Le projet de décoration du collège d'enseignement général d'Espalion intervient au début de l'année 1968. En effet, si le premier bâtiment de l'établissement avait été terminé en 1963, il fallut attendre l'achèvement de la seconde tranche en 1967 pour que l'architecte Coudrain mette en place le programme du 1 % artistique.

Le dossier est transmis au bureau de la Création artistique le 23 janvier 1968 et présenté à la commission nationale le 16 avril 1969. La commission s'interroge en particulier sur l'emplacement prévu pour la décoration et l'architecte n'ayant pu se déplacer, l'examen du dossier est ajourné. Le député de l'Aveyron, Raymond Boscary-Monservin, semble intervenir dans le dossier qui est à nouveau présenté à la commission nationale le 14 janvier 1970.

François Coudrain propose l'intervention du peintre et céramiste aveyronnais e Gabriel Geniès. Elle consiste en la réalisation de 4 panneaux en céramique de 80 cm de haut sur 8 m de long, installés sur la façade du collège, de part et d'autre de l'entrée. Seront représentées des alambics, des planètes, des instruments de musique, des poissons.

La commission estime que ces motifs « seraient admissibles peut-être pour illustrer un livre mais peuvent convenir pour le décor d'une façade surtout qu'ils sont arbitrairement placés ». Elle estime que le programme est à réexaminer et si possible avec un autre artiste.

Elle précise par ailleurs qu'un autre emplacement devrait être recherché et préconise qu'étant donné le plan de l'établissement, seule une sculpture dans un espace libre pourrait être valable.

Plusieurs courriers, datés de la fin de l'année 1971 et conservés dans le dossier des Archives nationales montrent que l'architecte ne propose pas de nouveau projet et que le député de l'Aveyron intervient encore. Dans une note manuscrite, datée du 23 février 1972, Jean-Pierre Poggi estime « qu'il faut s'en remettre aux conclusions de l'architecte quant à l'emplacement du motif décoratif. Il est certain qu'elle est absurde mais il ne paraît pas y avoir d'autres possibilités. » Il rappelle que la maquette proposée par l'artiste est d'une médiocrité banale et suggère qu'on lui demande une nouvelle étude actualisée « s'il faut absolument réaliser ce programme ».

En avril 1973, le projet estimé à 27 678 francs est remis entre les mains de Geneviève Bonnefoy, Conseiller artistique régional qui informe l'inspecteur général de la Création artistique quelques mois plus tard que l'architecte ne lui a fait part d'aucune nouvelle proposition. Il semble par conséquent que l'oeuvre n'ait jamais été réalisée.

Aucun décor n'a été retrouvé dans l'établissement lors de l'enquête de terrain.