Pierre et Joachim Génard présentent le programme décoratif de la cité technique de Narbonne dans une note datée du mois de mai 1959. Ils expliquent que leur parti pris est d'avoir une décoration faite de matériaux naturels et de matières premières. Ils prévoient 4 interventions distinctes : un dallage dans la cour d'honneur pour former un grand tapis lors des rassemblements et des solennités, une sculpture symbolisant les techniques en bois et en métal à l'entrée principale avec un monument commémoratif des enseignants et élèves morts pendant la guerre, quatre motifs peints à fresque dans le patio central desservant les différents bâtiments d'enseignement dont les sujets annonceront la matière enseignée dans chaque édifice. Ils prévoient enfin un décor polychrome des ateliers. L'ensemble est estimé à 11.427.000 francs.

Le programme décoratif est examiné par la commission départementale des bâtiments le 5 novembre 1959. Elle souligne que si le projet ne manque pas d'originalité, certaines parties ne peuvent pas être considérées comme des oeuvres d'art. Ainsi le dallage de la cour et la polychromie des ateliers sont-ils rejetés. La commission demande des compléments d'information pour les peintures à fresque et la sculpture, en particulier en ce qui concerne leur protection contre les intempéries.

Un nouveau projet est par conséquent proposé le 23 mai 1960. Les architectes proposent la réalisation de 15 panneaux peints à fresque destinés à orner la cour d'honneur avec 15 panneaux complémentaires en céramique. Ils gardent le principe de la sculpture pour orner le patio de l'entrée mais prévoient qu'elle sera en bronze ou en pierre. Les artistes proposés sont Marcel Gili et Carlos Pradal pour les panneaux à fresque, Louise-Marie Grémillon, Balbino Giner, Geneviève Duboul et Jean Camberoque pour les panneaux en céramique ; la sculpture étant réservée à Sarah Lipska.

Examiné par la commission départementale du 22 novembre 1960, le projet, approuvé est soumis à la commission nationale du 1er juin 1961. Si elle souligne la qualité de la composition de Marcel Gili, elle regrette que les panneaux en céramique soient d'une qualité variable et estime qu'il devraient tous être confiés à Carlos Pradal "seul artiste parmi les 4 présentés qui soit capable de réaliser un décor de cet ordre". La commission demande enfin que le projet de sculpture soit abandonné en raison de l'insuffisance des crédits.

Les arrêtés désignant Marcel Gili et Carlos Pradal sont signé le 29 juin 1961. Les panneaux sont réalisés dans les mois qui suivent.

L'enquête de terrain n'a pas permis de les retrouver. En effet l'établissement a fait l'objet d'importants travaux de rénovation et de restructuration en 2004 et le décor devait être démonté et installé sur des panneaux mobiles a très probablement disparu à cette époque.