Les forges dîtes de "Courbeval" sont les premières forges installées sur la commune de Bruniquel. Elles sont fondées par Jean-Baptiste Garrigou au début du 19e siècle. La clef de l'arc en plein cintre du portail du fronton d'entrée porte la date "1807". Des cartes de concessions des mines, des plans généraux de l'usine, des plans, coupes et élévations des bâtiments (affinerie, martinet, etc.) ont été réalisés entre 1813 et 1819. De très belle facture, ces plans sont conservés aux archives départementales de Tarn-et-Garonne.
Dans un rapport daté du 20 juin 1820, M. Pernolet, ex-directeur des fonderies royales du Creusot et M. Billoin, ingénieur en chef du corps royal des Ponts et Chaussées à Cahors, concluent que les premières forges de Bruniquel dites de Courbeval, mises en activité au bord de la Vère en 1807, seront abandonnées au profit d'une installation au bord de l'Aveyron, à Caussanus. Les forges de Caussanus sont fondées en 1821 par Jean-Baptiste Garrigou qui vend rapidement son affaire à son beau-frère Augustin Lapeyrière.
Les forges de Courbeval figurent encore sur le plan cadastral de 1835. On y distingue une maison en parcelle G 966, le canal en G 968, un pigeonnier en G 970 et des ruines ou pâture mentionnées en parcelle G 969. En 1835, les anciennes forges de Courbeval appartiennent aux héritiers d'Augustin Lapeyrière. A une date indéterminée, les anciennes forges de Courbeval deviennent une usine à chaux (où l'on calcine, dans des fours spéciaux, la pierre à chaux). La cheminée, contemporaine de l'usine à chaux, a été en partie détruite en 1970. Un four à chaux a, en revanche, été conservé. Le four à chaux et la cheminée sont visibles sur des cartes postales de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle.
Le site d'origine est aujourd'hui en partie détruit. De la forge, seuls subsistent le fronton de l'ancienne halle de coulée, une partie des murs du logement des ouvriers, la chaussée, le canal, les prises d'eau, les canaux de fuite et quelques mécanismes qui actionnaient les soufflets du haut fourneau. L'installation de l'usine à chaux a profondément modifié le site d'origine mais les dispositions de l'ancienne forge sont encore lisibles.
D'après la tradition orale, la cantine des ouvriers (IA82116238) était située au nord des forges, de l'autre côté de la route.
Négociant tarn-et-garonnais, il obtient dès la fin du 18e siècle, une vaste concession de mines de fer située entre Puycelsi et Bruniquel. Jean Baptiste Garrigou de Lalande épouse le 11 février 1798, Antoinette Rose Lapeyrière (née à Cahors le 23 mars 1777). Il est le fondateur à Bruniquel des forges de Courbeval (1807) puis de de celles de Caussanus (1821), qu'il vend rapidement à son beau-frère Jean Joseph Pierre Augustin Lapeyrière.