Cet ensemble de panneaux peints réalisé par le peintre Paul Vigroux appartient au 1 % artistique du collège de Millau. Il est estimé à 24.726,00 francs. La candidature de l'artiste, présentée par Ephrem Pinètre, l'architecte du bâtiment est acceptée par la commission nationale du 15 juin 1966. Elle consiste en 11 panneaux peints sur plaques de fibro-ciment disposées pour partie dans le hall (9 panneaux) et dans la salle à manger (2 panneaux). La documentation conservée aux Archives Nationales précise cependant que la commission nationale, estimant que certaines maquettes se nuisent entre elles et risquent de fatiguer le regard, demande à alléger le programme et à réétudier l'implantation des panneaux.

Le 27 février 1968, l'architecte se plaint de ne pas avoir de nouvelles du choix de la commission et alerte cette dernière sur le fait que cette absence de réponse risque de retarder l'ouverture du collège réputée imminente à cette date. Un mois plus tard (le 27 mars 1967), il renvoie le dossier adressé en 1965 à la commission nationale avec les plans et les descriptions initiales.

Maurice Allemand, l'inspecteur principal de la création artistique, précise dans une note du 15 mars 1968 que les projets sont "d'un décorativisme banal qui ne paraît pas acceptable". Il n'est pas sûr que les nouvelles maquettes de l'artiste, si on les lui demande, soient d'une meilleure qualité et propose même de faire appel à un autre artiste, proposant de fractionner le crédit attribué à l'oeuvre (24.726 Francs).

Malgré ces réserves, un arrêté ministériel du 22 avril 1968 valide le choix de Paul Vigroux mais pour seulement 5 panneaux peints dans le hall d'entrée et les 2 panneaux initialement proposés dans la salle à manger.

A cette époque, la peinture de Paul Vigroux est reconnue (Prix de la Critique en 1963) et il travaille surtout sur le Cosmos et les Itinéraires (1967-1975) en lien avec son installation à Millau, au plus près du Causse. Cette réalisation fait toutefois un lien avec une production picturale antérieure, celle des Signaux dans la ville ou le monde contemporain comme en témoigne la note de l'artiste conservée dans le dossier des Archives Nationales

Le projet initial est modifié puisque le support n'est plus en béton mais en bois aggloméré et seuls 5 panneaux sont aujourd'hui en place : 3 dans le hall d'entrée et 2 dans le réfectoire. La confrontation des oeuvres réalisées avec les esquisses conservées aux Archives Nationales montre que le programme original est tronqué et que les panneaux ont été déplacés. Ainsi le panneau droit réunit les esquisses des panneaux 6 et 7. Un élément en transition est rajouté par rapport au dessin original. Le panneau gauche reprend les dessins numérotés 2 et 3 sur les croquis avec des modifications. Les oeuvres correspondant aux esquisses numérotées 1, 5, 8 et 9 n'ont pas été retrouvés. Ces modifications sont liées à un programme de rénovation du bâtiment dont la datation n'est pas encore précisée.