Ce monument aux morts de la guerre de 1914-1918 est l'oeuvre de l'architecte communal Achille Masini à qui l'on doit aussi les plans du monument aux morts des combattants de l'arrondissement de Villefranche-de-Rouergue pour la guerre de 1870-1871 (IM12000419). Le piédestal comporte 265 noms de poilus. Des plaques vissées au bas du piédestal listent les 33 combattants villefranchois morts durant la Seconde Guerre mondiale et les 3 morts lors de la guerre d'Algérie. Le 6 juillet 1919, le maire de Villefranche-de-Rouergue, Henri Colomb, "expose à ses collègues qu'il y a lieu de se préoccuper dès maintenant, comme il a été fait dans la plupart des villes de France, de l'érection prochaine à Villefranche d'un monument commémoratif de la grande guerre 1914-1918". Un comité local du monument de la victoire, rassemblant tous les élus, les personnalités marquantes de la ville et les présidents des sociétés de combattants et de mutilés, est constitué. Mr Déléris est nommé président de ce comité qui a la charge de l'édification du monument. Le conseil municipal accorde une première enveloppe de 5000 francs et statue sur le principe d'une souscription. Deux souches de carnets de souscription conservés aux archives municipales répertorient 660 donateurs. En 1921, la mairie alloue 5000 francs supplémentaires et propose d'édifier le monument dans le cimetière sainte-Marguerite. La même année, l'Etat verse une subvention de 550 francs. Le 23 septembre 1922, suite à la consultation des souscripteurs, la décision est prise pour l'implantation du monument sur la place Nationale, actuelle place Jean Jaurès. A cette occasion, le maire précise que le statuaire Joseph Malet, en charge de la réalisation du groupe sculpté, a déclaré "que nulle autre place ne conviendrait mieux". Le 2 juin 1923, on discute de l'aménagement des abords confié à l'architecte de la ville Achille Masini qui le budgétise à 35000 francs. Toutefois, les conseillers municipaux remettent ce projet jugé trop coûteux. Après modification, il est approuvé le 26 juillet 1923 pour 26500 francs. A la fin de l'année 1923, les travaux sont adjudiqués à une entreprise de l'Hérault, la Société des travailleurs réunis de Loupian. Cette société se déclarant en faillite en 1924, Achille Masini, conseillé par l'architecte parisien Eugène Vergnes, est chargé de conduire la fin du chantier. Le 17 avril 1924, la mairie s'engage à reverser au comité privé les 550 francs alloués, le 18 juillet 1921, par l'Etat à la commune pour la réalisation d'un monument. Les plans des pylônes en fer forgé sont établis par l'architecte parisien.
Eugène Vergnes. Le montant s'élève à 3000 francs. Charles Marty, serrurier quai du Temple à Villefranche-de-Rouergue, fourni et installe les "2 pylônes devant servir à l'éclairage électrique du monument au prix de 750 francs". Les palmes (800 francs) et les croix de guerre (250 francs) sont fournies par un marchand spécialisé. Le budget comprend aussi l'éclairage pour 1000 francs et la peinture pour 200 francs. L'entrepreneur villefranchois Henri Cabal et son frère, basés quai du Temple, réalisent l'aménagement des abords du monument pour 10852,85 francs, prix incluant les frais de fouilles et de fourniture en granite du Sidobre. Le monument, comprenant le groupe sculpté baptisé "Merci", est inauguré le 21 juin 1925 par le président du comité et ancien maire le Dr Jean Vabre et le maire Louis Fontanges. En 2015, le monument a été repeint. Avant cette date, les inscriptions des plaques de marbre blanc étaient peintes faux or.