrier les a recomposés et complétés, ajoutant au soubassement des armoiries relatives à l'histoire de l'église ; il a en outre restitué les articles du Credo, pour la plupart lacunaires, avec l'aide des prêtres du Grand séminaire de Limoges.

Baie 1 : 2 lancettes trilobées (8 registres) et tympan à un trilobe.£Baie 2 : 2 lancettes trilobées (11 registres) et tympan à un trilobe.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • lancettes
    • tympan ajouré
  • Matériaux
    • verre transparent, en plusieurs éléments, rouge, bleu, jaune jaune d'argent, grisaille
  • Précision dimensions

    h = 1480 cm ; l = 95 cm

  • Iconographies
    • la Création
    • armoiries
    • décor d'architecture£prophète
    • apôtre
    • saint Jude Thaddée
    • Osée
    • saint Thomas
    • Joël
    • saint Jacques le mineur
    • saint Jacques le Majeur
    • Michée
    • saint Paul
    • Jérémie
    • saint André
    • Malachie
    • Amos
    • Zacharie
    • saint Pierre
    • saint Jean-Baptiste
    • Vierge
    • Christ juge
  • Précision représentations

    Baie 1 : De bas en haut : au registre inférieur, écus armoriés de l'évêque de Rodez Pierre de Pleinecassagne et de l'archiprêtre Hugues de Saint-Gemme liés en 1301 à la construction de l'église (1940), sous des dais architecturaux provenant d'une autre verrière (authentique à droite, très complété à gauche). 2e registre : à droite, Dieu (quelques pièces d'origine) séparant la lumière des ténèbres (peu restauré, rayons teintés de jaune d'argent, le reste en lavis de grisaille brune). 3e registre : la séparation des cieux et des eaux (à gauche, tête ancienne complétée du haut de la chevelure et du nimbe, drapés assez bien conservés ; à droite, flots et nuées traités en grisaille, peu restaurés). 4e registre : la création des végétaux (figure bien conservée à droite, complétée de pièces mineures ; à gauche, arbres et plantes teintés de jaune d'argent, complétés). 5e registre : la création des astres (à gauche, buste de la figure refait, vêtements partiellement conservés ; à droite, la lune traitée en grisaille, les étoiles et le soleil tirés d'un verre jaune, panneaux presque intacts). 6e registre : la création des poissons et des oiseaux, ces derniers teintés de jaune d'argent (ensemble peu restauré, socle de la niche complété à droite). 7e registre : la création des animaux terrestres (figure complétée à gauche ; à droite, animaux bien conservés, jaune d'argent réservé au sol et au lion découpé sur le fond bleu du haut). 8e registre, la création d'Adam (réalisé à l'imitation des registres précédents par Chigot, 1940). Tympan et têtes de lancettes : étoiles sur fonds rouges et bleus

    Baie 2 Verrière du Credo apostolique et prophétique (8 registres conservés), au sommet complété des fragments d'un Jugement dernier rapportés dune autre baie. Représentations d'échelle plus réduite qu'en baie 1, registres composés de deux panneaux, celui du haut comprenant les bustes des personnages et les dais architecturaux teintés de jaune d'argent, de deux modèles répétés en quinconce. Sur des fonds alternativement rouges et bleus, à gauche, les apôtres nimbés dialoguant avec les prophètes placés à droite ; figures nommées sur le socle de leur niche, présentant chacune un phylactère. Ensemble largement complété par Chigot en 1939-1940 et, d'après les disparités de facture des réfections, sans doute auparavant restauré par Gesta en 1877. Registre inférieur : armoiries et dais (1940). 2e registre : saint Jude Thaddée (1877 ?) et le prophète Osée, à la chevelure et au turban teintés de jaune d'argent (peu restauré, phylactère et drapés complétés). 3e registre : saint Thomas (quelques pièces d'origine dont le haut du phylactère et une partie des drapés) et le prophète Joël coiffé d'un chapeau bleu (peu restauré, moitié inférieure du phylactère conservée). 4e registre : saint Jacques le Mineur en tunique jaune d'or et manteau violet, nimbe et barbe rehaussés de jaune d'argent (bien conservé avec la partie médiane de phylactère, bas du vêtement complété), et le prophète Amos (moderne). 5e registre : saint Jean (Baptiste ?), barbu, la tête couverte d'un pan du manteau rouge, nimbé de jaune d'or (assez bien conservé avec les pièces du fond, drapé complété), et le prophète Michée coiffé d'un chapeau vert (bien conservé). 6e registre : saint Jacques le Majeur (moderne), et le prophète Isaïe en tunique verte drapée de pourpre clair (assez bien conservé, socle et phylactère refaits). 7e registre : saint Paul (1940), et le prophète Jérémie au bonnet teinté de jaune d'argent, en tunique pourpre peinte de bandes horizontales et manteau bleu (assez bien conservé, socle et phylactère modernes). 8e registre : saint André (buste ancien, le reste complété), et le prophète Zacharie en tunique bleue striée de jaune d'argent, bourse à la ceinture (bien conservé, avec le haut du phylactère). 9e registre : saint Pierre, tête nimbée teintée de jaune d'argent (vêtement complété, phylactère refait), et le prophète Malachie coiffé d'un bonnet vert à revers blanc (tête ancienne, le reste complété sauf le haut du phylactère). 10e et 11e registres : panneaux interpolés du Jugement dernier. 10e registre : sous des fragments de dais rapportés, deux grands anges revêtus de chapes colorées et frangées, celui de gauche présentant la colonne de la Flagellation (assez bien conservé), celui de droite tenant la croix (moderne sauf quelques pièces). Registre supérieur, à gauche : saint Jean-Baptiste et la Vierge agenouillés, intercédant pour l'humanité (assez bien conservé). À droite, le Christ-Juge en tunique blanche à motifs d'or et manteau rouge, bénissant et tenant le globe (partie inférieure complétée) ; dais partiellement d'origine, d'un tracé différent de ceux du Credo, complétés de bouche-trous. Tympan et têtes de lancettes : étoiles sur fonds rouges et bleus (1940).

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1892/07/15
  • Précisions sur la protection

    vitraux ; immeuble par destination

  • Référence MH

Bibliographie

  • Les vitraux du Midi de la France, Presses Universitaires de Rennes, 398 pages

Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 2019
Édifice
église paroissiale puis collégiale Notre-Dame, actuellement église paroissiale

église paroissiale puis collégiale Notre-Dame, actuellement église paroissiale

Commune : Villefranche-de-Rouergue
Adresse : place Notre-Dame