Le ""Livre d'or de La Bastide de Sérou"" est un ouvrage imposant, d'environ 24 kg. La couverture est recouverte de cuir et équipée de renforts, de clous et deux ferrures en fer dont l'une abîmée. Le blason ""d'azur à une tour d'or sur une terrasse de sinople"" de la commune, entouré de perles collées et de branches de laurier peintes, représenté sur la première de couverture, est complété par deux corbeaux et un Christ en croix situés sur les créneaux de la tour. La troisième de couverture porte l’identité de l’auteur de l’oeuvre et celles du relieur et du ferronnier. L’ouvrage est composé de feuilles constituées par du papier timbré de 1613 de la généralité de Montauban et provenant du livre terrier de La Bastide-de-Sérou. La pagination supérieure s'arrête à 518 et celle inférieure à 723. François Escaich retrace dans ce livre, les principaux évènements de la Grande Guerre qui se sont alors déroulés en France (appel à la nation par le président Poincaré, texte de la déclaration de guerre, victoire de la Marne...) et dans la commune (le maire nommé sous-préfet, les mesures prises au cours du conflit, les réquisitions et allocations...). Comme d'après l'auteur, un monument aux morts ""ne peut donner que les noms des martyrs"", l'objectif principal du Livre d'or est de présenter les conditions dans lesquelles la guerre a été vécue et surtout l’identité de chaque soldat mort, disparu, blessé, les citations, leurs situations civiles, militaires... Le livre est manuscrit et l’auteur utilise les caractères gothiques. Des lettres majuscules, riches, sont souvent enluminées particulièrement dans le chapitre consacré aux Morts où elles sont gouachées avec des ors jaune, rouge et vert. La nacre est parfois appliquée et les croix de guerre sont en or fin « en raison de [leur] inaltérabilité ». Chaque page de mort comporte hors texte, une croix latine en rouge de saturne, souvent des ornements, des dessins géométriques et parfois un portrait. Les pages consacrées aux disparus sont également ornées et seule la page de mademoiselle Julia Cassé-Barthe, infirmière-major aux armées, est toute enluminée. Vers la fin du Livre, les informations concernant les réfugiés sont portées en gouache extra-verte. Les blessés sont également indiqués et un appendice comportant des informations sur les personnes importantes de la commune est ajouté ainsi que des chants patriotiques, des poésies, une critique du traité franco-allemand, des maximes allemandes. Enfin, le livre termine sur le monument aux morts inauguré le 11 novembre 1926, les conditions de financement, un tableau synoptique des morts, des blessés, des citations… et la cérémonie d’inauguration. En deuxième de couverture sont portés sur un morceau de cuir de forme ovale des morceaux de verre, certains entourés de plomb, et des morceaux de plomb seuls. Ils ont été donnés à l’auteur. Deux documents dactylographiés ont également été ajoutés, le premier de huit pages est dédié à Marcel Barthe, le deuxième de 20 feuilles, signé par « Eychenne », rapporte son voyage à bord du Calédonien coulé le 30 juin 1917 devant Port-Saïd.