Bien qu’elle soit le coeur de l’économie médiévale, aujourd’hui la place ne révèle rien de ses dispositions au 13e siècle. Elle est nommée place du Marché puis place des Cornières au cours de la seconde moitié du 20e siècle. La place était bordée de couverts sur ses quatre côtés comme le montre les plans du 19e siècle (notamment le cadastre napoléonien de 1836) et une carte postale du début du 20e siècle sur laquelle figure le vestige d’une arcade brisée au nord-est. De nos jours, les couverts ne sont entièrement conservés que sur deux côtés de la place : au nord-ouest et au sud-est. Sur le côté sud-est, il ne reste qu’une seule cornière. Les maisons à couverts sur le côté nord-est de la place ont été démolies dans les années 1890 pour dégager le chevet de l’église Saint-Barthélémy qui occupe l’angle nord depuis le 13e siècle.£D’après Rino Bandoch, une halle aux grains se trouvait au centre de la place probablement dès le 13e siècle. Ce n’est qu’en 1892, que la halle située au centre est démolie puis reconstruite en même temps et selon le même modèle qu’une seconde halle bâtie à quelques mètres au nord de la place. Le bâtiment de la seconde halle est toujours visible de nos jours mais il occupe d’autres fonctions. La halle centrale a disparu au cours de la seconde moitié du 20e siècle mais de nombreuses cartes postales montrent les deux halles encore en place au 20e siècle.£Les couverts avec des arcades en plein-cintre ou en anse de panier en pierre sont des ajouts postérieurs aux maisons initiales. En effet, les façades originelles sont masquées par ces avancées datant de l’époque moderne (de la fin du 15e siècle pour les plus anciennes, au 18e siècle). D’après Pierre Garrigou Grandchamp, ce processus de constitution en plusieurs temps des couverts est attesté dans d’autres agglomérations méridionales. Les rez-de-chaussée des maisons (en parcelles AB 77 et 110) présentent des portes en arc brisé et de grandes arcades brisées en pierre, effectivement datables du 13e siècle. Rien n’exclut toutefois qu’au 13e siècle, des installations en bois se trouvaient en avant des façades en pierre (cf. P. Garrigou Grandchamp, 2014).£Ce sont des élévations modernes qui donnent à la place l'allure qu'on lui connaît aujourd'hui. Plusieurs maisons présentent des éléments d’échelonnant du 15e au 18e siècle. Une fenêtre de la fin du 15e siècle est conservée dans l’angle sud (AB 108). Elle présente des moulures aux bases prismatiques, des retombées de moulures sculptées avec des personnages et un appui de fenêtre orné d’animaux et de motifs végétaux. Il s’agit de l’unique décor sculpté visible autour de la place (hormis le portail de l’église). Un vestige de croisée se trouve également sur la façade de la maison en parcelle AB 76. La date «1664» est portée sur la clef d’une arcade en anse de panier, côté nord-ouest (maison en parcelle AB 74). La date «1755» se trouve au deuxième étage de la maison en parcelle AB 108. Enfin, la plupart des fenêtres ont des linteaux segmentaires et plusieurs d’entre-elles ont conservé leur menuiseries à petits carreaux du 18e siècle.£Toutes les élévations sur la place sont en pierre, hormis une façade qui est en pan de bois. Elle présente deux niveaux avec trois registres de petites croix de Saint-André superposées et hourdées de brique, assez caractéristiques de ceux observés en Tarn-et-Garonne à la fin du 15e siècle. Une autre maison (la maison du Pontet) offrait un pan de bois similaire aux étages. Elle se trouvait dans l'angle sud de la place et a été incendiée puis remplacée au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Les couverts de cette maison étaient en arc brisé. Un autre arc brisé placé dans l’angle rejoignait les deux maisons et produisait ainsi un espace visuellement clos.£Au centre de la place, le carreau réalisé en 1987avec des pavés de grès, des bordures en calcaire et une structure en béton armé en porte à faux avec du carrelage polychrome en dessous est l’oeuvre de Jacques Buchholtz.