Le refuge des Estagnous, dont les travaux d'édification débutent en 1908 à l'initiative du Touring-Club de France est inauguré en 1912. Alors simple abri, il est utilisé au cours de la Seconde Guerre mondiale par les personnes fuyant la France opprimée, empruntant ainsi, grâce aux passeurs, ce ""Chemin de la Liberté"". Les deux plaques commémoratives situées contre un rocher près du refuge rappellent ces faits. La première, celle en fer, a été inaugurée le 5 septembre 1981 et la seconde le 10 juillet 1994 au cours d'une randonnée. Transportée à dos d'homme, cette dernière fait partie de celles balisant le ""Chemin de la Liberté"" créé par l'association du même nom. Née en 1994, pour le 50e anniversaire du Débarquement, cette association a pour but de perpétuer et transmettre le souvenir de cette période. Aussi, ses responsables ont fait ériger des stèles - dont celle-ci - situées sur l'itinéraire débutant à Saint-Girons, sous-préfecture ariégeoise à partir de laquelle s'effectuaient les départs de personnes voulant fuir la France pendant la Seconde Guerre mondiale et aboutissant à Esterri, ville espagnole dans laquelle étaient arrêtées ces personnes. Plus de 30 000 personnes, essentiellement des militaires, des Juifs, des opposants au régime de Vichy, des prisonniers de guerre évadés, des réfractaires au S.T.O. (service du travail obligatoire) ont traversé les Pyrénées, gagnant ainsi l'Espagne puis la Grande-Bretagne ou l'Amérique. Mais lorsque l'armée allemande envahit le 11 novembre 1942 la zone libre et créé en février 1943 une zone interdite de 20 km de profondeur le long de la frontière franco-espagnole, les passages devinrent plus périlleux et nombre de passeurs ont laissé leur vie. Depuis une décennie, l'association organise en juillet une randonnée empruntant ce chemin et a obtenu le label GR transfrontalier à vocation historique. Très active, elle s'inscrit dans le musée crée à Saint-Girons et a édité des reportages sur la randonnée historique. La première stèle érigée est celle située à Seix, au lieudit Aunac et le dessin, reproduit sur toutes les stèles jalonnant le ""Chemin de la Liberté"", est celui réalisé bénévolement pour la circonstance par René Gaston-Lagorre. Né en 1913, décédé à Paris le 20 février 2004, cet artiste était un premier grand Prix de l'école des Beaux-Arts de Toulouse puis lauréat de celle de Paris où il installa son atelier. Originaire du Couserans, il installa à Seix un deuxième atelier dans lequel il travaillait en été. Il exposa en France et à l'étranger.