D’après Florent Hautefeuille, le site primitif de la famille de Monteils (attestée dès 1143) ne semble pas être celui du château actuel. Le site primitif pourrait correspondre à deux emplacements. La petite seigneurie a pu s’établir sur la motte castrale connue sous le nom de refuge du Cuzoul du Géant, en bordure de la Lère, non loin du moulin du Cuzoul ou sur le site fossoyé près de la ferme de Guillaynes. En l’absence de données archéologiques récentes, il est impossible de les dater et d'en établir la fonction précise.
Les Lacombe ont été seigneurs de Monteils pendant près d’un siècle et demi et c’est à eux que l’on doit la construction du château au début du 18e siècle. Jean (Pierre) Lacombe (1672 ? - 1734) devient seigneur de Monteils lorsqu’il épouse Jeanne de Manas en 1668. D’après Catherine Lenglet, c’est vraisemblablement lui qui fait construire le château dans les années 1720. L’église est reconstruite au sud-ouest du château à la même époque (bénédiction en 1722). Malgré que ce soit une église paroissiale, elle est presque englobée dans le parc et les dépendances du château.
Aujourd’hui à l’état de vestiges, le château est connu grâce à des sources textuelles et graphiques mais aussi grâce à une plaque de verre de la fin du 19e siècle (phot. Eugène Trutat, 1862).
L’extrait de plan cadastral de 1757 (ADTG, 26 J 140) comme le cadastre de 1766 (ADTG, 3 E 653) mentionnent que l’ensemble appartient aux héritiers de M. le marquis de Monteils.
En 1766, le cadastre relève « un chateau à quatre tours avec giroittes, ecuries, boulangerie, four, fourniol, logement pour le jardinier donnant sur la cour des remises, lissivier, étables, geliniere, selier et grange [..] remises avec cour […] pattus où sont plantés quelques muriers, terrasses […], parterre, glacis en gazon les parterre les terrasses les écuries et le potager, jardin potager et terrain inculte autre fois en vigne où est batty le pigonnier […] a 4 pieds 4 cannes » (ADTG, 3 E 653, folio 36).
Les de Lacombe possèdent la seigneurie vraisemblablement jusqu’en 1784. Ils sont propriétaires du château et ses dépendances ainsi que des moulins du Cuzoul, de Poulidot, et des métairies du Cuzoul et de Peyrelade (cf. cadastre de 1766).
En 1784, la seigneurie est vendue à Jacques de Molières d’Espanel (cf. Catherine Lenglet).
Après la Révolution, le 13 octobre 1793, le maire Lugan Jammé propose de réemployer les matériaux pierre, brique et bois issus de la démolition des tours du château pour réparer le pont sur la Lère qui s’est écroulé le 6 septembre 1788 (extrait des délibérations communales, archives communales, in Neveu, 1976).
En dépit des destructions liées à la Révolution, en 1835, le cadastre mentionne encore un château (avec 20 ouvertures imposables), une cour, des terrasses, une maison, une grange, etc. appartenant à la marquise De Buisson d’Aussone, propriétaire à Montauban, née Suzanne Anne de Molières. En 1855, c’est son fils, le marquis Henri de Buisson d’Aussonne (1810-1887) qui en devient le propriétaire.
Une vue stéréoscopique datée de 1862 (Gallica, fonds Trutat, Bibl. mun. de Toulouse, TRU B 892) présente l’imposante bâtisse en pierre avec une des tours carrées (visible sur la droite). Un large escalier central droit à degrés mène à la porte d’entrée. Les fenêtres sont hautes et à arcs segmentaire en pierre de taille. La façade est surmontée d’un fronton triangulaire avec au centre un oculus. En toiture, une croix a été dessinée avec des tuiles de couleurs différentes. Les personnes (M. et Mme de Buisson d’Aussonne, Mme Vialètes d’Aignan et l’abbé Pottier) posent autour d’une table de jardin. Le mobilier de jardin en fer forgé et les plantes exotiques en pot sont autant d’élément à la mode dans les jardins d’agrément de cette époque.
En 1889, le château devient la propriété d’Henri Marie de Courrèges puis de Joseph de Courrèges. Ce dernier fait vraisemblablement construire de nouvelles dépendances vers 1882. En 1911, Joseph de Courrèges déclare un château avec 30 ouvertures imposables !
Le château brûle à la fin des années 1970. Laissé à l’abandon, il connait plusieurs dégradations. Les sols, cheminées, décors, menuiseries, etc. ont été pillés au tournant des 20e et 21e siècles.
En 2023, seul le soubassement et quelques pans de murs sont en place mais envahis par la végétation. Quelques graff (peintures murales) de qualité ont été peints sur les murs des anciennes cuisines voûtées en berceau plein cintre en brique. Plusieurs arbres remarquables subsistent encore dans le parc, en friche.