En l’état des connaissances, le moulin du Poujet semble être une construction (ou reconstruction) du 17e siècle. En effet, deux dates portées : 1638 et 1635 figurent, l’une sur une brique, l’autre sur un linteau en pierre. La date 1638 est accompagnée de l’inscription : « par le soin de M Jean Fraisse ». Stylistiquement, les ouvertures chanfreinées du rez-de-chaussée peuvent, en effet, correspondre au 17e siècle. Le moulin a toutefois connu quelques remaniements.
D’après le cadastre de 1766, le moulin appartient à cette époque au Sieur Jean Salleles négociant et habitant de Caussade. Il « tient Moulin farinier situé sur le ruisseau du Candé moulant à trois meules, bassin et canal portant l’eau audit moulin, canal de fuite, maison et écuries, grange et geliniere, four et fourniol, pattus devant le dit moulin, couderc, terres, preds et rivage appelé Moulin de Poujet, confronte du levant et septentrion par des contours chemins en partie conduisant de Puylaroque et de Lapenché à Caussade et couderc […] du midy, cheneviere d’Hugues Ruamps du midy confrontant le septentrion par plusieurs flexions le ruisseau du Candé y ayant a l’extrémité vers le nord une borne plantée pour la division des deux taillables de Monteils et Caussade, confrontant ledit bassin et canal de fuite » (ADTG 3 E 653, tome 1). En 1766, le cadastre relève aussi une chapellenie au Poujet, fondée par Laurens Bédé dans l’église du Colombier (commune de Caussade). Cette chapellenie compte encore quelques propriétés au mazage et au terroir du Poujet en 1766.
En 1835, le moulin appartient à Pierre Lescure, curé à Toulouse. D’après le plan cadastral de 1835, seules deux meules sont représentées. Dès 1849 le moulin devient la propriété d’Hugues Quintelis (de Saint-Vincent) qui la vend en 1892. Depuis cette date et jusqu’à nos jours, le moulin est la propriété des Darasse. En 1892, le premier meunier est Joseph Darasse (1851-1914) puis son fils Marcellin Darasse (gendre Savy) en 1910. Entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, les Darasse engagent vraisemblablement des modifications et agrandissements (cf. matrices de 1882, 3 P 1412). L’étage pourrait correspondre à cette époque.